Test : Zelda Breath of the Wild (Wii U)

Si ce test a un peu tardé, c’est certes car le jeu est très long, mais pas que. En effet, ce qui m’a retardé, c’est surtout le “par où commencer ?” qui s’impose quand un jeu est si énorme en matière de contenu, et également un peu de “tout a déjà été dit”. Mais quand il faut se lancer, on ouvre sa Paravoile, et c’est parti !

Hyrule Historia

Ce Zelda Breath of the Wild on l’attend depuis un bon moment déjà. D’abord annoncé _vraiment officiellement_ lors de l’E3 2014, depuis on n’a cessé de se demander ce que ça pourrait donner. Un monde ouvert ? De nombreuses possibilités ? Tout un système de jeu repensé ? Plus vraiment un “Zelda”, mais un Zelda quand même ? Wow ça vend du rêve… mais surtout du mystère.

D’abord prévu sur Wii U, la sortie du jeu se décale petit à petit pour finalement être annoncée sur la prochaine console de Nintendo, appelée à ce moment là : “la NX”. Il sortira effectivement sur les 2 consoles : Wii U et Switch (dans ce test, nous parlons de la version Wii U, donc).
Puis, les autres années, les premières images se dévoilent, et, plus dernièrement, les premières démos aussi. Et là, c’est un peu la douche froide pour certains : le monde semble vraiment vide, et on se demande même ce qu’on y fera. Revisiter The Legend of Zelda à la sauce “mondes ouverts occidentaux” est un beau pari, mais c’est un pari surtout très risqué, car : on sait ce que l’on va perdre, mais on ne sait pas ce que l’on pourrait gagner en contrepartie.


Le jeu arrive en même temps que la Switch le 3 mars 2017. L’excitation est à son comble et c’est alors que les premières notes des sites spécialisés tombent : “10/10” “Breath of the Wild est un chef d’œuvre” ou encore “ il s’agit déjà d’un immanquable” !
C’est l’engouement général et la Switch, ainsi que le jeu sont en rupture quasi partout en France. Wow ! Eh oui, il ne faut pas passer à côté de ce Zelda et vous êtes sur le point de lire une nouvelle critique en ce sens, bien évidement.

Moult possibilités

Tout commence lorsque Link se réveille d’un long sommeil qui, on l’apprendra plus tard, a duré 100 ans et pendant lequel Hyrule a quelque peu changé. On sort donc d’une grotte et on ne sait rien sur ce qui nous entoure. Et c’est parti pour l’exploration ! Oui, là, en caleçon, dans cette vaste prairie aux nombreuses possibilités, on est tout de suite lâché dans la nature et libre de nos mouvements dès les premières minutes et on peut vraiment aller partout ! Et c’est ce qui fait que ”Breath of The Wild” porte vraiment bien ce nom. C’est comme une naissance, où dès les premiers instants, Link respire à plein poumons l’appel de la nature sauvage, et cette impression reviendra régulièrement tout au long de la partie.
Certes, vous pouvez aller voir le vieil homme près du feu qui vous expliquera tout un tas de choses utiles pour progresser dans ce monde et qui vous lancera également dans l’histoire sur les traces de Zelda et, bien sûr, contre le terrible Ganon, le fléau, mais si vous n’avez pas envie, libre à vous de grimper aux arbres pour récolter des œufs de volatiles ou encore d’aller à la cueillette aux champignons pendant des heures.
Ce Zelda, c’est ça, quelques astuces simples grappillées à droite et à gauche, au détour d’une conversation ou durant les temps de chargement, et à vous d’essayer. Car oui, il existe de nombreuses possibilités et également différentes façon d’effectuer n’importe quelle tâche. Exemple concret, dès les premières minutes de jeu, on observe un camp de Bokoblins un peu en contrebas : que faire ?


Les éviter discrètement ? Foncer dans le tas ? Tirer sur eux à distance avec un arc ? Ou encore, faire rouler un énorme caillou rond qui leur tombera dessus ? Plus loin, on trouvera même un essaim d’abeilles dans un arbre qu’on pourra également attirer vers les ennemis, si le cœur nous en dit et qu’on en a la dextérité. Bref, les possibilités sont aussi multiples qu’ingénieuses et permettent de varier les plaisirs et de ne jamais s’ennuyer. Tout le jeu est construit de cette façon : si vous n’avez plus de flèche, faites-vous tirer dessus par un monstre armé d’un arc et récupérez les flèches qui viendront s’écraser au sol. Vous voulez son arc maintenant ? Allez donc le vaincre pour le lui voler. Et des flèches enflammées ? Eh bien il suffira de bander son arc et de passer sa flèche dans du feu. Mais attention à ne pas déclencher un incendie avec une flèche de feu, car il suffit d’un champs d’herbes hautes et de quelques rafales de vent et c’est le drame.
Vous l’avez compris, tout ici semble tomber sous le sens, encore faudra-t-il expérimenter des façons de faire et ne pas avoir peur. On peut jeter des objets dans le feu pour voir ce que ça donne, casser une caisse qui traine par là ou encore la brûler, jeter un tonneau sur des ennemis. Le terrain de jeu est vaste, encore faut-il y avoir l’imagination aussi riche que les possibilités proposées.

