Test : A Fistful of Gun (PC)

fistful-gun-8Faire la critique d’un mauvais jeu n’est jamais agréable. Pour celui qui s’y colle, évidemment, puisqu’il doit trouver des choses intéressantes à mettre dans son article et justifier une note catastrophique autrement que par « CAYNUL ». Et surtout pour le créateur, qui voit son œuvre démolie en quelques phrases peu amènes et un ton assassin, balayant sans remords le travail effectué sur le jeu. Préparez-vous, ça risque de faire du vilain.

Il était onze fois dans l’Ouest

Pourtant A Fistful of Gun ne partait pas si mal : un shooter frénétique dans un décor de western-spaghetti, avec Devolver Digital à l’édition, reconnaissez que l’affiche donne plutôt envie. De plus, visuellement, le jeu de Paul Hart est soigné, avec une direction artistique minimaliste, évitant le pixel-art bien trop commun pour un jeu indé et surtout une similitude avec Westerado – Double Barreled, autre jeu de cow-boys sorti récemment.

Les choses se gâtent une fois le pad/clavier/souris en main : car Paul – Farmer Gnome – Hart a cru bon doter les onze (11 !) personnages de son roster d’une maniabilité propre à chacun. Certains se jouent uniquement au pad, d’autres au combo clavier/souris, quand certains se contrôlent intégralement à la souris (déplacement et tir compris). De plus, chacun a son petit twist de gameplay : un indien avec des flèches lentes mais téléguidées, un mitrailleur équipé d’une Gatling qui le cloue surplace quand il fait feu, un shériff et son six-coups qui ne recharge qu’après avoir vidé son barillet…

Ce qui partait d’une bonne intention (faire jouer jusqu’à 11 personnes en local sur la même machine et avec le moins de matériel possible) se révèle très vite une fausse-bonne idée quand on réalise que seuls deux ou trois de ces desperados sont réellement jouables : les autres sont amusants les première secondes du fait de l’étrangeté de leurs contrôles, avant de devenir extrêmement frustrants, à la limite de l’injouable (mention spéciale au bonhomme qui demande de vérifier sans cesse quelle touche permettra de tirer, choisie aléatoirement parmi 4).

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Une poignée de qualités

Ensuite, malgré le côté surexcité des affrontements – façon bullet-hell – AFoG n’a rien de palpitant : que ce soit dans le mode Arcade ou Story, le titre consiste en un enchaînement de tableaux proposant peu ou prou toujours la même situation, soit dégommer tout ce qui se trouve à l’écran. Étrangement, certaines vagues seront plus faciles que d’autres, sans qu’une progression ne se fasse véritablement sentir au cours de la partie.

Deux modes sont donc disponibles, Arcade et Story : le premier nous demande d’enchaîner le plus de tableaux possible en nous donnant à choisir une amélioration de notre avatar entre deux défis, afin de faire le plus haut score ; le second n’a de Story que le nom tant le scénario se révèle, au mieux inintéressant, au pire inexistant.

Il faudra impérativement parcourir ce dernier à plusieurs et en local pour débloquer tous les personnages si vous voulez refaire ce mode avec de nouvelles tronches (ils sont tous débloqués dans le mode Arcade) : toutefois, même à plusieurs, il se révèle rapidement frustrant, avec des boss infernaux dès le premier acte. L’absence de résurrection des personnages pendant un défi rend le tout quasi-impossible sans un skill et une coordination à toute épreuve. On déplorera également le mode Online complètement vide de joueurs (un seul, au moment où j’écris ces lignes), un fait qui n’est pas complètement sans lien avec la qualité du titre, malgré des critiques très positives de la part des utilisateurs de Steam.

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Et pour quelques défauts de plus

Vous l’aurez compris, A Fistful of Gun est un titre raté. Avec une progression digne de ce nom, des personnages plus « maniables » et dont les contrôles ne se limiteraient pas un gimmick rigolo mais débile, le jeu de Paul Hart aurait certainement conquis le cœur de beaucoup plus de joueurs. Malheureusement pour lui, il n’en est rien. Je passe également un voile pudique sur le mode Versus où certains personnages sont clairement avantagés tandis que d’autre n’ont aucune chance : la victoire revient systématiquement à celui qui spammera le plus son bouton de tir (soupir). Autre constat désolant : comme certaines des dernières sorties Devolver (RoninTitan SoulsGods Will Be Watching…), A Fistful of Gun n’aurait du rester qu’un sympathique petit jeu de game-jam, puisqu’il n’avait clairement pas le potentiel d’un jeu commercial (ou alors avec un net coup de polish sur les mécaniques). Triste.

Go-Ichi

Points forts :

  • Sa direction artistique minimaliste.
  • Son feeling nerveux.

Points faibles :

  • Roster complet mais majoritairement injouable.
  • Equilibrage de la difficulté aux fraises.
  • Histoire du mode Story ratée.
  • Mode Online déserté.

La Note Gamingway : 8/20

 

Développeur : Paul Hart
Éditeur : Devolver Digital
Support : Windows
Date de sortie : 23 Septembre 2015

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