Après les sorties sur PS4, Xbox One et PC, Chariot débarque enfin sur l’eShop de la Wii U. Ce jeu de réflexion-action des canadiens de Frima Studio vient apporter un peu de fraîcheur dans le monde des jeux de réflexion et cela nous fait bien plaisir.
Mais innover dans ce type de jeu devient de plus en plus difficile, et nos développeurs canadiens ont réussi l’exploit de proposer un nouveau concept. De plus, un effort particulier a été fait pour que le joueur s’attache aux personnages et au monde original. Alors, tous les éléments sont-ils réunis pour en faire un grand jeu ?

Pour commencer, un peu d’histoire

D’habitude, le scénario d’un jeu de réflexion n’est pas le point le plus important du jeu, mais ici, son originalité et son côté décalé devient un formidable atout. En effet, dans « Chariot » vous jouer le rôle de la fille d’un roi, hélas décédé, accompagné de son fiancé. Nos 2 héros doivent amener la dépouille du roi vers sa dernière demeure. Le cercueil est donc posé sur un chariot funéraire que vous allez devoir pousser pour l’amener vers sa demeure finale, et c’est là que tout se corse.
Le fantôme du roi, en voyant l’endroit où il devra résider, n’accepte mais alors pas du tout la modestie du lieu et ordonne à sa fille de lui élever une sépulture digne de son rang. Résultat, direction les profondeurs des caves dangereuses et remplies de pièges pour trouver de quoi satisfaire la folie des grandeurs d’un roi mort :) !
Suite à ce scénario bien délirant, vous vous retrouvez donc dans la peau de cette pauvre jeune fille à devoir trimbaler un chariot à travers les niveaux tout en vous faisant insulter par un fantôme grognon et franchement casse-pied, mais tellement drôle.

Un gameplay vraiment original

Le jeu se présente à la manière d’un jeu de plateforme classique en 2D. Mais, ne vous fiez pas à cette impression, nous avons affaire à un jeu de réflexion/agilité. Donc comme vous l’avez compris, vous allez devoir pousser et tirer un chariot à travers les différents niveaux afin de récupérer les trésors qui parsèment les catacombes, parce que seul le chariot peut récupérer les multiples gems que vous trouverez, pas vous.
Pour pousser, rien de plus simple, il vous suffit de vous mettre derrière le chariot et d’avancer. Mais pour tirer, il vous faudra envoyer une corde, l’accrocher à la droite ou la gauche du chariot, et il ne vous restera plus qu’à tirer, mais aussi à raccourcir ou allonger la corde afin de faire passer au chariot tous les obstacles. Cela reste simple, mais apporte de multiples possibilités. Par exemple, il sera possible de laisser de chariot prendre de l’élan sur une pente, sauter sur une plate-forme et lancer la corde pour qu’elle s’accroche, puis en la raccourcissant, vous verrez le chariot s’élever et se balancer pour atteindre des plateformes jusqu’alors inaccessibles. Voilà un exemple de manipulation que vous aurez à effectuer pour trouver tous les coins et recoins de chaque niveau donc il faudra toujours trouvé la bonne solution, mais surtout le bon timing.

Vous rencontrez, bien sûr, des ennemis, les pilleurs, que vous réveillerez si vous faites trop de bruits et qui voleront votre précieuse récolte de diamants. Donc, attention, près de leur repères visibles par des trous dans le murs, avancez lentement et discrètement. Néanmoins, en cas d’imprudence, vous pourrez toujours frapper ces pilleurs avec votre épée pour les repousser, mais leur nombre devient vite ingérable. De plus, au fur et à mesure, que vous évoluerez à travers les tableaux, vous débloquerez des objets pour vous ou pour votre chariot qui vous permettront d’ajouter encore des possibilités de manipulation. Comme par exemple, la récupération d’un crochet qui permet de retenir le chariot en pente pendant quelques précieuses secondes qui vous permettront de vous placer sur une plateforme plus loin prêt à dégainer votre corde.
On trouve aussi des poussins que vous pourrez envoyer aux pilleurs pour faire diversion. Les accessoires pour votre chariot sont plutôt orientés, non pas pour vous aider mais plutôt pour vous donner l’accès à des zones bloquées. Par exemple, vous débloquerez une lanterne pour aller dans les endroits sombres, ou alors des pneus-neige pour aller dans les parties glacées.