Marmiton

Comme on nous l’avait promis, tout change dans ce Zelda. Les armes ont une durée de vie limitée et casseront au bout de plusieurs utilisations. Il faudra donc sans cesse les voler à vos ennemis ou en trouver de nouvelles, mais également gérer le manque de place dans l’inventaire qui devient rapidement contraignant. Ainsi, même une arme puissante et qu’on a eu du mal à trouver se brisera comme les autres après un temps (très rapide) d’utilisation.
De plus, on ne trouvera plus de cœurs sous un rocher ou en coupant les herbes (mais faites le quand même, il y aura peut-être des surprises). Ici, pour restaurer ses cœurs, et donc sa vie, il faudra cuisiner des plats et les dévorer au moment opportun. On apprend ainsi des recettes en mélangeant toutes sortes d’ingrédients récoltés un peu partout, et certaines préparations confèrent même des pouvoirs provisoires, comme : plus de discrétion ou encore de l’endurance supplémentaire. Eh oui, il y a également une jauge d’endurance qu’il faudra tout le temps surveiller, sous peine de ne pas pouvoir escalader une montagne en entier ou de se voir tomber en plein vol de paravoile. Une de mes craintes était d’être considérablement freinée à cause de cette jauge, mais finalement il faut simplement savoir jouer avec et être vigilant pour arriver à ses fins.
Pour se déplacer plus vite, outre la téléportation de sanctuaire en sanctuaire bien pratique, vous trouverez aussi des chevaux sauvages que vous pourrez bien évidement dompter. Et vous voilà chevauchant sur votre fière monture pour parcourir les vastes prairies d’Hyrule. Ce sont des moments agréables dont il faudra profiter.

« Nom d’une feuille ! Tu m’as trouvé ! »

Link (car si beaucoup de choses ont changé, le personnage principal ne pourra, cette fois, pas changer de nom), devra également parcourir des sanctuaires disséminés un peu partout dans l’immense carte du jeu, afin d’apprendre de nouvelles techniques, obtenir de nouveaux modules pour sa tablette Sheikah (sorte de smartphone qui fait tout : carte, appareil photo, encyclopédie, mais aussi invocation de bombes ou d’autres éléments, tel que Polaris qui permet de manipuler les objets métalliques grâce à la force magnétique, etc.). Ces sanctuaires sont primordiaux (bien que la plupart soient facultatifs), au nombre de 120 et vous rapporteront des “Emblèmes du Triomphe”, dont 4 pourront être échangés contre un réceptacle de cœur supplémentaire ou un quart d’endurance en plus. À vous de voir comment vous voulez gérer votre partie.

Outre les sanctuaires, de nombreux trésors sont trouvables un peu partout, sous l’eau, au sommet d’une montagne, dans les camps de monstres, etc. À vous de les trouver et de vous équiper des bonnes armes. Autre particularité, les noix de Korogu, ces petits êtres de feuille que l’on a déjà croisés dans les précédents épisodes de Zelda, qui sont cachés n’importe où. Ils apparaissent lorsque l’on résout de petites énigmes, en suivant un parcours précis ou même parfois, simplement en soulevant une pierre. Les noix sont utiles pour agrandir votre inventaire, donc ne passez pas à côté, mais il en existe… 900. Oui, vous avez bien lu, 900 !!! Donc bon courage à celui qui voudra toutes les trouver.

Tu me prêtes ta tablette Sheikah ?

La carte du monde, à l’image des mondes ouverts classiques actuels, n’est pas affichée au départ, et Link devra escalader des tours afin de « dévoiler » la zone dans laquelle il se trouve. Du haut de ses tours, grâce à sa tablette Sheikah, qui fait aussi office de longue vue, il pourra tout simplement observer les environs et ainsi décider de sa prochaine destination. Et puis, hop, il ouvre sa paravoile et c’est parti ! C’est tout simple, mais très efficace.
Les tours et les sanctuaires, c’est bien beau, mais il faudra également parcourir des “temples”, les fameux donjons bien connus de Zelda et qui regorgent d’énigmes. Je ne vous dis rien sur leur emplacement ou leur nombre pour vous laisser la surprise. Tout ce que vous avez appris dans les sanctuaires vous sera utile ici, il faudra combiner toutes les techniques déjà vues pour venir à bout des énigmes proposées qui sont assez corsées !
Je vous rassure, on croisera les bien connus Zora, Goron, Gerudo et j’en passe. Le background reste globalement similaire au reste de la série, mais c’est bien toute la manière d’aborder les choses qui a changé.
Bien entendu, des sanctuaires cachés ou autre énigmes et trésors remarquables sont également dissimulés à certains endroits particuliers. Bref, à vous de voir si vous allez privilégier l’exploration et la récolte d’éléments (aliments, plantes, cornes ou dents de monstre, insectes, armes, boucliers, noix Korogu, et j’en passe) ou foncer tête baissée dans l’histoire principale, mais au vu de la difficulté croissante, il vaut quand même mieux bien s’armer et augmenter sa jauge de cœur et d’endurance avant.

