Test : Dungeons III (PS4)

Passez du côté obscur et incarnez un affreux démon qui veut étendre son empire démoniaque dans Dungeons III. Cette série de stratégie/gestion propose un nouvel épisode de plus en plus déjanté. Venez donc découvrir combien il est amusant, pour une fois, de faire le mal.

Le retour du vrai mal !

Après avoir conquis son monde et formé un empire démoniaque, le mal s’ennuie. Il n’a plus personne à massacrer et plus rien à détruire. Il commence donc à sombrer dans la dépression. C’est alors qu’il apprend l’existence d’un royaume, de l’autre côté de la mer, où des hommes vivent encore en voulant faire le bien. Le mal se réjouit alors de pouvoir détruire cette région. Seul problème : il n’arrive pas à franchir la mer et se voit contraint d’envoyer son esprit posséder une jeune elfe noire de ce nouveau monde. C’est ainsi que Thalya, fille adoptive de Thanos qui faisait beaucoup d’efforts pour la rendre parfaitement gentille, commence sa lutte pour agrandir l’empire du mal. Cela commence par bien gérer son donjon.

Donjon & démons

Dans Dungeons III, le joueur doit surveiller 2 niveaux : le sous-monde, où se trouve son donjon, et le sur-monde, où se déroulent l’exploration et la recherche des objectifs. Pour mener à bien les missions, il faut une armée puissante. Pour cela, il faut maîtriser le donjon. C’est la base des démons et, comme dans tout bon jeu de stratégie qui se respecte, il va falloir gérer au mieux les ressources.

Au départ, le donjon est toujours réduit à une salle du trône avec le cœur du donjon, un cristal rouge géant qu’il faut protéger à tout prix. S’il est détruit, la partie est finie ! On commence donc par envoyer ses ouvriers creuser la roche pour agrandir le donjon et trouver de l’or, la première ressource vitale. L’or va vite servir à construire les premières salles et engager les premières troupes. Il faut aussi beaucoup d’or pour investir dans la recherche afin de disposer de salles supplémentaires, de troupes plus nombreuses et pour améliorer son armée. En creusant la roche, les ouvriers tombent parfois sur des salles spéciales qui peuvent être bénéfiques (filon d’or, par exemple) ou non, comme les nids d’araignées ou de dragons. Il faudra alors envoyer des hommes pour détruire ces créatures avant qu’elles ne deviennent nuisibles.

Côté nouveautés, cette fois on a accès rapidement à trois factions différentes : les monstres, les démons et les morts-vivants. Chaque faction a ses avantages et ses inconvénients. Le joueur a donc un large choix d’unités et trouvera facilement celles qu’il aime le plus. Quand on commence à avoir une armée suffisante, il faut l’entretenir. En effet, les unités veulent être payées, manger et se reposer. Il faut donc veiller à toujours pouvoir satisfaire leurs besoins en créant des salles adaptées. Malheureusement, le donjon a une taille déterminée, donc il faut bien exploiter l’espace pour maximiser les résultats, un peu comme dans Sim City. En développant le donjon, on peut aussi placer des pièges et des portes afin d’exterminer les visiteurs indésirables quand on a envoyé ses troupes explorer le monde extérieur.

 

Partez à la conquête du monde extérieur

Le monde extérieur est enveloppé d’un brouillard de guerre qui empêche de voir s’il y a des unités ennemies tant qu’on n’est pas allé voir. Il faut donc envoyer ses monstres avec prudence pour explorer et détruire les bastions humains, voire prendre le contrôle de certaines facilités afin d’augmenter ses ressources.

Les humains ne vont pas se laisser faire et enverront des troupes en continue attaquer le donjon. Le joueur doit donc veiller à laisser quelques unités défendre sa base, sans quoi le mal ne pourra pas triompher. Au cours de l’exploration, on peut tenter de remplir des objectifs bonus pour augmenter le score du mode campagne.

L’exploration, les combats et la gestion du donjon sont toujours commentés par un narrateur plein d’humour. Les différents protagonistes interviennent aussi dans le récit de façon toujours amusante, car cette série ne se prend toujours pas au sérieux. Les voix, en français, semblent tout droit sorties des meilleurs cartoon et sont assez inoubliables.

Entre cartoon et parodie

Incarner le mal suprême qui veut détruire le bien pourrait passer pour un acte malsain. Mais Dungeons III est une merveille de parodie : les personnages ne se prennent jamais au sérieux et les références à des séries célèbres sont nombreuses, comme le nain Grimli, version un peu trash du célèbre combattant de la Terre du Milieu. On apprécie beaucoup le personnage de Thalya, tiraillé entre deux personnalités – une douce et aimante et l’autre terriblement malfaisante – et le narrateur qui n’hésite pas à se moquer de la série même ou des jeux vidéo. Les dialogues sont donc souvent décalés et il y a régulièrement des remarques comme seul Deadpool sait les faire. Dans le donjon, on peut même martyriser ses propres troupes en leur mettant des gifles à volonté !

La direction artistique renforce aussi ce côté parodique. Le jeu revêt des graphismes très cartoon, colorés et assez innocents, tout en restant très agréables à l’œil. Les musiques et bruitages sont dans le ton et tout laisse à penser qu’on est dans un dessin animé convivial, même si l’on doit tout faire pour éradiquer l’innocence et la gentillesse !

Jouez comme vous voulez

La campagne, très plaisante, occupera pendant une bonne quinzaine d’heures au moins, selon le mode de difficulté choisi. Si vous en avez assez du jeu solo, il y a aussi un mode coop pour s’amuser avec un ami. Sinon, le mode escarmouche permettra de jouer sur des cartes aléatoires avec plein de paramètres à modifier. On pourra aussi tenter le mode duel ou des parties multijoueurs. Bref, il y a de quoi faire, seul ou à plusieurs. Des modes de jeu suffisamment nombreux pour assurer une excellente durée de vie.

Un bon STR qu’il faut maîtriser

Loin d’une ambiance à la StarCraft ou tout autre jeu de stratégie connu, Dungeons III n’en est pas moins intéressant. Il faut cependant passer quelques heures à bien maîtriser le système de jeu et les commandes. Si la manette est bien utilisée pour construire et déplacer les unités, il faut du temps pour bien assimiler les commandes et ne plus se mélanger. Heureusement, les menus sont clairs et pratiques. Derrière l’aspect parodique et les graphismes de dessin animé, Dungeons III cache un véritable bon jeu de stratégie prenant et assez complexe. Si le narrateur fait parfois allusion aux deux premiers épisodes, il n’est pas nécessaire d’y avoir joué pour apprécier pleinement ce troisième opus. La version française est vraiment magistrale. Dungeons III prouve avec brio qu’il est amusant de faire le mal, mais toujours au second degré.

Enguy

Points forts :

– Un univers parodique très amusant
– Des graphismes de cartoon superbes
– Excellente campagne solo et mode multijoueurs
– Version française brillante

Points faibles :

– Un peu difficile à maîtriser
– Il faut s’habituer aux commandes
– Les références/allusions ne seront pas toujours bien comprises
– Temps de chargement longs

LA NOTE : 17/20

Développeur / Éditeur : Realmforge Studios / Kalypso Media
Genre : stratégie, gestion
Supports : PC, PS4, XBOX ONE
Date de sortie : 13 octobre 2017

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