Test : F1 2018 (Xbox One)

Depuis maintenant deux ans, Codemasters a rendu ses lettres de noblesse à la simulation de Formule 1 en proposant des jeux toujours plus réalistes. Il est temps de s’intéresser à la version 2018 de cet incontournable.

En tout premier lieu, il me faut vous prévenir, si j’aime la simulation automobile, je suis plus à l’aise sur du grand tourisme que sur la Formule 1. Si je suis capable de calibrer ma Skyline GT aux petits oignons dans un Forza, je me sens vite dépassé devant la pléthore de réglages que peut proposer la série de Codemasters. C’est donc en tant qu’amateur de jeux de course et non professionnel de simulation que je me propose de vous faire découvrir le dernier bébé du studio britannique.

Toujours plus haut

La formule 1, qui a connu bon nombre de titres de qualités très diverses, est longtemps restée le symbole du jeu de course. Depuis Pole Position sur Atari 2600, un sacré bout de chemin a évidemment été parcouru, mais ce qui a surtout évolué, c’est l’orientation donnée. Dès lors que les machines se sont révélées assez puissantes pour intégrer des paramètres de conduite un peu poussés, la dimension simulation s’est vue renforcée. Alors qu’une grande majorité des jeux de course était orientée arcade, les titres dédiés à la Formule 1 draguaient le puriste en lui proposant un contenu un peu plus technique. Si les jeux de rallye, puis de Grand Tourisme, ont eux aussi taillé leur route dans le genre de la simulation automobile, c’est toujours la F1 qui poussait plus loin dans le réalisme. Ainsi, je me rappelle ému de mes soirées des nineties passées sur Microprose F1GP qui offrait la possibilité de vivre la carrière d’un vrai pilote et surtout risquer de faire une Ayrton Senna à chaque virage, à moins d’activer les aides à la conduite.
Depuis 2010, c’est Codemasters qui a repris les rennes du genre pour proposer aux fans une expérience plus proche de la réalité. Malgré quelques errances un peu trop arcade sur les épisodes 2014 et surtout 2015, la série a réussi à se remettre en piste depuis maintenant deux ans, grâce aux excellents F1 2016 et F1 2017.
Digne de ses prédécesseurs, le cru 2018 ne s’endort pas sur ses lauriers et pousse l’expérience toujours plus avant.

 

Motor porn

Ce qui caractérise le fan de simulation automobile et surtout de F1, c’est qu’il passera invariablement plus de temps dans les réglages de sa voiture que sur le circuit. Et des réglages, il y en a dans F1 2018, de quoi donner le vertige à n’importe quel mécano en herbe. Une pléthore de détails techniques qui se voient compléter par toute la partie R&D, mettant le joueur non seulement dans la peau du pilote, mais également dans celle des ingénieurs de l’écurie. Des éléments sur lesquels il sera difficile de faire l’impasse, tant la difficulté du titre est relevée pour le novice ; l’apprentissage sera donc long, mais forcément gratifiant lorsque d’habiles modifications effectuées permettront de gagner les quelques secondes nécessaires à un bon placement sur la ligne de départ. De quoi ressentir toutes les sensations d’un championnat de Formule 1.
Au-delà de l’aspect purement mécanique, le mode carrière impose aussi un certain nombre de contraintes de communication, au travers d’interviews qui influenceront la vie de l’écurie, notamment au niveau de sa réputation.

