Test : Brothers : A tale of two sons (Xbox 360 – XBLA)
Rares sont les jeux qui mettent mal à l’aise. Plus rares encore sont ceux qui s’appuient uniquement sur des drames et les choses difficiles de la vie. Et ce qui manque en ce moment, c’est le jeu d’aventure. Alors quand on prend quelques heures pour se pencher sur le titre indé des créateurs de The Darkness et Payday 2, c’est avec un sentiment d’étrangeté mêlé à une excitation que l’on s’évade dans ce qui semble être le plus déprimant des jeux de cette dernière décennie.
Allô Maman bobo…
Histoire de dresser le tableau de façon claire en quelques secondes, une cinématique nous montre la mère des deux frères que l’on incarne qui meurt noyée. Comme ça. Cash. Alors bon, ok… classique vous allez me dire, manquerait plus que le gamin soit amnésique. Bon ce n’est pas le cas, mais le ton est vraiment donné, les musiques « atmosphériques » et les couleurs délavées des premières minutes font froid dans le dos ! Ce n’est pas un jeu qui va beaucoup nous faire rire. Ah, j’oubliais, leur père est aussi en train de mourir. C’est d’ailleurs la première action à faire : porter votre père agonisant jusqu’au druide du village (je vous avais prévenu), ce dernier explique alors aux frères que le seul moyen de sauver leur père est de trouver « l’arbre saint » appelons-le ainsi, et de remplir de son eau une gourde qu’il leur confie. Une mission qui ne se fera pas en un jour et non sans embûches bien entendu.
Toi, tu vas à droite et moi à droite, euh … à gauche !
Le grand concept de Brothers : A tale of two sons réside dans le fait que vous devez contrôler les deux personnages à la fois.
What the F ??? comment est-ce possible? Avec un gameplay très TRES simple. Chaque stick déplace un personnage et chaque gâchette sert de bouton d’action pour l’un et pour l’autre. C’est tout.
On comprend alors que le but ne va pas être de tout dézinguer mais bien de se concentrer sur l’histoire, l’ambiance et l’interaction entre les deux frères. Ainsi, le petit frère pourra passer entre des barreaux et l’aîné pourra, par exemple, lui faire la courte-échelle pour que chacun aide l’autre à passer certaines étapes de l’Aventure avec un grand A. Il faut cependant un certain temps d’adaptation et il n’est pas rare au début de ne plus rien comprendre lorsque la position des personnages est inversée ( puisque le stick gauche contrôle alors le personnage de droite et vice-versa, sacré gymnastique !).
La vie est belle
Inutile de passer plus de temps sur le gameplay, tout est dit, mais ne vous y trompez-pas, les développeurs ont su trouver de nombreuses idées pour rendre l’expérience extrêmement riche et variée. La grande force de ce Brothers c’est bien sa narration, sa structure.
Divisée en chapitre, leur épopée est comme une grand tableau tout aussi mythologique que fantastique que l’on traverserait d’un bout à l’autre, passant d’une atmosphère à la suivante transporté par une douce poésie. Du petit peuple d’indigènes aux géants spartiates en passant par les géants des mers, ce « petit jeu » a tout d’un grand et nous surprend, nous émeut, nous laisse parfois sans voix alors que l’on contemple les somptueux décors d’un moteur graphique qui fait pourtant penser à un jeu de la Xbox première du nom. Un visuel réussi malgré ses graphismes légèrement datés.
Le stix n’est qu’un passage vers la suite.
Les petits gars de chez Starbreeze ont voulu faire un jeu mature, sérieux, sombre et lourd et ils n’ont pas lésiné sur les moyens. Sang, monstres, géants ou encore sacrifices, la mort plane sur l’ensemble du jeu. Les grandes nappes musicales et les quelques chœurs viennent renforcer l’ambiance retranscrite par la très belle (mais néanmoins dérangeante) direction artistique choisie. Tout comme Journey, Brothers : A tale of two sons vous embarque dans une suite d’événements qui ne germent finalement qu’à la fin des 3 à 4 heures de jeu nécessaire pour en venir à bout.
Sans en faire des caisses (d’ailleurs les personnages parlent dans un langage très primaire et incompréhensible) cette œuvre est construite pour transmettre le stricte nécessaire, elle va à l’essentiel et c’est bien tout ce dont on a besoin finalement. Quelques bugs sont malgré tout vraiment malvenus (recommencer un chapitre complet, même de 10 minutes, parce qu’un événement ne se déclenche pas à un moment donné, ce n’est jamais cool).
Petit mais costaud
C’est sans doute la force de tous ces jeux indépendants souvent critiqués pour leur durée de vie et leur « manque de gameplay » : assurer, en un court moment, une expérience forte et prenante qui imprime en vous quelque chose d’inexplicable et que l’on ne trouve dans aucun autre jeu. Brothers : A tale of two sons entre dans ce panthéon des jeux uniques avec un vrai propos et une finesse qui se montre bien peu souvent de nos jours. Armez-vous quand même d’un grand bol de bonheur avant d’encaisser la tristesse de ce titre.
Biglova
Points forts :
– Un véritable jeu d’aventure
– Riche et passionnant
– Contrôler 2 personnages à la fois !
– Une immersion parfaite
Points faibles :
– Quelques bugs violents
– Vraiment déprimant
La note Gamingway : 19/20
La note Gamingway : 19/20
Editeur : 505 Games
Développeur : Starbreeze Studios
Genre : Aventure
Support : XBLA / PSN / Steam
Date de sortie :7 aout 2013 ( XBLA) // 3 septembre 2013 (Steam et PSN)
Allez il se passe quoi à la fin du jeu ?
Il est sorti 2 fois sur Xbla ?
Je mets 19 car c’est un jeu à faire. Vraiment. Et je n’ai vraiment pas grand chose à lui reprocher.