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Test : Borderlands 3 (Xbox One)

Voilà déjà sept ans que les fans attendaient une vraie suite à Borderlands 2 et cette dernière est enfin là. Reste à voir si le titre de Gearbox est toujours au sommet du genre qu’il a initié.

Même si The Pre-sequel faisait office de pseudo suite à Borderlands 2, il s’agissait plus d’une version 2.5 que d’un vrai nouvel épisode de la licence. Tout le monde attendait un successeur digne de ce nom et malgré un certain nombre de titres s’engouffrant dans la brèche, de Destiny à Anthem en passant par Warframe, aucun ne reprenait le ton de la saga Gearbox. Une frustration qui vient donc de toucher à son terme avec ce troisième épisode sorti récemment.

Guerre et pets

Après la disparition du Beau Jack, la vie a repris son cours sur Pandore, entre rapine et conflits divers, jusqu’à ce qu’un nouveau clan, les descendants de l’arche, fasse son apparition. Les anciens héros de Pandore, les Pillards Écarlates menés par Lilith, recrutent de nouveaux alliés pour renforcer leurs rangs. Ces derniers seront, bien évidemment, les avatars des joueurs : Amara la sirène, Zane l’assassin, Moze le soldat et FL4K l’ami des bêtes. Quatre nouvelles classes qui sont plus ou moins des revisites des archétypes précédents avec suffisamment de différences dans le gameplay pour ne pas donner l’impression d’une redite.
Leur objectif sera d’empêcher Tyreen et Troy, les jumeaux streameurs maléfiques, de prendre le contrôle des arches. Une quête bien noble qui devrait peut-être nous inspirer nous aussi, vu le niveau de certains Youtubeurs/streameurs actuels, mais je m’égare. Vous voilà donc lancés dans une nouvelle aventure visant à sauver l’univers.

Tire sur mon doigt

La formule semble classique au premier abord, mais de nombreux changements ont été effectués dans les mécaniques de jeu. Le premier de ces changements concerne le rythme global des combats. Ces derniers sont nettement plus dynamiques et nerveux que dans l’épisode précédent. Sans aller jusqu’à égaler le nouveau mètre étalon du fast FPS qu’est Doom 2016, Borderlands 3 s’inspire un peu du système des arènes successives et place régulièrement le joueur au centre des combats, l’obligeant ainsi à être constamment en mouvement. Ce choix de game design se répercute sur les armes qui, bien que plus nombreuses qu’avant, possèdent très souvent des attributs incitant le joueur à se déplacer ou à chercher le contact. Le snipe fonctionne toujours, mais contrairement à Borderlands 2, vous ne trouverez pas rapidement de fusils capables de faire sauter une tête d’un coup. La mobilité se retrouve vraiment au centre des mécaniques de combat et cela apporte une vraie fraîcheur à un gameplay déjà bien usé.
L’autre grand changement est à chercher du côté des arbres de compétence. Au nombre de trois par personnage, comme dans l’épisode précédent, ceux-ci se révèlent nettement plus modulables. Le joueur sera encouragé à faire un panaché, plutôt que de se focaliser sur une seule branche et il sera nécessaire de changer régulièrement ses pouvoirs actifs ou passifs en fonction de la situation. En dehors de cet aspect plus versatile, l’habitué sera en territoire connu avec le principe de pouvoir actif et de cooldown.
Concernant l’armement, comme déjà évoqué rapidement, les développeurs ont mis les petits plats dans les grands avec un nombre de caractéristiques différentes vraiment énormes. Toujours générées aléatoirement, ces dernières proposent quelques nouveautés dépaysantes, des balles à tête chercheuse aux armes qui se transforment en tourelle. Une variété qui paraît futile au premier abord, mais qui s’avère extrêmement intéressante pour les amateurs de theory crafting. Un flingue peut vous sembler sans intérêt, alors qu’il sera totalement adapté au jeu d’une autre personne en fonction de son build ; les possibilités sont assez folles.

