Test : Game of Thrones (Xbox 360)

La licence Game Of Thrones a le vent en poupe en ce moment, entre les romans toujours en cours, la série de HBO, le jeu de plateau, l’univers si particulier en envoutant du Trône de fer est loin de se tarir, bien au contraire. Cyanide, le petit studio indépendant Français a donc obtenu les droits de la licence qui vaut de l’or créée par George R. R. Martin et nous livre : Game of Thrones : Le Trône de Fer, un RPG à l’ancienne.
Plusieurs questions restent néanmoins en suspens : les codes des romans sont-ils vraiment respectés ? Que vaut l’histoire et où se situe-t-elle ? Que penser des personnages et plus généralement du jeu ? La réponse à toutes ses questions sans plus attendre.

Winter is coming !

Le Studio Cyanide a effectué un énorme travail pour essayer de rester fidèle le plus possible à la saga originale des Game of Thrones et a même dû revoir un peu sa copie à l’arrivée de la série éponyme sur HBO. En effet, cette dernière, plutôt respectueuse des livres, a quand même imposé des codes visuels forts et des personnages marqués physiquement qui ont dû être intégrés dans le jeu. La musique de lancement du jeu est d’ailleurs la même que le générique des épisodes créés par HBO.
Ainsi le joueur ne sera pas déstabilisé et il retrouvera aisément un mélange d’éléments aussi bien issus des livres que de la série télé. Même la construction narrative suit ce schéma, car l’histoire se déroule en plusieurs chapitres, mettant en scène deux personnages aussi différents que complémentaires : Mors Westford et Aleister Sarwyck. Le premier est un membre de la célèbre Garde de Nuit alors que le second est un prêtre rouge. On retrouve donc ce découpage de l’histoire vu par plusieurs personnages ainsi que ce va et vient aussi frustrant que captivant qui est un des éléments marquant issus du roman.

Le joueur parcourra tout Westeros, en partant du Mur avec son célèbre Château Noir, en passant par Port-Réal et bien d’autres endroits emblématiques. L’histoire se déroule en parallèle de l’histoire principale, au début des premiers romans de la saga, et implique bon nombres de personnages connus de tous. D’ailleurs l’atmosphère globale du jeu est très fidèle à celle mise en place dans la saga du Trône de fer, notamment grâce aux nombreux dialogues et aux différents choix que devront effectuer vos personnages, surtout lorsque ceux-ci impliquent l’honneur et la morale.

Un hommage aux RPG papier

Ces choix moraux auront d’ailleurs des répercussions sur le déroulement de l’aventure, pouvant faciliter ou entraver la progression du joueur plusieurs chapitres après les avoir faits. Le jeu reprend les bases des jeux de rôles papier comme Warhammer ou In Nomine Satanis, à savoir : un personnage à créer en début de partie via une feuille de personnage très classique. On attribue les points bonus aux caractéristiques que l’on souhaite renforcer un peu, on choisit le style de combat que l’on veut incarner (guerrier, archer, assassin etc) et l’arbre de compétences qui va avec. Petite originalité : la possibilité d’attribuer des traits de caractère pouvant renforcer certaines compétences, mais ces bonus devront obligatoirement être compensés par des malus, eux-aussi choisis par le joueur. La personnalisation du personnage est donc plutôt complète.

Comme dans tous les jeux de rôle à l’ancienne, la narration est au cœur de l’aventure. Il ne faut donc pas être surpris de rencontrer de très nombreux dialogues, vraiment captivants et mis en valeur par un excellent doublage en français. Mais Game of Thrones ne se résume pas à un récit interactif : ce jeu comporte aussi des phases d’exploration qui permettent d’aller à la rencontre des différents personnages, de découvrir des quêtes annexes et une multitude de secrets. L’intérêt augmente tout au long des chapitres : si les premiers sont assez courts avec peu de quêtes, leur durée augmente progressivement avec l’accroissement du nombre de quêtes. Ces dernières sont variées : escorte et protection de personnages, enquête et infiltration, combats de gladiateurs, recherche de documents, aide aux citoyens et bien plus, et sont autant de raison de fouiller un peu partout et d’élargir l’univers captivant de Games of Thrones. Certains passages exploitent les capacités très particulières de Mors ou d’Aleister : si Mors peut contrôler son chien par la force de son esprit et franchir discrètement les lignes ennemies, Aleister peut utiliser le pouvoir de son dieu pour révéler des cachettes ou des mécanismes secrets. Tout cela ne sera pas du luxe pour résoudre les nombreuses énigmes ! Heureusement, des flèches sur la carte indiquent la direction des différents objectifs, ce qui facilite grandement les recherches.