 

Vis ma vie de pilote

Le joueur pourra se glisser dans la peau d’un coureur fictif, se substituant à un pilote existant, en choisissant de rejoindre l’une des dix écuries du championnat. Il est d’ailleurs amusant de piquer la place d’un Kimi Räikkönen ou d’un Lewis Hamilton (de quoi pourrir les résultats habituels d’une équipe). F1 2018 vous offre la possibilité, au travers du mode carrière, de vivre l’intégralité d’une saison de compétition, incluant donc les à côtés, tels que les interviews ou le perfectionnement des véhicules. Vous voici pilote novice devant faire ses preuves et améliorer les conditions de son contrat en se rendant indispensable. Si la victoire est évidemment importante, votre comportement sera lui aussi scruté à la loupe, votre façon de courir sera jugée, influera elle aussi sur votre réputation et celle de votre équipe.
Les amateurs seront heureux de retrouver, comme à chaque fois, toutes les étapes de la compétition, des tours d’essai à la course elle-même, évidemment ; tout est respecté, jusqu’au halo de protection introduit cette saison et qui fait tant polémique auprès des écuries et du public.

 

Vous reprendrez bien un peu de Prost ?

À côté du mode carrière, on retrouve les classiques du genre, comme les grands prix à la volée, le contre la montre et le multijoueur. Rien de bien fou (même si on ne demande rien de plus), excepté cette excellente idée de proposer la possibilité de piloter une vingtaine de voitures de légende. Parcourir le mythique circuit de Monaco au volant de la Williams-Renault de 92 est un vrai plaisir, cassant un peu le rythme effréné de la compétition classique.
Au final, on regrette d’ailleurs un peu de ne pas pouvoir faire le mode carrière en choisissant une autre époque, justement, peut-être l’occasion de sortir un F1 rétro un jour qui offrirait une bonne dose de nostalgie aux amateurs de sports mécaniques. En attendant, il reste très agréable de passer du temps sur certains de ces vieux modèles, même si leur comportement est clairement moins bien retranscrit que celui des voitures actuelles, le cœur du titre.

 

Là où l’on va, il y a besoin de routes

Parlons-en, du comportement des voitures : comme à son habitude, Codemasters a peaufiné les moindres détails, offrant un confort de conduite exemplaire, une fois les bolides domptés. Des sensations que l’on ressent réellement lorsque les aides à la conduite sont désactivées, le jeu prend toute sa dimension à ce moment-là et assume pleinement son rôle de simulation. Les fans moins à l’aise en conduite sportive pourront bien entendu profiter du titre en modulant les options et créer leur propre mix entre simulation et arcade. Il est néanmoins important de préciser que ces aides, aussi utiles soient-elles, demeurent moins poussées que celles d’un Forza (sur lequel vous pouvez presque lâcher le volant une fois tout activé) et ne vous garantiront absolument pas la victoire, loin de là ; F1 2018 reste avant tout un titre exigeant.

 

La mécanique du cœur

Pas besoin de tergiverser 110 ans, le cru 2018 est excellent. S’il ne révolutionne pas la recette, le dernier bébé de Codemasters améliore encore un peu plus l’expérience. Un effort tout particulier à d’ailleurs été fait sur la plastique du jeu, qui, sans égaler celle d’un Forza ou d’un Gran Turismo, Flatte franchement la rétine ; la vision du cockpit est saisissante de réalisme. On apprécie particulièrement le soin porté au mode carrière qui se révèle totalement immersif (malgré la partie interviews/communication un peu pénible). L’ajout d’un principe de fair-play est également une très bonne idée, votre conduite étant scrutée en permanence afin d’indiquer aux autres joueurs si votre comportement en course est correct ou non (il n’y a rien de pire que de jouer avec des mecs qui s’imaginent être sur un circuit de stock-car). Par contre, on regrettera un peu la conduite souvent agressive de l’I.A. qui poussera les amoureux de belles courbes à préférer le contre la montre pour profiter pleinement des nombreux circuits proposés.

Ominae

Points forts :

  • Une simulation toujours plus réaliste
  • Visuellement très réussi
  • Le mode carrière complet et immersif
  • Le système de fair-play
  • Les voitures rétro mythiques

Point faibles :

  • L’I.A. trop agressive
  • Les interviews du mode carrière un peu pénibles

 

La note : 18/20

Développeur : Codemasters
Éditeur :
Codemasters
Genre :
Simulation automobile
Support :
PC, Xbox One, PS4
Date de sortie :
24 août 2018

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