Test : Ar Nosurge : Ode to an Unborn Star (PS3)
La série des Ar (Tolenico) a commencé sur PS2 avec deux épisodes qui, même s’ils sont peu connus, ont rencontrés un certain succès pour des RPG japonais privés de version française. Il était donc logique de voir les nouveaux épisodes paraître chez nous, dont le dernier en date, Ar Nosurge. Malheureusement, ce dernier est la suite de Ciel Nosurge, qui n’est pas sorti chez nous ! La série amorce un virage important, s’en sortira-t-elle indemne ? La réponse un peu plus bas !
L’après Ar Tolenico
Les fans se souviendront qu’Ar Tolenico racontait l’histoire d’un peuple réduit à vivre dans des tours géantes dans un monde au bord du cataclysme, sur une planète nommée Ra Ciela. Devant faire face à une irruption solaire qui va détruire leur monde, l’impératrice de Ra Ciela décide de sacrifier la planète afin d’entonner un chant capable de téléporter toute la population sur une autre planète habitable. Malheureusement, en détruisant la planète elle a annihilé la source de son pouvoir et les humains dérivent maintenant dans l’espace, à bord d’un vaisseau géant, privé de leurs chants magiques.
Après avoir dérivé de très longues années, des créatures étranges, les Sharl, firent leur apparition. La population fut alors divisée en deux factions rivales : les habitants de Felion veulent lutter contre l’envahisseur et ont créé une barrière pour protéger leur ville ainsi qu’une sorte d’armée nommée Plasma tandis que ceux de Quanturv vouent un culte aux Sharl et les considèrent comme des dieux.
Quand Ar Nosurge débute, le joueur contrôle Delta, un ancien plasma amnésique suite à une mission désastreuse et Casty, jeune femme de la race des Anciens, seuls êtres encore capable d’utiliser la magie des chants. Leur mission : infiltrer Quanturv à la recherche de Sarly, une autre ancienne qui cherchait un chant puissant chez l’ennemi.
Plongez en apnée dans l’univers d’Ar Tolenico
Ar Nosurge a un scénario complexe qui nécessite de bonnes connaissances de la série. Il est donc lié à Ar Tolenico et à Ciel Nosurge. Or, peu de joueurs vont connaître en détail cet univers. Les développeurs ont donc pensé à inclure un lexique dans le jeu : dès qu’un mot apparaît en rouge, le joueur peut aller chercher plus d’explications à son sujet. Une bonne idée pour arriver à comprendre le monde complexe dans lequel on évolue, qui sont les Anciens, qu’est-ce que la « Song Magic » etc.
Sans être la suite directe d’Ar Tolenico, on y retrouve de nombreux éléments de gameplay dont les chants et la « genometric ».
Les combats tranchent avec ce qu’on connaît des RPG nippons. Quand on explore le vaisseau, une barre de danger signale la présence d’ennemis et le nombre de vagues. Quand elle vire au rouge, voire avant, un combat aléatoire se déclenche. L’équipe est alors constituée d’un guerrier et d’une chanteuse. Le guerrier dispose d’un nombre limité de tour pour abattre un maximum d’ennemis avant la fin du combat ainsi que plusieurs types d’attaques liées aux boutons carré, triangle, rond et croix. Chaque attaque est en nombre limité et peut déclencher des effets spéciaux comme faire reculer l’ennemi, créer des combos ou obtenir des tours supplémentaires. Les combos permettent de remplir la jauge de chant afin de déclencher une attaque magique dévastatrice en appuyant sur R1. Quand vient le tour de l’ennemi, le guerrier doit alors trouver le bon timing pour diminuer au maximum les dégâts infligés à la chanteuse car si ses quatre barrières protectrices sont détruites, c’est le GAME OVER assuré ! Un système de combat original et très différent de celui d’Ar Tolenico qui incite le joueur à trouver le meilleur moment pour déclencher le chant magique afin d’obtenir le plus gros bonus possible en fin de combat. Les combats se déroulant sur des damiers, il y a 9 cases réservées aux ennemies donc on doit vaincre plusieurs dizaines de vagues chacune composée de 1 à 9 adversaires, ce qui donne des combats bourrés d’action !
Comme dans Ar Tolenico, le joueur peut explorer le mental très perturbé des jeunes chanteuses afin de faire sauter les verrous psychiques qui débloqueront de nouveaux chants et donneront aussi des pièces d’équipement cruciales pour booster les stats des personnages. Ces phases de jeux, comparables à des « graphic novels » aux dialogues très nombreux, nécessitent de nombreux Drive Points qu’on ne peut gagner qu’en battant des ennemis et permettent aussi de personnaliser les héroïnes en orientant leur caractère vers l’une des quatre tendances disponibles, chacune offrant des bonus spécifiques. L’exploration de leur psyché permet aussi d’approfondir les liens entre les protagonistes et de débloquer de nouveaux emplacements pour placer de l’équipement sur les corps de ces dernières.
