Test : Chorus (PS5)
Depuis toujours, j’ai été un grand amateur de jeux de combats spatiaux en mode space opera, mais après la saga des Wing Commander et autres X-Wing VS TIE Fighter, je n’ai clairement plus retrouvé ces sensations. Soit les jeux étaient trop portés sur la gestion des ressources, soit ils n’étaient qu’un pur jeu d’arcade sans réel scénario.
Alors quand les studios Fishlabs ont annoncé Chorus, un dogfight spatial sur un fond de scénario de rédemption, j’ai immédiatement sauté dessus, surtout que les images en preview avaient vraiment l’air d’être alléchantes. Alors, est-ce que Chorus confirme ses promesses ? Je vous « spoile » tout de suite avec un grand « Oui », nous avons affaire à la bonne surprise de l’année 2021.
A long time ago, in a galaxy far, far away…
Dans une galaxie lointaine, très lointaine, appelée Chorus, un empire nommé le Cercle fait régner la terreur sur les peuples pour imposer sa vision de l’harmonie et de la paix dans la galaxie. Tout ceux qui résistent sont irrémédiablement annihilés par la puissance militaire du Cercle, mais aussi grâce à ses pouvoirs mystiques appelés Ether. Vous jouez le rôle de Nara, ex-général du Cercle qui a longtemps cru aux rêves de paix du grand prophète, chef absolu de cet empire. Mais suite à une attaque orchestrée par son leader qui mène à la destruction pure et simple d’une planète rebelle et de ses milliards d’habitants, Nara comprend que son idole a basculé dans le côté « obscur » et qu’il n’hésite plus à tuer des millions d’innocents pour diffuser son idéologie. Prise de regret, elle décide de déserter et de fuir loin de toute cette folie en abandonnant tout ce passé horrible et d’aller chercher le repentir dans une colonie perdue. Sept ans plus tard, Nara a refait sa vie en travaillant à l’Enclave, petite colonie modeste qui l’a accueillie. Elle y travaille en tant qu’agent de sécurité pour veiller sur ses habitants. Personne ne connait son passé, ce qui lui permet de reprendre une vie « calme » en recherche de rédemption. Malheureusement, le Cercle, dans sa soif de domination universelle, attaque l’Enclave et Nara doit retrouver ses instincts meurtriers pour protéger ce lieu.
Je ne vous en dis pas plus et je vous laisse découvrir la suite, mais même si l’ensemble du contexte semble inspiré de sagas existantes, il faut noter que le tout sonne juste et que l’on apprécie grandement l’histoire. Le personnage de Nara, plein de remords, est en recherche de rédemption, ce qui ajoutera une touche émotionnelle très touchante. Ce n’est certes pas nouveau, mais il faut souligner que l’histoire est efficace. Il faut franchement applaudir le travail réalisé par les studios Fishlabs dans l’écriture du scénario, avec ses rebondissements, qui vous tiendra en haleine jusqu’au dénouement. Personnellement, j’ai adoré.
Je lock et.. je shoote !
Comme vous l’avez deviné, Chorus est un jeu de combat spatial avec un fond de scénario épique. Ici, ne vous attendez pas à une simulation réaliste où il faudra plusieurs heures de tutoriel pour commencer à voler. Non, avec chorus, la volonté des développeurs a été le plaisir immédiat et l’accent a été mis sur l’action et le fun. Au bout de 5 minutes pas plus, vous saurez piloter votre vaisseau. Les chasseurs sont très maniables et répondent instantanément à toutes les sollicitations. Le jeu a été pensé comme un jeu d’action d’aujourd’hui. On peut, en effet, tourner à droite et gauche, plonger ou relever le nez, accélérer et ralentir mais aussi « strafer » à droite et gauche avec les sticks de la manette. Les habitués de FPS ou TPS s’y retrouveront sans problème. Il est même possible dans Chorus de déraper avec votre vaisseau afin de tourner plus rapidement. Ce drift apporte une dynamique de combat sans précédent et une nervosité dans l’action encore rarement atteinte dans un jeu de combat spatial. En termes d’armement, vous en aurez 3 types. Tout d’abord, la mitrailleuse standard qui tire très rapidement mais qui est surtout efficace contre le blindage, les lasers qui ont une cadence plutôt lente qui sont surtout efficaces contre les boucliers et les missiles qui sont très puissants mais en quantité très limitée. Vous devrez, bien sûr, combiner ces 3 types pour optimiser votre capacité destructrice. Il sera nécessaire d’identifier les caractéristiques des vaisseaux ennemis pour adapter son arme : un ennemi avec simplement du blindage sera plus facilement abattu avec uniquement la mitrailleuse, alors que s’il possède des boucliers, il faudra tout d’abord détruire cette première protection avec des lasers avant de basculer sur la mitrailleuse. Mais la grande force et originalité de Chorus se trouve dans l’utilisation de rites paranormaux. En effet, Nara faisait partie du Cercle et a donc été initiée aux pouvoirs de l’Ether. Ainsi, par une simple pression sur un bouton, vous pourrez de ressentir et donc de localiser les ennemis ou les objets cachés, de vous téléporter derrière un adversaire pour le détruire, ou alors de tirer un IEM sur vos adversaires, et même de vous transformer en rayon de lumière indestructible pour foncer et tout détruire sur votre passage. De plus, dès que vous aurez récupéré Forsaken, le vaisseau vous a permis de devenir une légende du Cercle, tout le potentiel de Chorus se déploiera pour mettre en valeur la quintessence du combat spatial arcade.
