Test : Fate/extella Link (Switch)
La série Fate a vu le jour en 2010 et a su conquérir un public de plus en plus nombreux à chaque nouveau jeu. Éditée par Marvelous, cette série développée par Type-Moon est un RPG de type hack’n slash très semblable au genre musou (Dynasty Warriors), mais qui a su devenir plus intéressante que les séries d’action de Koei Tecmo. Fate/Extella Link est à la fois une suite de The Umbral Star et une sorte de renouveau de la série, comme nous allons le voir tout de suite.
La paix sur la lune à nouveau menacée
Après les événements comptés dans les épisodes précédents, la paix est enfin revenue sur SE.RA.PH. Rappelons que l’histoire a commencé avec Hakuno Kishinami, jeune lycéen qui découvre un jour que son établissement fait partie d’un monde virtuel à l’intérieur d’un énorme ordinateur construit sur la lune. Dans ce monde appelé SE.RA.PH, les habitants virtuels se retrouvent engagés dans une guerre pour le Saint Graal, qui doit permettre au vainqueur de voir son souhait le plus cher exaucé. Obligé de combattre à mort de nombreuses personnes, Hakuno doit faire appel à des « servants » pour participer aux batailles. Ces êtres virtuels sont des incarnations de personnages issus de l’Histoire, de la mythologie ou des romans, comme l’empereur Néron ou Médusa. Cette guerre est finalement remportée par Hakuno, qui libère alors tous les êtres virtuels et leur permet de vivre normalement, avec une conscience propre et non plus dictée par des lignes de code.
SE.RA.PH. devient alors un refuge pour les habitants de la Terre qui veulent fuir les guerre et la famine. Hakuno doit alors faire face à la fronde de certains servants qui désirent prendre le contrôle de ce monde virtuel et déclenchent une nouvelle guerre. Mais Hakuno réussit encore à en sortir vainqueur et devient le maître de SE.RA.PH, le seul encore en vie, d’ailleurs. La paix revient pour quelque temps, jusqu’à l’apparition d’un être étrange qui veut « oracliser » tous les habitants de SE.RA.PH. Une fois « oraclisée », une personne devient enragée et perd totalement la raison. Hakuno doit alors repartir combattre, toujours fidèlement secondé par Néron. De nouveaux servants surgissent également pour lui prêter main forte. Le destin de SE.RA.PH. va de nouveau se jouer.
Un hack’n slash pur et dur
On retrouve le gameplay traditionnel du genre : le joueur doit choisir un « servant » et s’engager dans des batailles contre de nombreux ennemis qu’il faut exterminer à l’aide de combos. On a le choix entre des attaques faibles ou fortes, on peut sauter, parer et même se ruer sur l’adversaire. Le but étant de remplir la jauge de « Moon Drive » afin d’activer un état qui renforce temporairement le « servant » choisi. Cet état permet aussi de remplir la jauge de « Noble Phantasm » qui est le coup spécial ultime de chaque servant et qui fait vraiment des ravages. Mais il ne faut pas se contenter d’être bourrin : à l’inverse d’un Warriors, les combats sont plus tactiques.
En effet, les batailles sont scriptées et les conditions peuvent changer à tout moment. De plus, les cartes sur lesquelles on combat sont découpées en secteurs dont on peut prendre le contrôle. Mais l’adversaire peut aussi envoyer des combattants plus puissants pour reprendre le contrôle de secteurs perdus ! Il faut donc veiller à défendre ses terrains ! Cette fois, il n’est pas nécessaire de contrôler plus de terrain que l’adversaire pour remporter la victoire. En plus de cela, on peut engager plusieurs « servants » sur le terrain pour faciliter les choses, mais aussi accomplir des missions annexes qui vont permettre d’augmenter l’affinité entre les combattants, ce qui renforce leurs pouvoirs.
Les « servants » sont répartis en différentes classes, les mêmes que dans The Umbral Star. On reste classique à ce niveau, avec des combattants plutôt spécialisés dans le corps à corps et d’autres plus à l’aise à distance, par exemple. Les développeurs n’ont rien voulu changer à cela, car pour l’instant cela fonctionne plutôt bien.
Les fans ne sont pas oubliés : si on a une sauvegarde de The Umbral Star, on débloque des nouveaux costumes accessibles dès le début de la partie. Un petit bonus sympathique pour récompenser la fidélité des joueurs.
Vous l’avez compris : l’action prédomine, mais sans être aussi répétitive et lassante que dans un musou, grâce à quelques petites améliorations.
