Pour changer un peu de registre, on ne vous propose pas un test de jeu aujourd’hui, mais la possibilité de créer vos propres chorégraphies de feux d’artifice. Si vous faites partie des gens qui ne loupent aucune manifestation lumineuse du 14 juillet et qui rêvent de réaliser ces danses de lumières, Fireworks Display Simulator est fait pour vous. Voici un aperçu du logiciel qui vous permettra certes de créer vos ballets de lumières sortis tout droit de votre imagination, mais aussi de voir les yeux de vos enfants ou amis briller de joie devant vos réalisations. Au départ, FWsim était un logiciel destiné aux professionnels, mais l’équipe de développement a décidé de lancer en accès anticipé ce logiciel sur Steam pour en faire profiter également les amateurs artificiers.

Un héritage d’un logiciel professionnel

Lorsque j’ai lancé Fireworks Display Simulator pour la première fois, j’étais très curieux mais aussi inquiet de ce que j’allais voir et faire. En effet, je me demandais ce que pouvait bien renfermer le logiciel et ce que j’allais découvrir. Mais j’étais également inquiet, car un amateur comme moi aime regarder les feux d’artifice en vrai, pas en rediffusion à la télé et encore moins sur un écran de PC. Néanmoins, une fois ce sentiment passé, j’ai pu voir l’interface s’ouvrir sous mes yeux. Première impression : le soft n’est pas visuellement convivial. Il reprend un visuel et des couleurs Windows traditionnels pas très accrocheurs. Certes, pour un professionnel, ce genre d’interface est sobre et clair, mais pour un amateur, cela fait un peu vieillot, voire ennuyeux. Une vue de type « Dance e-Jay » ou même « Pinnacle Studio » aurait été plus moderne et attirant. Ensuite, un petit tutoriel se lance, qui nous explique brièvement l’interface d’utilisation, mais clairement ne nous accompagne pas pour faire notre propre feu d’artifice. Une entrée en matière avec une musique prenante et une démonstration de feux d’artifice aurait été la bienvenue. Un tutoriel qui nous aiderait à faire notre première réalisation aurait été également apprécié. Mais je ne me démonte pas et je charge les fichiers d’exemples pour comprendre. Le premier exemple n’a pas de musique et montre un effet de travelling de 2 à 3 secondes pour montrer un décor vide avec quelques arbres en fond, un ciel noir bleuté et un feu d’artifice certes sympa, mais sans musique et sans décors, ce qui perd un peu de son effet clinquant. Sur le deuxième exemple, même impression, avec en plus la déception de voir le même décor morne. Heureusement, avec le quatrième exemple s’appelant « Show 4 (2020) », là on commence à comprendre le potentiel de Fireworks Display Simulator. Une musique grandiose, une chorégraphie synchrone avec elle. Certes, toujours le même décor et pas d’effets de travelling, mais j’avoue que c’est à ce moment là que mes yeux d’enfants ont commencé à briller et que j’ai appelé mes enfants pour voir ce logiciel. Le Show numéro 5 ajoute une dimension en incluant le Tower Bridge de Londres avec des effets de lumières superbes sur le monuments. C’est à ce moment là que j’ai vraiment eu envie de me lancer dans la réalisation de mon premier feu d’artifice. Il aurait été plus judicieux de mettre les show en premier dans la sélection pour que l’effet « waouh » arrive tout de suite. On sent que FWsim est historiquement pour les professionnels et que le côté « fun » et ludique n’a pas été mis en avant pour amuser les amateurs comme nous.