Imaginez donc une mission à travers un champ d’astéroïdes : tout d’abord, vous lancez votre pouvoir de détection pour voir vos adversaires à travers les énormes météores. Puis, vous naviguez pour les surprendre et grâce à un drift, vous surgissez dans leur dos. À l’aide de vos lasers, tous les boucliers d’un ennemi volent en éclats, et vous l’achevez avec votre gatling ; puis, après avoir fait quelques loopings en vitesse max pour éviter les tirs d’autres vaisseaux, vous vous téléportez derrière l’un d’eux pour le faire exploser. Ensuite, vous faites un autre drift pour faire demi-tour et achever le dernier adversaire. Tout cela avec un rythme de folie et un pilotage hyper nerveux. Même si toutes ces manipulations sont très simples et accessibles, il vous faudra un peu d’entraînement pour enchaîner ces actions et optimiser votre pilotage. Mais je vous garantie que dès que vous y arriverez, vous aurez un sentiment de puissance et de maîtrise immense et vous allez très vite jubiler.
En termes d’évolution dans le jeu, Chorus est un pur jeu solo avec des missions principales qui s’enchaînent et qui sont liées à l’histoire, mais vous avez la liberté de prendre des chemins différents et lancer d’autres tâches annexes, un petit peu à la manière d’un open world. Ce mode hybride est fort bien ajusté, car on peut avancer dans l’histoire à son rythme et dès qu’un besoin en équipement se fait sentir, vous pouvez choisir de faire quelques quêtes annexes histoire de « looter » un peu et après cela, vous serez en mesure de reprendre le scénario principal. De plus, le jeu est plutôt bien équilibré pour l’action. Ici, nul besoin de passer des heures et des heures à amasser un peu d’argent pour s’acheter une arme un tout petit peu meilleure. Dans Chorus, les améliorations seront assez franches et visibles. D’ailleurs, vous avez la capacité d’améliorer votre vaisseau dans certains hangars entre 2 objectifs. Les équipements restent variés mais simples à comprendre : vous aurez l’occasion d’améliorer votre puissance de feu, vos protections et les différentes fonctions de votre vaisseau. On trouve également des missions annexes qui ne sont pas directement liées à l’histoire ou en rejouant des souvenirs. Ces souvenirs se symbolisent par des zones lumineuses que l’on peut trouver grâce à son pouvoir de détection. Lorsque l’on arrive près d’eux, on peut déclencher une opération qui est un flashback d’un évènement passé afin d’expliciter un peu plus l’histoire. À l’issue de ces quêtes, vous pouvez de remporter de l’argent et des améliorations, donc je vous conseille vivement d’en faire quelques-unes.