Un jeu très bavard
Si l’anglais ou le japonais ne vous rebutent pas, le jeu n’étant pas traduit en français, vous allez être servi : que ce soit dans les villes, en explorant le vaisseau ou en plongeant dans le mental des chanteuses, le joueur doit faire face à des tonnes de dialogues conduisant parfois à des choix importants. Ces dialogues fournissent aussi une foule d’informations difficiles à ingurgiter, heureusement qu’il y a le lexique et autre ! Ainsi, pendant de longues heures, on est un peu dans le flou et l’action n’est pas vraiment au rendez-vous. Le jeu peine à démarrer, comme souvent dans les RPG japonais !
Puis, on découvre un personnage important : Ionasal.kkll.Preciel, qui crée un robot dans lequel le jouer s’incarne afin de la défendre. Le jeu prend alors une autre tournure car on a le choix entre suivre l’histoire de Delta ou celle d’Ion, avec la possibilité de changer d’équipe aux points de sauvegarde. Ces deux histoires assez différentes s’entremêlent et aident parfois à avancer dans le jeu : si vous êtes bloqués avec Delta, essayez de voir si Ion n’a pas un moyen de vous aider ! Cette mécanique n’est, en revanche, pas très bien exploitée mais reste intéressante. Enfin, cette rencontre va permettre de mieux comprendre l’univers très riche et complexe d’Ar Nosurge et les différents éléments récoltés jusqu’à présent vont commencer à se mettre en place.
Un RPG typiquement nippon
Gust ! a habitué les joueur à des séries purement japonaises (Atelier, Ar etc) et Ar Nosurge ne fait pas exception à la règle : graphismes en cell shading aux allures manga très prononcées, chanteuses affublées d’oreilles de chats et jeunes filles habillées en lolita, dialogues assez crus, tous les clichés de la culture japonaise sont présents ! D’ailleurs, le jeu regorge de saynètes (comme dans les Tales of) quand on explore les environnements et les femmes-enfants dénudées sont légion ! Ne soyez donc pas surpris de voir régulièrement des jeunes filles prendre des bains ou les personnages masculins fantasmer sur les poitrines généreuses ! D’autres éléments font penser à leur culture bizarre pour certains mais attrayante pour d’autres comme les danses farfelues exécutées par les différents personnages.
Comme souvent dans les RPG, passer un niveau fait augmenter certaines caractéristiques mais c’est loin d’être le seul moyen d’évolution : l’exploration de la « genometric » (le mental des filles) et la synthèse d’objets ainsi que la création de liens forts sont d’autres moyens d’obtenir des combattants puissants aptes à vaincre des vagues d’ennemis vraiment très nombreuses !
Un titre à part
Vraiment très long à démarrer, excessivement bavard et bien plus rempli de clichés que les autres jeux, Ar Nosurge risque de déstabiliser. Mais il faut s’accrocher, et prendre le jeu pour ce qu’il est : une plongée dans la culture japonaise la plus complète et, à ce titre, le J-RPG le plus représentatif du genre.
Il faut cependant avoir une bonne connaissance des précédents jeux de la série pour arriver à suivre le scénario compliqué et comprendre ce mélange de magie et de technologie, qui sont les Anciens, pourquoi sont-ils les seuls à pouvoir chanter etc.
Comme souvent, les graphismes ne sont pas exceptionnels et Ar Nosurge est agréable mais sans prise de risque à proprement parlé. En revanche certaines cinématiques et l’introduction sont splendides, baignant dans des chants mystiques, et on en redemande !
Pour résumer, Ar Nosurge est un jeu de niche qui cible les amoureux de la culture japonaise qui n’ont pas peur de lire de nombreux dialogues en anglais ou d’écouter du japonais pendant plusieurs dizaines d’heures. Les fans de science-fiction seront comblés. En revanche la narration prend un peu trop souvent le pas sur l’action ce qui donne l’impression au joueur d’assister à un film interactif.
Une exclusivité PS3 que vous ne devez pas négliger si vous avez aimé des jeux comme Time & Eternity ou Atelier Totori.
Enguy
Points forts :
– Des chants superbes
– Un univers riche et complexe
– 2 histoires qui s’entremêlent
– Le meilleur représentant de la culture japonaise
– Système de combat et d’évolution original
– Durée de vie énorme
Points faibles :
– Trop bavard
– Pas de version française
– Pas assez d’action
– Peut-être un peu trop japonais
La note Gamingway : 15/20
La note Gamingway : 15/20
Développeur : Gust !
Genre : RPG
Support : PS3
Date de sortie : 25 septembre 2014