Un petit guide pour faire son premier feu d’artifice

Avant de vous lancer, je vous conseille de commencer par regarder les quelques démos qui sont fournies avec le logiciel pour vous donner un aperçu de ce qu’on peut réaliser. Ça vous donnera des idées d’effets et de rendus que vous pourrez effectuer. Et vous pourrez vous en inspirer pour comprendre comment paramétrer les différents éléments. Bon, il faut se lancer! Alors voici un petit guide pour vous donner les grandes lignes.
Dans un nouveau projet, la première chose qui vient à l’esprit, c’est de choisir son image de fond afin de personnaliser son environnement. Par défaut, le paysage d’un belle soirée d’été dans la campagne est proposé, mais il est possible d’importer ses propres fonds d’écran avec les paysages que vous voulez. Ainsi, si votre rêve est de voir un feu d’artifice à New York, pas de problème, il vous suffit d’importer l’image de la Big Apple. Vous avez pris une photo du Machu Pichu avec le soleil se levant sur la pointe, mais il manquait quelques explosions de lumières, pas de soucis, vous aurez l’occasion de combler ce manque comme un génie des effets spéciaux. Après un peu de recherche, car ce n’est pas si intuitif que ça, on trouve la boite de dialogue qui permet de choisir le cadre. Là, on trouve quelques options permettant d’appliquer un sol par défaut, mais comme il n’est pas possible de choisir la hauteur du sol, cette option reste discutable. L’importation d’image à 360° a également été difficile, car elle était trop large pour être correctement affichée. C’est dommage, car le logiciel permet d’importer des images à 360° lui appartenant. Quelques options de personnalisation de l’image, comme la possibilité de recadrer, tourner une image, sont absentes et aurait été les bienvenues. Il est néanmoins possible de baisser la luminosité de l’image, ce qui est indispensable afin que vos images ne bavent pas sûr les feux d’artifice. Une fois l’image de fond appliquée, il est ensuite possible d’importer des objets de décors en 3D. Cette option, si vous l’utilisez, apportera une vraie profondeur à votre réalisation, car les reflets de lumières et ombres seront directement visibles sur l’objet importé, ce qui apporte un rendu encore plus réaliste. Quelques exemples sont proposés par défaut, comme le Tower bridge de Londres ou la tour Burj Al-Arab de Dubaï. Essayez-les et vous verrez tout de suite la différence de rendu sur votre création. De plus, il est possible de récupérer et d’importer d’autres monuments 3D que l’on peut trouver gratuitement sur internet. Ainsi, vous trouverez assez facilement la Tour Eiffel, Notre Dame de Paris ou le Mont Saint-Michel grâce au moteur de recherche… Et pour les plus geek d’entres vous, pour ceux qui veulent numériser leur maison ou le bâtiment désiré, pas de problème pour l’importation, FWsim supporte une grande panoplie de formats 3D, ce qui vous permettra de vraiment recréer l’environnement idéal pour votre feu d’artifice. Avec les objets 3D, il est possible également de créer des effets de travelling ou de rotation autour des monuments historiques les plus prestigieux que vous aurez importés. Bon, certes, cela fait plutôt un peu trop « artificiel », mais pourquoi pas si vous voulez faire une vidéo.