Un monde toujours plus gland

Borderlands 3 se démarque aussi par son univers et l’immensité de ses environnements. Contrairement à son prédécesseur, l’action ne se déroule pas uniquement sur Pandore, mais sur plusieurs planètes, reprenant ainsi le principe d’un Destiny 2. Chaque monde est découpé en diverses zones, certaines parfois totalement optionnelles, mais toujours d’une taille conséquente. L’utilisation des véhicules y sera indispensable. Ces derniers, dont la conduite n’a malheureusement pas été revue depuis les épisodes précédents, sont bien plus nombreux et s’avèrent surtout être customisables. Une nouveauté vraiment bienvenue qui rend leur conduite foireuse un peu plus supportable. En parcourant les différentes cartes, on retrouve le principe des quêtes secondaires auxquelles viennent s’ajouter des objectifs optionnels destinés aux complétistes aimant fouiller chaque recoin. Si la taille des environnements a été revue à la hausse, le jeu a également misé sur une plus grande verticalité, poussant toujours plus les possibilités d’exploration. Sans venir inquiéter le ténor du genre qu’est Breath of the Wild, le sentiment de satisfaction généré par les escalades improvisées est réellement grisant. Gearbox a aussi eu l’intelligence de limiter le back tracking en dédiant des lieux à chaque quête. Ainsi, à moins de chercher un secret oublié, vous ne passerez pas votre temps à faire des allers-retours dans la même zone pour compléter votre backlog. Les missions secondaires sont aussi beaucoup moins nombreuses que dans Borderlands 2, il est rare d’en cumuler plus de trois en même temps et ce n’est pas un mal, car l’aventure principale est déjà bien longue.

Hand game

Tout ceci est bien joli, mais ce que le fan vient chercher dans Borderlands, en général, c’est son côté Diablo des FPS. Finir l’histoire est satisfaisant, cependant le endgame reste généralement ce qui motive le plus les habitués, ceux qui comptent passer des centaines d’heures sur le jeu.
Borderlands 2, en plus de ses DLC, proposait plusieurs modes de difficulté afin de monter son niveau le plus possible, trouver de meilleures armes et affronter des boss légendaires. Ici, le principe a légèrement changé, tout en gardant un peu la même orientation. Alors, pour être tout à fait transparent, je n’ai fait qu’effleurer cette partie du jeu, après plus de 60 heures d’aventure. Je ne peux donc pas me prononcer sur la présence de nouveaux boss cachés optionnels ou sur la totalité des niveaux de difficulté.
En gros, une fois l’histoire bouclée, comme dans le titre précédent, vous pourrez passer à la difficulté supérieure, mais il sera également possible d’activer le mode Chaos. Ce dernier va booster vos stats ainsi que le gain d’XP, mais en contrepartie, les ennemis seront aussi dotés de capacités boostées aléatoirement. Une façon plutôt amusante de finir l’exploration de sa première partie sans rouler sur les adversaires. L’autre ajout est une nouvelle barre d’expérience qui fait monter votre niveau de gardien. Celui-ci permet d’améliorer les caractéristiques de base et vous octroie de nouveaux pouvoirs ainsi que des skins. Toujours est-il qu’il vous faudra vous accrocher, car le mode chaos augmente grandement la rudesse des combats.

Plaisir à plusieurs

L’une des grandes forces de la licence est d’être l’une des rares à proposer un mode coopératif en écran splitté. Une option que de nombreux développeurs ont fait disparaître de leurs jeux au fil du temps, laissant sur le bord de la route tous les adeptes de la coop-canapé. Borderlands n’a jamais été un modèle de lisibilité en écran partagé, mais il a le mérite de proposer une expérience vraiment plaisante à plusieurs.
Dans le domaine du multijoueur, Gearbox a, là aussi, fait quelques ajouts. Il est maintenant possible de choisir son mode de jeu coopératif, la version classique dans laquelle chaque joueur peut rafler tout le loot sans se soucier de son/sa partenaire et un mode plus amical dans lequel tout est partagé. Ça ne change pas fondamentalement le déroulement des parties, mais c’est une nouveauté fort agréable. Le niveau des adversaires est aussi indexé sur cette option. Il est possible de parcourir les environnements à quatre joueurs simultanés, rendant le jeu vraiment beaucoup plus simple mais également plus drôle. La complémentarité des pouvoirs est toujours aussi bien pensée et, encore une fois, les associations de capacités feront le plus grand bonheur des amateurs de theory crafting.

