Preview : Dirt Rally (PC – Steam en accès anticipé)
Le jeu vidéo de course est ancien, il s’agit même de l’un des premiers genres recensés. D’abord en vue de dessus, puis en vue arrière dans les années 70, ce type de jeu était essentiellement orienté arcade. Il a fallu attendre les années 80 et l’avènement de la micro-informatique pour voir fleurir les premières vraies simulations automobiles.
Dirt Rally en est un héritier, une simulation pure et dure.
Après un Dirt Showdown qui ressemblait plus à un Michael Bay suédé qu’à une simulation automobile et un Richard Burns Rally resté sans suite, le genre semblait complètement oublié. Les fans attendaient un vrai successeur à Colin McRae ou WRC et il semblerait qu’ils soient exaucés.
Le tuning c’est chouette… Sur TF1
Premier constat, Codemasters semble avoir entendu les critiques des joueurs concernant la série qui devenait bien trop clinquante depuis que Dirt s’était accolé à Colin McRae. En effet, la saga tentait d’imiter la concurrence en en mettant plein la vue et en optant pour des menus d’une lourdeur infinie.
Terminée la surenchère, l’interface est sobre et file à l’essentiel. Dès le lancement le jeu nous met dans l’ambiance en nous invitant lors de la création de notre profil à choisir les réglages des aides in game. À partir de ce moment le joueur comprend de suite où il met les pieds. Si vous aimez vous faire un petit circuit à fond les ballons pour vous videz la tête, passez votre chemin. Ici un simple grattage de nez peut vite mener à une tragique sortie de piste.
Léa passion mécano
En effet, même en gardant la totalité des aides à la conduite, le jeu reste réellement exigeant. Il n’existe pas vraiment de mode easy en dehors des réglages concernant le niveau des adversaires. À partir de là je ne saurais que trop vous recommander d’en désactiver le maximum et même l’ATH afin de profiter d’une immersion plus grande. C’est d’autant plus intéressant que moins d’aide signifie plus de récompenses en fin de course.
Cette gestion est surtout importante dans le mode carrière car celui-ci nous pousse à prendre des risques pour progresser. Dans ce mode il vous faudra acheter vos véhicules et les entretenir. C’est un fragile équilibre qui nous est imposé : prendre des risques pour gagner plus d’argent, risques qui peuvent coûter cher en réparations et en temps entre les étapes d’un rallye. Rarement un jeu de course ne vous aura autant fait hurler en cas de choc sur une barrière de sécurité.
Les mains dans le cambouis
Qui dit simulation dit réglages mécaniques pointus. Sans ça, même la précision de la conduite reste fade pour le fan. De ce coté là, Dirt Rally est un modèle du genre, tous les paramètres concernant les différentiels, la souplesse des amortisseurs ou la longueur des rapports peuvent être réglés très précisément. Même votre humble serviteur, qui n’est pourtant pas un acharné de la mécanique, a passé un temps infini à tester des dizaines de configurations avant course.
Alors les plus tatillons diront que l’on atteint toujours pas le niveau d’exigence d’un Richard Burns Rally mais il faudrait réellement être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître que nous sommes très certainement en face de la nouvelle référence pour la génération en cours (et celle à venir).
Du gravier dans les oreilles
Si l’on peut regretter l’absence d’un mode photo orienté car porn très à la mode sur ce type de jeu, le réalisme quant à lui est juste bluffant. Visuellement le jeu s’en sort relativement bien avec un moteur 3D qui a fait ses preuves sur les précédents épisodes, les décors sont criants de vérité par moments.
Là où le jeu impressionne vraiment c’est sur sa gestion du son. Que ce soit le bruit des moteurs, de la pluie sur le capot ou des différentes surfaces empruntées, tout est impressionnant de justesse. Même lorsque l’on crève un pneu (ce qui vous arrivera souvent au début) on entend son frottement ; jouer au casque devient indispensable.
Mention spéciale pour la VF qui nous propose d’être guidé(e) par une co-pilote.
Parce qu’il y a toujours un mais
Toutes ces qualités doivent être un peu modérées par le contenu actuel du jeu. Il ne faut pas perdre de vue que nous sommes toujours face à un accès anticipé. Pour le moment le jeu propose un mode carrière non scénarisé, un mode multi encore assez limité et la possibilité de choisir des épreuves solo. 17 véhicules, trois « courses » proposant six tracés (plus les versions miroirs) et les différents types d’horaires ou de météo pour changer l’expérience de jeu.
Codemasters a bien entendu prévu des mises à jours régulières mais certains pourraient trouver l’offre actuelle un peu légère par rapport aux trente euros que coûte le titre.
L’early access est uniquement disponible sur Steam pour le moment, la date de sortie définitive n’est, quant à elle, pas encore annoncée.
Quoiqu’il en soit, nous sommes clairement face à un titre qui pourrait, si les futurs ajouts sont au niveau, marquer le genre de son empreinte. Avec la sortie récente de l’excellent Project Cars, les fans de simulation automobile ont de quoi être comblés.
Ominae