Ensuite, il faut choisir le nombre et la position des lanceurs. Pour la plupart des feux d’artifice, les fusées sont tirées d’une plateforme centralisée pour que les artificiers aient un contrôle total autour d’eux de la zone à risque. Ce qui donne un rendu un peu « palmier » où l’on voit tous les feux partir du même point et exploser en l’air et retomber de part et d’autre de ce départ. Ça limite un peu l’aspect chorégraphique, mais c’est la réalité des contraintes de sécurité et de coûts. Mais grâce à FWsim, vous pouvez vous défaire de ces considérations matérialistes et laisser libre cours à votre imagination. Ainsi, vous pouvez donc concurrencer les grandes célébrations luxueuses où les organisateurs n’hésitent pas à multiplier les points de lancement pour créer des chorégraphies avec des va-et-vient entre ces sources, comme par exemple la soirée des lumières de Versailles qui permet de voir une illumination complète des jardins du château de Versailles. Alors, si vous vous sentez prêt à relever le défi, dans FWsim il est possible justement de multiplier ses lanceurs et ainsi créer un effet de « dialogues ». Imaginez, en reprenant le Tower Bridge de Londres, un lanceur sur chacune des tours du pont et une alternance de lumières entre la tour de gauche et de droite. Ajoutez au passage une zone de lancement au milieu du pont pour arbitrer les combats des deux tours et vous aurez un rendu sensationnel. De plus, chaque lanceur peut être orienté avec un angle propre, ce qui permet, plutôt que de tirer des fusées verticalement, de faire partir les feux en direction d’une zone prédéterminée, ce qui peut vraiment renforcer l’esprit d’un combat de lumières.
L’étape suivante est le choix de la musique. Cette étape est optionnelle, car il est quand même sympa de voir un feu d’artifice plein de lumières, mais l’ajout de musique peut faire passer votre création de « joli spectacle » à « grandiose chorégraphie ». En effet, grâce à elle, vous pouvez créer un ballet de lumières synchronisées avec les phases musicales, ce qui rendra votre spectacle magique. Vous pouvez vraiment créer un effet « Waouh » et porter le feu d’artifice à un autre niveau. Pour importer sa musique, rien de plus simple, il suffit de la charger puis de la placer sur la frise temporelle pour la faire démarrer au moment où vous le souhaitez. Une large gamme de formats est supportée wav / mp3 / ogg / etc., donc aucun soucis à ce niveau. On regrette cependant l’impossibilité d’éditer légèrement cette musique. En effet, on aurait aimé pouvoir la découper pour ne choisir que des moments privilégiés ou la mettre en pause pour laisser le temps aux feux de s’éteindre avant le prochain couplet, ou alors la ralentir ou l’accélérer pour qu’elle s’adapte à un effet de lumière. Non, dans FWsim, ce sont les effets de lumières qui doivent s’adapter à la musique, ce qui n’est pas tout le temps aisé, ou alors il faudra utiliser un éditeur de fichiers musicaux externe.
On entre ensuite dans le vif du sujet : il faut choisir ses feux d’artifice. Pour cette partie, l’interface est assez claire et efficace : on voit une photo de l’effet, ce qui permet de le choisir assez facilement. On peut ensuite configurer les détails de cet effet à sa guise. Par exemple, vous prenez une fusée qui monte et explose dans le ciel de manière classique, mais vous pouvez aussi choisir la couleur de la lumière, la taille de l’explosion, la durée de visibilité des lumières issues de l’explosion, l’angle de vision, etc. Chaque type d’artifice a son lot de configuration afin que vous puissiez avoir le rendu le plus fidèle à ce que vous visez. On peut également choisir pour chaque effet de lancer une seule instance pour un effet unique ou de lancer une batterie de tirs pour créer un effet de séquence de lancement.
Finalement, il reste un dernier bouton qui est la gestion de la caméra. Je vous avoue que c’est le point le moins intuitif. Personnellement, j’ai toujours récupéré un exemple existant que j’ai adapté ensuite à ma sauce. De plus, cette partie sert surtout lorsqu’on veut intégrer le feu d’artifice dans une vidéo, mais n’est pas trop adaptée à une diffusion de spectacle en famille ou amis.

Vous êtes prêt à épater votre famille et vos amis ?

Au premier abord, l’intérêt de ce genre de logiciels semble être réservé à des professionnels du feu d’artifice qui souhaitent visualiser leur composition avant la réalisation finale. Et je ne suis pas sûr que la fréquentation de gamingway.fr soit orientée vers ce type de personnes. Mais je vous arrête tout de suite, il permet aussi de faire vibrer votre fibre créatrice, à condition que vous puissiez la montrer à votre entourage. Pour cela, il vous faudra un bon moyen de diffusion, comme une grande télévision ou mieux, un vidéoprojecteur. Voici quelques applications qui ont pu mettre en avant mes talents de réalisateur et qui ont donné un petit plus à certaines soirées. Exemples testés et approuvés :