Borderline 3

Nombre de critiques ont pointé la qualité de l’humour et l’écriture globale du titre. Pour avoir refait le second épisode avant de commencer ce test, je trouve ces remarques relativement injustes. L’humour n’a pas changé d’un iota, ça tape toujours sous la ceinture avec des blagues bloquées au stade anal. C’est ultra lourd, mais assez souvent drôle, peut-être juste un poil plus bavard que précédemment. Niveau écriture, ce sont les DLC de Borderlands 2 qui avaient fait l’unanimité et surtout Tiny Tina’s Assault on the Dragon Keep. Il faudra peut-être attendre la sortie d’extensions pour avoir un peu plus de finesse (si c’est réellement ce que le public en attend). Si les jumeaux n’ont clairement pas le charisme du Beau Jack, l’aventure reste bien plus prenante, même si tirant un peu sur la longueur vers la fin. La narration bénéficie toujours de doublages de haute volée, que ce soit en VO ou en français, et l’écriture est elle aussi adaptée de bien belle façon. Après, comme d’habitude, tout ceci est très subjectif et tout le monde n’appréciera pas l’expérience auditive proposée, le bon goût s’étant fait la malle depuis longtemps. Il est cependant intéressant de noter que tout lourdaud qu’il soit, l’humour n’est jamais particulièrement offensant.

Plus c’est long plus c’est bon

Sous ses faux airs de Borderlands 2.5, le dernier volet de la trilogie dispose de suffisamment de nouveautés pour que le joueur ait la sensation de vivre une vraie aventure inédite, tout en restant dans sa zone de confort. Visuellement, le titre profite de pleinement des possibilités de l’Unreal Engine 4 et propose des environnements parfois réellement magnifiques. Sur Xbox One X (et théoriquement PS4 Pro), le titre offre la possibilité de jouer en mode Graphisme ou Framerate, permettant d’atteindre les 60 FPS en solo.
Malheureusement, le jeu n’est pas exempt de défauts, loin de là. On retrouve un problème déjà présent dans la version console du précédent volet, les gros ralentissements en coop sur écran scindé lorsque l’on ouvre sa fiche de personnage ou son inventaire. Un vrai souci lorsque l’on veut changer de pouvoir ou de matériel en plein combat. Au moment où j’écris ce test, le titre souffre encore également de nombreux bugs : loot qui passe à travers le décor, boss qui plantent et des marqueurs de quêtes qui disparaissent. Heureusement, ces bugs restent assez rares, mais il faut espérer qu’ils seront vite corrigés pour un confort de jeu optimum.
En attendant, Borderlands 3 répond totalement aux attentes qu’il a suscitées, plus long, plus généreux et toujours aussi con. Faisant office de maxi best-of, le petit dernier de Gearbox est d’une rare générosité en cette époque de jeux en kit. Maintenant, il reste à voir si le suivi du titre sera important et si le studio nous proposera des ajouts de la qualité de ceux du second volet dans les années à venir.

Ominae

Points forts :

  • Plutôt joli
  • L’ajout de la verticalité dans le level design
  • Le rythme
  • Le contenu massif
  • La coop-canapé
  • Loot, loot, loot
  • L’humour toujours aussi délicieusement régressif

Point faibles :

  • Des bugs vraiment pénibles
  • Les ralentissements violents en écran splitté
  • Une histoire qui tire un peu trop sur la longueur

La note : 18/20

Développeur : Gearbox
Éditeur :
2K Games
Genre :
FPS
Support :
PC, Xbox One, PlayStation 4
Date de sortie :
13 septembre 2019

Images issues des versions Xbox One X et PC

Une réflexion sur “Test : Borderlands 3 (Xbox One)

  • Rideonyourfish
    Les jeux de mots de ce test font tellement écho à certains test des Joystick de ma jeunesse… Je t’aime Omi.

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