Test : Conan Exiles (PS4)

Si Conan a autant de succès, c’est en raison de son monde violent et cruel très bien développé. Les nombreux jeux issus de cette licence lui rendent souvent hommage, il est donc normal d’en voir débarquer régulièrement. Cette fois, la licence Conan s’oriente vers le jeu de survie. Le mythe va-t-il en prendre un coup ? Notre verdict, sans attendre.

La survie avec ou sans bikini

J’ignore ce qui a traversé la tête des développeurs de Funcom, mais le logo PEGI 18 ne s’explique pas uniquement par la violence et la brutalité de l’univers de Conan. En effet, dès qu’on lance le jeu, on apprend qu’on incarne un individu, homme ou femme, condamné à l’exil pour ses crimes et crucifié dans le désert. Conan vient alors nous libérer et nous demande de nous battre pour notre survie. Cela mettrait bien en évidence le côté un peu sombre de l’univers de Conan, si les développeurs n’avaient pas implémenté, dans l’éditeur du personnage, un détail un peu troublant. Comme dans tout bon jeu qui se respecte, on choisit entre un homme ou une femme, la race parmi toutes celles de Conan, une religion, la couleur de peau, des cheveux, la coupe, etc. Cette fois, on peut même choisir d’être en petite culotte ou tout(e) nu(e). C’est déjà assez bizarre comme ça, mais l’éditeur de personnage permet de modifier la taille des seins des femmes (ça marche aussi pour les homme, véridique !!!) ainsi que la longueur du sexe des hommes (ça ne marche pas pour les femmes, en revanche !!!). Cela fait vraiment bizarre de commencer avec un personnage à poil qui court avec un truc qui pend jusqu’au sol ! Je me demande encore quel est le rapport avec la survie et ce que cela apporte au jeu… Passons. En tout cas, l’éditeur de personnage est sympathique et respecte bien l’univers de Conan. On a également droit a de nombreux niveaux de difficulté, avec même la possibilité de commencer la partie avec des paramètres personnalisés, ce qui est un très bon point. Voyons donc ce que le jeu a dans le ventre.

Minecraft chez les Barbares

Conan Exiles est un jeu de survie. On commence donc sans équipement, sans le moindre vêtement, sous un soleil de plomb. Il faut donc rapidement trouver un endroit plus propice à la vie, tout en récoltant un maximum de choses. Les éléments à récolter n’apparaissent pas en surbrillance : il faut ainsi être assez attentif à tout ce qui nous entoure pour trouver les premières ressources indispensables à notre survie. Il faut aussi apprendre à s’orienter, à trouver de l’eau, de la nourriture, tout en trouvant comment créer armes et objets avec toutes nos trouvailles. Au début, c’est assez déroutant et on passe du temps à tâtonner, essayer, se faire tuer, recommencer… jusqu’à ce qu’on intègre les premières mécaniques du jeu, que ce dernier essaie quand même de nous inculquer par quelques quêtes basiques. On gagne de l’expérience en accomplissant certaines actions, en tuant des monstres, mais aussi juste en passant du temps dans le jeu, ce qui est vraiment super pour les débutants ! Ainsi, on peut mourir plein de fois, ce n’est pas bien gênant. À chaque mort, on perd l’équipement et on recommence au dernier point de sauvegarde activé. Si on est prévoyant, on prendra soin de mourir toujours près d’un point de sauvegarde afin de récupérer rapidement notre équipement sur notre cadavre.

L’essentiel du jeu consiste ainsi à récolter des ressources et à chasser. En effet, notre avatar a très souvent faim et soif. Heureusement, de nombreux menus existent pour montrer toute l’étendue du système de création d’objets et les possibilités d’évolution en dépensant les points de compétence durement gagnés grâce à la montée en niveau. On se croirait donc dans une version plus « adulte » de Minecraft. Pourtant, ce jeu propose quelques subtilités.

Des combats loin d’être bourrins

Dès qu’on commence à avoir une arme et une armure, on peut tenter quelques combats. Il faut bien observer l’adversaire, humain ou créature, pour esquiver et contre-attaquer efficacement. Attention à ne pas faire tomber la jauge d’endurance à zéro, sous peine de ne plus pouvoir réagir pendant quelques secondes qui pourraient être fatales. Les combats sont donc assez tactiques et leur rythme dépend de l’équipement : chaque arme possède des caractéristiques propres (puissance, portée, rapidité) et des combos spécifiques qu’il faut apprendre à connaître pour se sortir de toutes les situations. Il faut aussi apprendre à passer rapidement d’une arme à l’autre en alternant, par exemple, entre arme de jet et arme au corps-à-corps. Les affrontements mettent ainsi en valeur l’habileté du joueur et ne reposent pas uniquement sur une différence de niveau ou de stats. C’est vraiment très plaisant, même si cela demande des réflexes et de la concentration. Ce n’est pas la seule subtilité du jeu.