Pour l’anniversaire de ma fille de 4 ans : vers la fin, lorsque les enfants commencent un peu à être incontrôlables (les parents me comprendront), j’ai installé mon vidéoprojecteur dans le salon en direction du mur blanc, refermé un peu les volets pour créer l’ambiance et j’ai lancé un feu d’artifice pour clore cette journée. Une petite chorégraphie sur un fond de musique de Disney et… les enfants étaient émerveillés ! Sans voix (c’était le but ), 10 à 15 minutes où les mômes étaient sous le charme et qui ensuite n’ont pas arrêté de raconter à leurs parents que le feu d’artifice était toppissime et qu’ils voulaient le même pour leur anniversaire. En fait, ils n’ont retenu que ça de toute la journée. Et voilà, ma fille est devenue la star de sa maternelle. Et les enfants veulent toujours venir à la maison pour revoir un spectacle de lumières. Tout ça, pour à peine 10 minutes de boulot. En effet, j’ai juste pris un fond d’écran représentant un paysage de neige, la chanson de La Reine des neiges que vous aimez… euh… détestez tous : « Libérée, délivrée ». Et hop, le cadre était posé. Ensuite, un lanceur placé au milieu et vertical. Et finalement, j’ai juste choisi les effets de lumières un peu au hasard avec un thème un peu bleu et en terminant avec un gros plein de « boum boum » pour le bouquet final. Et hop, c’était plié ! 10 minutes de boulot pour transformer votre fille en star de l’école, ça c’est bien payé !

Autre exemple, pour la Saint-Valentin. Dur dur d’épater votre conjoint·e : les fleurs, c’est classique – les parfums, il/elle utilise tout le temps le même – des bijoux, nahhh ! Mais grâce à Firework Display Simulator, voilà une idée originale : une composition chorégraphique avec une musique que votre moitié adore, agrémentée d’une danse de lumières de votre composition. Tout ca pendant un dîner aux chandelles et ça aura un effet ravageur. Certes, cela vous demandera beaucoup plus de temps pour trouver la bonne musique, ajuster la synchronisation avec les jeux de lumières. J’ai personnellement passé plusieurs heures… jours à choisir, placer, synchroniser mes feux pour avoir un rendu personnalisé. Mais le résultat en vaut la chandelle.

Vous pouvez voir que les applications sont multiples. À chaque fête, vous pouvez créer votre effet « Waouh !!! ». Bon, c’est vrai qu’un rendu sur télévision est moins sympa, le vidéoprojecteur semble indispensable. Mais pour 100 € vous avez un projecteur LED qui fera très bien l’affaire pour une nuit noire pleine de feux.

Le Bouquet Final

Fireworks Display Simulator est donc un logiciel pour les utilisateurs qui ont la fibre créatrice. Il est plutôt facile d’utilisation et pratique pour créer un effet « waouh ! » lors de quelques évènements en famille et entre amis. Bien sûr, un rendu sur écran de PC est vraiment limite, il n’a à peine plus d’intérêt que sur une télévision. Mais par contre, il prend tout son sens si vous possédez un vidéoprojecteur.
Évidemment, le logiciel n’est pas exempt de tout défaut, principalement car il vient du monde professionnel, mais avec quelques ajouts ludiques, et s’il était plus orienté « fun », il pourrait vraiment être un must en création. Les développeurs l’ont diffusé sur Steam pour avoir un retour de la communauté, donc j’espère qu’ils prendront mes commentaires en compte pour parfaire le produit avec une interface plus ludique de type « Dance e-Jay ». Une autre idée pour une version future serait le support des lunettes de réalité virtuelle qui pourrait vraiment immerger le spectateur dans le spectacle.

Acerico

Points forts

• Un logiciel de création originale
• Facilité d’utilisation
• un effet waouh garanti, à condition d’avoir des idées

Points faibles

• Une interface triste, pensée pour les professionnels
• Un tutoriel trop léger
• Un mode mouvement de caméra difficile à utiliser

La Note : 13/20

Éditeur : Lukas Trötzmüller
Développeur : Lukas Trötzmüller
Genre : simulateur
Plateforme : PC
Date de sortie : 16 février 2021 (accès anticipé )