Test : Battleborn (PC)
Gearbox Software nous a habitué au meilleur, mais aussi au pire. Qu’en est-il de leur petit dernier, Battleborn ? C’est ce que je vous propose de découvrir dans cette critique.
Après une saga Borderlands très réussie et un tristement célèbre Alien Colonial Marines, Gearbox nous revient avec une franchise toute neuve.
Cela étant dit, « toute neuve » est peut-être une expression un poil exagérée, tant le nouveau né du développeur semble tout droit sorti de l’univers de Borderlands. Nous parlerons plus volontiers de nouveau concept de gameplay.
Ni Battlewatch, ni Overborn
Évacuons la question immédiatement, malgré ce design général très « cartoonesque » et des dates de sorties relativement proches, Battleborn n’a pas grand chose à voir avec le FPS de Blizzard. Nous sommes ici face à un jeu principalement orienté solo coopératif et multi, version MOBA. Nous avons d’un côté un Overwatch totalement tourné vers le côté multi compétitif et un Battleborn au contenu un peu plus complet, visant la rigolade entre potes.
L’expérience proposée repose sur plusieurs gameplays assez différents.
Un mode solo assez narratif (pour ne pas dire bavard), rappelant beaucoup les aventures sur Pandora, accolé à plusieurs modes multi qui étofferont largement une durée de vie assez limitée.
Un peu Left 4 Born quand même
Le mode histoire est en fait un enchaînement de missions à réaliser en coopération avec d’autres joueurs. 8 missions que vous compléterez en quelques heures seulement (à peine plus de 5 heures pour le rédacteur de cette critique). Si celles-ci sont scénarisées et tentent de nous immerger dans l’univers du jeu, le fait de les parcourir dans un ordre aléatoire et sans transition particulière ne permet à aucun moment de se sentir impliqué. Il en résulte une espèce de rush vers le bout de la mission, parsemé de dialogues parfois drôles, auxquels on ne prête pas une grande attention.
Au niveau du gameplay, le jeu est un FPS avec utilisation de skills et « arbre de compétences. » À la manière d’un MOBA, il vous est demandé de choisir entre deux compétences à chaque montée de niveau. L’élément original du titre est la possibilité de débloquer divers modules, via des cristaux ramassés durant la partie. Ces derniers peuvent servir à vous soigner, vous assister ou vous aider à défendre une zone.
Le casting varié du jeu permet d’aborder les situations de multiples manières, même si c’est assez souvent un joyeux bazar à l’écran. Le joueur dispose d’un choix intéressant, de l’archer au personnage orienté corps à corps.
Une fois le fonctionnement compris, il suffit de passer d’une arène à l’autre, jusqu’à rencontrer le boss de la mission en cours.
Heroes of the Born
Trois modes versus sont proposés, tous inspirés du MOBA. C’est très certainement dans cette partie multijoueur que Battleborn est le plus convaincant. On retrouve tous les ingrédients habituels du genre avec cette dimension « skill » du FPS, en plus. Les affrontements n’en sont que plus intéressants et variés.
Globalement, le schéma reste le même, quel que soit le mode choisi, avec des variantes, mais on y retrouvera pêle-mêle, des sbires, une base à défendre, diverses lignes de front et la monnaie à récolter. L’originalité (hormis l’angle de vue) vient là aussi, comme dans le solo, du système de modules à débloquer. Ceux-ci, achetés avec la monnaie du jeu, permettent de soigner ou de renforcer les lignes de défenses. Rapidement, une équipe qui joue le frag comme dans un FPS lambda finira par être dominée par une équipe qui gère l’économie de la carte. Cette dimension stratégique, assez peu visible au premier abord, peut se révéler assez profonde.
Born to be blind
L’auteur de cette critique était très emballé par le titre de Gearbox et s’est précipité sur la beta, sortie dans l’indifférence générale. La douche s’est révélée extrêmement froide. Battleborn est entaché de nombreux défauts qui ne sont jamais compensés par ses quelques qualités.
La courte durée de vie du solo pourra gêner ceux qui cherchent une expérience dans la continuité d’un Borderlands, surtout s’ils n’attendaient pas spécialement un mode multi (la communication autour du jeu ayant été plus que cryptique). Le manque de lisibilité des combats est un vrai problème. Il est déjà difficile de lire ce qu’il se passe à l’écran lorsque l’on joue une classe à distance, mais lorsqu’il s’agit d’un personnage de mêlée, le combat se transforme en une bouillasse de couleurs. Affronter un ennemi de grande taille donne l’impression de se cogner dans un mur. On rencontre également quelques bugs pouvant empêcher la progression dans une mission, lorsque pour x raison, un trigger ne se déclenche pas.
Dernier gros problème qui n’est pas un défaut inhérent au titre, mais joue dans le plaisir de jeu : le manque cruel de joueurs. Entre une communication calamiteuse de l’éditeur (personne n’était au courant de l’existence de la beta) et un choix de date de sortie peu inspiré (face à Doom et Overwatch), les serveurs ont été désertés une semaine après la sortie. Pour vous donner un exemple parlant, il m’a fallu attendre 25 minutes avant de trouver des joueurs en ligne pour faire des screenshots du mode multi un samedi après midi.
Battleborn n’est clairement pas un mauvais jeu, il se révèle même assez original par certains aspects, mais ses défauts ajoutés à l’absence d’une communauté active le plombent totalement. Ce n’est toujours pas avec ce titre que Gearbox va retrouver les feux de la rampe et c’est plutôt dommage.
Ominae
Points forts :
- Le design général
- Le mélange FPS/MOBA
- La fraicheur du multi
- Drôle si on adhère à l’humour « Borderlands »
Points faibles :
- Solo bavard, mais une histoire peu passionnante
- Multijoueur très mal amené
- Visuellement trop bordélique
- Techniquement très imparfait
- Pas drôle si on adhère pas à l’humour « Borderlands »
LA NOTE : 13/20
LA NOTE : 13/20
Éditeur : 2K
Développeur : Gearbox Software
Genre : FPS / MOBA
Supports : PC, PS4, Xbox One
Date de sortie : 2 mai 2016