Un level design bien pensé

En explorant le monde, on se rend compte que la carte n’est certes pas si immense qu’elle en a l’air, mais qu’elle est très bien faite. Le monde du jeu est découpée en grandes zones qui sont toutes adaptées à un certain niveau. L’oasis proche du début du jeu correspond ainsi à la zone pour les débutants. Quand on a enfin saisi les principes de base et qu’on dispose d’un équipement suffisant pour aller explorer sans manquer d’eau ou de nourriture, on peut passer à la zone suivante et ainsi de suite. Même si on explore un monde ouvert, on comprend vite que si on ne respecte pas cette logique, on n’ira pas bien loin. Surtout qu’on peut tomber sur des donjons lugubres plein de créatures malveillantes.

Un monde sans pitié où donner libre cours à sa créativité

Dans Conan Exiles, les bêtes sauvages attaquent à vue et traquent les exilés longtemps, très longtemps. Il en va de même pour les survivants qu’on croise, qui sont tout sauf amicaux. On est donc toujours sur le qui-vive, surtout de nuit quand on ne voit plus grand-chose. Il est alors conseillé de construire un abri assez solide où passer la nuit sans encombre. On peut débloquer de nombreuses options de construction et construire alors, petit à petit, des villes gigantesques ou des bâtiments qui nous ressemblent. Comme dans Minecraft, on fait ce qu’on veut où l’on veut, ou presque. C’est surtout valable pour le jeu solo et offline. En réseau, l’expérience est différente.

Une expérience en ligne diversifiée

Après avoir passé un peu de temps hors connexion à apprendre les bases, on se dit qu’il serait bon de voir ce que le jeu en ligne propose. L’expérience est à tenter, malgré quelques bémols. Le choix du serveur est crucial : on peut tomber sur des serveurs remplis de joueurs fantasques (on va dire ça comme ça :D) qui font un peu n’importe quoi, tandis que d’autres serveurs seront saturés de joueurs aguerris et fans de RP (role-playing, pour les nouveaux). Il faut donc tenter plusieurs serveurs avant de tomber sur celui qui nous convient, quand les serveurs sont encore accessibles ! Malheureusement, des défauts techniques viennent gâcher le plaisir.

Plus de bogues sur console ?

Aux premiers jours du jeu, la version PS4 connaissait un nombre impressionnant de bogues : objets qui n’apparaissaient pas dans l’inventaire, impossibilité de trouver de la viande, incapacité à récupérer de l’équipement sur les cadavres, etc. Le niveau technique était aussi très faible. Plusieurs mises à jour ont permis d’améliorer les graphismes et les performances, même si des bogues subsistent. On a même l’impression que les versions consoles sont désavantagées par rapport à la version PC. Honnêtement, ces problèmes techniques ne donnaient pas envie de jouer. En persistant, on découvre un jeu plus profond et complexe que bourrin, avec un système de religion et d’esclaves intéressant qu’il faut apprendre à maîtriser. C’est peut-être le gros défaut du jeu : le manque d’explications sur ce qu’il est possible de faire.

Un bon titre qui ne révolutionne rien

Malgré ses problèmes techniques, Conan Exiles est assez plaisant. On retrouve bien la richesses de l’univers de Conan : ses races, son bestiaire, sa brutalité, sa violence. Le jeu n’est pas à mettre entre toutes les mains : en plus des personnages totalement dénudés et d’une certaine violence, on peut démembrer les ennemis et utiliser leurs membres sectionnés comme armes ou comme nourriture. Le cannibalisme est bien présent ! En revanche, le côté épique est laissé de côté, sauf quand on arrive à invoquer un dieu. L’expérience change énormément quand on passe du jeu hors connexion au jeu en ligne, qu’on conseille fortement d’essayer. On peut aussi tenter de créer la ville de ses rêves et de faire de Conan Exiles une sorte de Minecraft pour les « grands ». Je ne comprends toujours pas les délires des développeurs concernant la taille du sexe des hommes (complexe ?) ou la poitrine des femmes (fantasmes ?), surtout que cela n’apporte rien au jeu. En revanche, la durée de vie est excellente et il y a beaucoup de choses à faire dans ce jeu. On aurait néanmoins grandement apprécié d’avoir plus d’explications, car le joueur est trop souvent livré à lui-même et doit expérimenter beaucoup de choses avant de comprendre comment des actions, même simples, sont réalisables. La version française est un gros plus et le système de combat vraiment prenant. Les problèmes techniques et le menu, pas vraiment ergonomique et pratique sur consoles, peuvent énerver.
Conan Exiles ne va pas renouveler le jeu de survie, mais c’est un titre à surveiller. On espère que Funcom va proposer régulièrement des mises à jour pour l’améliorer.

Enguy

Points forts :

– Nombreuses références à l’univers de Conan
– Jouable en ligne ou hors connexion
– Les combats et le bestiaire
– Version française
– Alternance du jour et de la nuit
– La construction

Points faibles :

– Menus peu pratiques
– Trop de craft
– Aucun scénario
– Manque d’explications
– Le côté épique a disparu

La Note : 15/20

Développeur : Funcom
Éditeur : Deep Silver
Genre : survie / action
Supports : PS4, PC, XBOX ONE
Date de sortie : 8 mai 2018

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