Une réalisation digne d’Hollywood
Wahou ! voici la première impression en voyant la beauté de Chorus. En effet, on ne peut qu’applaudir le travail réalisé par la direction artistique du Studio Fishlabs, c’est tout simplement magnifique. Même si la plupart du temps on est dans l’espace, il y a énormément de décors fins et détaillés. Les combats sont véritablement fluides et ne souffrent d’aucun ralentissement, même lorsque l’on s’approche de vaisseau mère ou que les ennemis nombreux slaloment entre les astéroïdes. De plus, dans l’espace de Chorus, on a rarement l’impression d’être perdu dans le vide sidéral. En effet, il y a toujours des planètes, des astéroïdes, des nébuleuses, des vaisseaux présents à l’écran. C’est un vrai régal pour les pupilles. OK, ce n’est peut-être pas très réaliste, mais l’impression que le vaisseau est en mouvement permanent et rapide est renforcée. Cela semble anecdotique, mais ceux qui ont joué à Wing Commander se rappellent sûrement que l’on ne volait que dans l’espace noir et étoilé à la recherche des ennemis et que l’impression de n’être qu’une tourelle fixe en rotation apparaissait par moments. Les animations des vaisseaux sont fantastiques, et voir les ennemis virevolter en faisant des roulis ou exploser en mille morceaux est un vrai plaisir pour les yeux. L’immersion dans les combats spatiaux est totale et digne des plus grands films de science- fiction.
Sur le plan du son, encore une fois, les studios Fishlabs ont encore fait des prouesses. En effet, même s’il vous est possible de jouer avec vos enceintes stéréo, toute l’ambiance sonore prendra de l’ampleur si vous jouez avec votre casque ou votre ensemble « surround ». Dans Chorus, l’expérience auditive est transcendée si vous faites les bons réglages audio et vous aurez la chance d’entendre les ennemis voler autour de vous, tout en entendant vos partenaires communiquer avec vous. D’ailleurs, vous aurez beaucoup de commentaires audio de vos coéquipiers, ce qui maintiendra en permanence la tension sur l’action. On s’y croirait vraiment, l’immersion est excellente. La musique a également été travaillée et s’adapte tout à fait au contexte. Vous aurez des moments grandioses dans des scènes d’action d’anthologie. Réellement, vous vivrez des instants intenses dignes des plus belles scènes du cinéma de science-fiction. Pour renforcer cette impression de jouer dans un film, vous entendrez les pensées de Nara, votre personnage. L’ensemble de ces monologues n’est pas indispensable à l’histoire ou à l’action, mais permet d’éviter que le jeu tombe dans une phase de pur shoot. Ici, au contraire, cela lui permet de rester dans l’esprit d’une immersion totale dans un film interactif. Hélas, tout est dans la langue de Shakespeare, donc les non anglophones, devront se contenter des sous-titres.
En ce qui concerne la durée de vie, le jeu est plutôt long. Il vous faudra une bonne quinzaine d’heures pour le terminer en ne faisant que les quêtes principales. Et si vous voulez finir le jeu complètement, je pense que 25 heures seront nécessaires, ce qui est très bien pour ce type de jeu. Par contre, contrairement à Wing Commander ou à X-Wing où certaines missions méritaient d’être repensées tactiquement plusieurs fois, ici même si les ennemis sont nombreux et organisés au premier abord, le jeu n’est pas très difficile, et dès que vous maîtriserez les pouvoirs de détection et de téléportation, il vous aurez rarement besoin de plusieurs essais pour réussir une opération. De plus, avec les nombreuses tâches annexes, vous trouverez rapidement assez d’argent pour améliorer vos armes et boucliers qui vont rendront presque indestructible.
La bonne surprise de l’année
Chorus est donc l’énorme bonne surprise de l’année 2021 pour moi. Il devient la nouvelle référence des jeux de combat spatial scénarisés et se place aux côtés de la saga des Wing Commander et X-wing VS TIE Fighter. Tout en étant magnifique graphiquement et avec un rendu sonore exceptionnel, le jeu est incontestablement un incontournable pour les fans de jeux d’action nerveux avec une histoire travaillée et efficace. Disponible pour X-box One et Series X et S, pour PlayStation 4 et 5, ainsi que sur PC, presque toutes les plateformes « high-tech » auront droit à leur version.
Acerico
Points forts
-
Un jeu bien nerveux comme on les aime
-
Une direction artistique qui rappelle les grands moments d’Hollywood
- Un sentiment jouissif de puissance
Points faibles
- Les missions annexes un peu répétitives
- Pas de mode multijoueur
- Un peu facile
La Note : 17/20
Éditeur : Koch Media, Deep Silver
Développeur : Fishlabs, Deep Silver
Genre : action – simulation spatiale
Plateforme : testé sur PS5, mais disponible sur PC, PS4, Xbox One, Xbox X et S
Date de sortie : 3 décembre 2021