Concernant la musique composée par Manaka Kataoka, on retrouvera également quelques thèmes musicaux familiers, mais l’OST reste très discrète, ce qui n’est pas si mal, vu la durée de vie du jeu (dans les 200 h en prenant son temps). Quelques notes de piano par-ci, par-là, et parfois des moments de tensions bien rythmés durant les combats, notamment. Une petite musique se fait également entendre pour annoncer les changements de la journée, lever du soleil ou lune spéciale. Finalement, sans en mettre plein la vue, c’est une belle réussite.
Toujours dans le registre du “son”, la version française de ce Zelda est de bonne facture également.

Un grain de sable

Certes, cette version Wii U a quelques faiblesses, comme, pour commencer : beaucoup d’Aliasing. Même si ça ne gâche pas le plaisir du jeu, ça reste difficile à concevoir sur nos consoles « nouvelle génération ». On se rend également compte que l’écran de la mablette n’est pas du tout utilisé, c’est soit on joue sur la télé, soit sur le pad, mais on ne peut pas jouer sur la télé et avoir la carte du monde ou l’inventaire sur l’écran tactile, par exemple, c’est fort dommage !
De même, lorsque l’on doit taper du texte (à de très rares moments pour renommer un cheval, par exemple), le clavier n’apparait pas sur l’écran tactile de la Wii U !! Il faut viser les lettres avec le stick, c’est impensable.

Et pour finir, le jeu rame parfois, notamment lorsqu’il y a beaucoup d’éléments à l’écran (village, herbes qui bougent avec le vent, personnages…) et surtout lors des temps de pluie ! Fort heureusement, ça ne dure pas longtemps et cela ne nuit pas trop au confort de jeu.
Dernière difficulté à aborder (sur les 2 versions du jeu, cette fois) : les commandes qui sont assez complexes. Si certains s’en tireront sans peine, pour d’autres, jongler entre les touches ne sera pas simple. Par exemple, pour accélérer, les touches changent selon la situation et ne sont pas les mêmes si on court, si on nage, si on escalade ou si l’on est à cheval. De même, pour changer d’arme rapidement, entre les épées et les arcs, on peut facilement s’emmêler les pinceaux. C’est un vrai coup de main à prendre qui pourrait en déstabiliser certains !
Vous comprenez bien que ce paragraphe est là pour lister quelques défauts, on ne peut pas non plus dire que le jeu est parfait (bien que d’autres sites ne se soient pas privés) ! Maintenant que c’est fait, je peux passer à la conclusion et vous dire tout le bien que je pense du titre…

On nous avait promis un Zelda différent, un Zelda qui casse les codes, et c’est bien ce que nous avons là. Breath of the Wild permet aux joueurs ouverts d’esprit de se promener dans un vaste monde qui l’est tout autant (…ouvert). Les possibilités sont nombreuses, l’exploration et la liberté totales, et chaque nouvelle découverte vous donnera de nouvelles idées. De sanctuaires en sanctuaires, d’ennemis en ennemis et de noix Korogu en noix Korogu, vous parcourrez tout Hyrule jusqu’à la défaite de Ganon et la reconquête du royaume, en empruntant le chemin que vous voulez.
Zelda Breath of the Wild
est une réussite, un vrai souffle d’air frais pour la licence, et forcément un des jeux à ne pas rater cette année !

Sironimo

Points forts :

– Grande liberté
– Énormément d’exploration toujours récompensée
– Monde gigantesque
– Diverses possibilités d’actions et leur logique
– Les énigmes des sanctuaires et des « temples » qui changent de l’ordinaire
– Les réactions des mobs, PNJ, …
– Le contenu énorme et la durée de vie
– Simple et complexe à la fois

Points faibles :

– Jeu aliasé
– Quelques chutes de framerate impressionnantes (sous la pluie, par exemple)
– Écran de la Mablette inutilisé !
– Le manque de place dans l’inventaire (surtout des armes)

LA NOTE : 19/20

Éditeur / Développeur : Nintendo
Genre : Action RPG / Aventure
Supports : Wii U, Switch
Date de sortie : 3 mars 2017

  • Gecall11/04/2017 à 09:08Permalink
    Merci pour ce test Sironimo, je ne peux qu’être d’accord avec toi , ce jeu est une « ode » à l’exploration et à la liberté ^^. Tu as bien mentionné, malheureusement, un des « gros » problèmes du jeu pour moi, la « Mablette » qui en l’état ne devient juste qu’un gros périphérique peu ergonomique (bon ça permet de continuer l’aventure dans son lit :p)…
    Les armes qui cassent rapidement, (ce que j’ai pu pester sur the Witcher pour ça également ^^) apportent un peu de challenge et demandent une approche réfléchie de la situation.
    Parlerez-vous également de la version Switch ?
  • Sironimo11/04/2017 à 11:21Permalink
    Gecall > Contente que mon test te plaise :) ! Je suis bien d’accord pour la mablette c’est vraiment dommage comme parti pris :/
    Pas de version Switch prévue non, mais c’est globalement la même du peu que j’en ai vu !
    Merci de ton commentaire !

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