Le système de combat est lui aussi fortement inspiré des vieux jeux de rôle : ici, pas de matraquage de bouton intempestifs, cela ne sert qu’à mourir plus vite ! Au contraire, il faut ouvrir le menu des compétences de chaque personnage et choisir judicieusement jusqu’à trois attaques spéciales. Le joueur a aussi la possibilité d’utiliser des potions qui permettent de se soigner, d’empoisonner l’adversaire ou d’enflammer les armes. En plein combat, on passe rapidement d’un personnage à l’autre par une simple pression sur un bouton. Une fois les attaques choisies, on ferme le menu et on attend que les personnages réalisent tous leurs coups afin de recommencer. Cela peut paraître fastidieux et un peu mou au début, mais ce système permet des combats plutôt tactiques et ils permettent également de planifier et d’anticiper les actions afin de ne pas se prendre trop de coups.
L’esprit des jeux de rôles traditionnels est également totalement respecté : c’est un bonheur pour les amateurs de RPG purs et durs qui verront dans ce Games of Thrones enfin une adaptation digne de ce nom des premiers RPG papier.

Enfin, concernant les graphismes, l’univers est assez coloré : ne soyez pas surpris d’évoluer dans des couloirs rouges et verts ou des maisons closes dont les lumières se voient de loin. Les personnages, charismatiques et singuliers, sont assez bien détaillés et modélisés avec des animations réussies. Les visages sont bien animés pendant les dialogues, surtout la bouche dont les mouvements correspondent bien aux paroles prononcées. Il est cependant dommage que les yeux restent totalement fixes. Le jeu ne fait pas dans la dentelle et le joueur pensera souvent à certains épisodes de Kaamelott : c’est cru, vulgaire, voire grossier, brutal et violent mais que c’est bon ! Le tout est tellement bien pensé que c’est un véritable régal, sans pour autant tomber dans l’excès. Un équilibre bien trouvé qui fait la force de la narration de Game of Thrones : Le Trône de Fer.

Une perle pour les rôlistes

Vous l’avez certainement déjà compris, Games of Thrones n’est pas un jeu grand public. Il se destine non seulement aux fans des romans et de la série mais aussi aux nostalgiques des anciens jeux de rôles. A l’opposé des standards des RPG japonais et occidentaux, ce titre desservi par un scénario en béton et un gameplay à l’ancienne est une véritable bouffée d’oxygène qui redonne un second souffle au genre RPG. On a enfin un 3e choix, les RPG étant jusqu’alors coincés entre les stéréotypes des jeux japonais au style manga très prononcé et ceux des jeux occidentaux trop orientés aventure/action. L’ambiance est excellente et soulignée par des effets sonores et des musiques qui retranscrivent parfaitement l’idée qu’on se fait du Moyen Age. Games of Thrones sera surtout savouré par les amateurs de lecture et d’Heroic Fantasy qui seront séduits par la narration et n’auront qu’une envie : parcourir le jeu de fond en comble ! Ce titre constitue également l’un des rares jeux réellement matures de l’histoire des jeux vidéo. Un titre que les fans de RPG ne doivent pas manquer !

Sironimo et Enguy

Points forts :

– Enfin une adaptation des RPG papiers
– Un univers Heroic Fantasy captivant
– Une narration solide
– Des personnages charismatiques

Points faibles :

– Un système de combat un peu mou
– Des graphismes parfois légers

La note Le Mag Jeux Video : 16/20

Editeur : Focus Home Interactive
Genre : RPG / Jeu de Role
Support : PC, PS3, XBOX 360
Date de sortie : 7 juin 2012

Tweet
.
[ad#Ban gros bloc ]