Des petits changements qui font mouche
Tout d’abord, Fate/Extella Link comporte 10 nouveaux « servants ». La culture française est à l’honneur avec l’apparition de Charlemagne, malgré un relooking très manga, Gawain et Jeanne d’Arc, pour ne citer qu’eux. On ne va pas être chauvin, mais cela fait quand même plaisir ! Chaque « servant » est personnalisable grâce à de nombreuses attaques qu’on peut choisir librement et grâce à une foule d’objets à équiper qui ont des effets divers et variés. Tous ces objets sont à récupérer pendant les batailles, soit sur les ennemis, soit en réussissant le meilleur score (EX). Le scoring est de mise, ce qui fera plaisir aux amateurs, même si on n’est pas obligé d’en passer par là pour avancer dans l’histoire. On peut d’ailleurs choisir un niveau de difficulté adapté à ses capacités et l’histoire permet de multiples embranchements plus ou moins compliqués. On peut aussi refaire à volonté tous les niveaux déjà débloqués et même faire de nouveaux choix quand on le souhaite, ce qui est très pratique.
La carte reste pratique et ne gêne en rien ce qui s’affiche à l’écran. Les nombreuses informations portées à l’écran sont d’ailleurs assez lisibles et permettent une action débridée tout en surveillant l’essentiel, ce qu’on n’arrive pas toujours à faire dans les jeux d’action.
Les changements concernent aussi l’aspect visuel. Les amateurs de musou reprochent souvent aux jeux de Koei Tecmo d’être assez affreux. Ce n’est pas le cas ici : les décors sont variés et même si les graphismes restent assez simples, ils sont colorés et assez détaillés, ce qui est plutôt agréable à l’œil. Le jeu ne connaît pas de ralentissement, même quand on enchaîne les attaques spéciales spectaculaires. La personnalisation des « servants » est plus développée que dans The Umbral Star et même l’histoire a changé. On insiste cette fois un peu plus sur les sentiments des protagonistes et leurs liens entre eux, ce qui permet de s’attacher à eux.
Un hack’n slash très agréable
Fate/Extella Link confirme la bonne impression donnée par The Umbral Star. On a entre les mains un très bon RPG de type hack’n slash bien plus passionnant que les musou les plus récents, chose que l’on pensait impossible. En insistant plus sur le côté tactique et en améliorant les graphismes, Type-Moon a su rendre le genre moins lassant. Il y a également de nombreuses façons de faire évoluer les personnages, ce qui motive à refaire les niveaux. Les bruitages sont bons et les musiques très belles, néanmoins, tout n’est pas parfait. Il n’y a que 27 missions dans le mode histoire (sans compter les missions annexes), dont 9 accessibles uniquement après avoir fini le jeu, ce qui n’est pas énorme et oblige forcément à se tourner vers les DLC. Les doublages sont de bonne qualité, mais on ne dispose que de voix japonaises et de sous-titres anglais. Aucune traduction française, ce qui est vraiment dommage, tant le jeu est de qualité. Si on ne connait pas bien la série, le jeu intègre un tas d’explications sur l’histoire, les personnages et les événements qui se sont passés avant, comme ça on peut rattraper son retard sans problème.
Cela dit, les amateurs d’action devraient vraiment se jeter sur Fate/Extella Link qui propose un challenge intéressant et une histoire qui reprend les standards d’aujourd’hui. Entre manga et science-fiction, Fate/Extella Link arrive à capter l’attention et on veut vraiment connaître le dénouement. La durée de vie est bonne pour le jeu solo et il y a même un mode multijoueur, ce qui ne gâche rien. On peut également s’amuser à tout débloquer, ce qui occupera bien. On aurait cependant bien aimé quelques « servants » de plus, un mode coop 2 joueurs et surtout, une version française !
Enguy
Points forts :
– 10 nouveaux « servants » dont des petits français :D
– Rejouabilité excellente
– Nombreuses options de personnalisation des « servants »
– Bande-son excellente
– Un musou aux décors agréables à regarder, c’est possible !
Points faibles :
– Pas de version française
– Niveau technique encore un peu faible
– Le genre reste répétitif
– Mode histoire un peu court
– Pas de mode coop 2 joueurs
La note : 16/20
La note : 16/20
Éditeur / développeur : Marvelous / Type-Moon
Genre : RPG, hack’n slash, action, musou
Plateforme : PS4, Switch
Date de sortie : 19 mars 2019