On trouve également des rails fantôme sur lesquels votre chariot peut rouler, mais vous par contre, vous ne pouvez pas monter, et au contraire des voies vivantes sur laquelle vous pouvez monter mais pas le chariot qui passera tout simplement au travers. Ce concept de plateforme réservée est plutôt original et permet de mettre vos neurones à rudes épreuves.

un peu de technique

Comme déjà mentionné plus haut, un gros effort a été fait sur la personnalité du roi qui apporte un côté vraiment énervant mais tellement attachant au jeu. Cet humour crée une ambiance drôle et touchante.
Les graphismes sont plutôt mignons à la mode dessin animé et l’animation est fluide et travaillée. Un énorme travail a été réalisé quand à la physique du chariot ce qui est fondamental dans ce genre de jeu. Résultat, on ressent bien le poids et l’inertie du cercueil.
Coté son, la musique est agréable, sans pour autant laisser un souvenir indélébile. Réellement, techniquement, ce jeu n’a pas vraiment de défaut, par contre, le level design pourrait être amélioré. En effet, les niveaux sont longs, troooop longs, de 15 à 30 minutes par niveaux pour tout faire sans vraiment renouveler le genre. En effet, le jeu se résume souvent juste à sauter sur des plateformes de plus en plus étroites tout en attrapant le chariot et en le hissant à vous. Résultat, une lassitude s’installe très vite. Le sentiment d’achever avec succès une épreuve est complètement annihilé par le fait de devoir en ré-enchaîner encore une, et encore une etc…
La conséquence directe est qu’on s’ennuie très vite. Le sentiment de satisfaction d’avoir « battu » le niveau disparaît. De plus, le gameplay et les énigmes ne se renouvellent pas beaucoup, et la difficulté des différents passages résident uniquement dans la dextérité à gérer la physique du chariot. La partie réflexion en devient très vite anecdotique et on le regrette. De plus, le facteur chance prend une ampleur phénoménale et, du coup, c’est très frustrant. En effet, il m’est arrivé plusieurs fois, voire systématiquement vers la fin du jeu, de recommencer, re-recommencer, et re-re-recommencer le même passage des dizaines de fois pour attraper le chariot dans la demi seconde près ou dans le bon angle, sans vraiment comprendre pourquoi je n’y arrivais pas. On n’est plus maître de sa réussite, mais plutôt chanceux de passer le niveau. Le jeu en devient long, très long. Et vous ne viendrez à bout de la vingtaine de niveau qu’au bout d’une quinzaine d’heure ce qui est plutôt énorme pour ce type de jeu. Cette évaluation de temps se fait sans chercher tous les bonus cachés. Coté bonus, ils ne sont pas difficiles à trouver car la carte se dessine au fur et à mesure de notre progression ce qui permet de déceler rapidement les endroits qui n’ont pas encore été explorés.

Un jeu en coopération

Un jeu de réflexion avec une histoire originale, c’est déjà rare, mais en plus quand il permet de jouer en coopération, il faut vraiment en parler. En effet, même si la princesse est l’héroïne principale du jeu, il est possible de se faire aider de son fiancé joué par un ami. Et c’est un vrai bonheur de manipuler un chariot encombrant à 2, la crise de fou rire et de nerf aussi est garantie. Il y a même des passages purement coopératifs qui vous garantiront un gameplay dédié. Ce jeu à 2 est tout simplement le point fort du jeu qui permet à chariot de sortir de la lassitude des tableaux. En effet, lorsque la coordination entre les 2 joueurs est bonne, la partie aléatoire et frustrante disparaît un peu et le jeu devient un vrai bonheur. Par contre, bien sûr, il faut d’abord apprendre à se coordonner, et pendant cette phase d’apprentissage, votre partenaire sera un vrai boulet, ou alors ça sera vous :). Dans tous les cas, vous allez passer un bon moment. Juste un petit hic, il n’est possible de jouer en coopération que sur la même console, pas de possibilité de jouer en ligne, ce qui vous oblige à inviter un ami au moment de jouer.

Difficile de noter ce jeu qui avait tous les atouts pour faire un jeu au top avec des graphismes mignons, un gameplay original, des personnages attachants, mais qui, hélas se perd dans la monotonie et sa répétitivité excessive sans parler de sa manipulation quelque peu aléatoire. C’est vraiment dommage car le mode coopération excellent montre qu’il ne manque pas grand chose pour en faire un grand jeu, juste un peu de renouvellement de son gameplay. Donc, mon avis est que si vous êtes curieux, vous pouvez vous jeter dans l’aventure, si vous êtes sûr de jouer avec un ami à ce jeu et que vous aimez les challenges, foncez ! Vous adorerez. Par contre, pour les joueurs solo qui ont besoin de renouvellement incessant, passez votre chemin, car vous vous lasserez vite.

Acerico

Points Forts

• Une ambiance et des graphismes mignons
• Une idée originale
• Un mode coop’ excellent

Points Faibles

• Trop Répétitif
• Un coté aléatoire trop important dans la manipulation
• Des niveaux trop longs

La note Gamingway : 11/20

Éditeur : Frima Studio
Développeur : Frima Studio
Genre : Réflexion / plateforme
Plateforme : Wii U (eShop), Xbox One (Xbox Live Arcade), PC et PS4
Date de sortie :  30 septembre 2014 sur PS4,  1er octobre 2014 sur Xbox One et PC et 08 Janvier 2015 sur Wii U