Livre : God of War (Comics)
Après la sortie du dernier God of War, les joueurs ont été très partagés. Ce nouveau Kratos, vieillissant et père de famille, est loin de l’image donnée par les jeux précédents. Pourtant, cette nouvelle version a su trouver son public. Il reste ainsi de nombreuses histoires à raconter, cette fois en comics, et c’est ce que cette BD God of War veut faire. Voyons ensemble ce qu’il en est chez Mana Books.
L’objet
Un livre de 180 x 275 mm à la couverture rigide et protégée contre les taches et la poussière. L’illustration de la couverture, qui représente Kratos et son fils Atreus en plein combat contre des berserkers, s’inspire fortement des figurines. Cette image est d’ailleurs tirée du comics et évoque le côté brutal et violent de Kratos, mais aussi son côté protecteur. Une couverture qui en dit long sur le récit, mais nous n’irons pas plus loin. Le style graphique reprend celui du jeu de Santa Monica Studios. On remarque que le titre est non seulement lisse et brillant, mais également en relief, aussi bien sur la couverture que sur la tranche ou au dos.
Le contenu
Une bande dessinée de 112 pages. Après les remerciements, on tombe sur la préface de Cory Barlog, directeur créatif du jeu. Pas de sommaire. Le comics est pourtant découpé en chapitres (sans titres) séparés par l’image d’un ours géant. L’impression sur papier glacé est vraiment de qualité. À la fin, on a une pub pour l’artbook officiel. Ce livre donne donc l’impression d’un comics en version deluxe, ce qui fait plaisir au lecteur et honneur au jeu.
Verdict
Chris Roberson raconte une histoire à la fois sombre et pleine d’espoir, magnifiée par les dessins de Tony Parker (non, pas le basketteur !). Sombre, car Kratos est tiraillé entre son envie de céder à sa furie, qui l’amène à tout dévaster, et sa quête de rédemption. Pleine d’espoir, car son fils Atreus l’aide à ne pas sombrer.
Les dessins de Tony Parker soulignent ce côté obscur et brutal, tout en conservant un style graphique proche du jeu. Pourtant, la bande dessinée est assez colorée.
Alors que Kratos s’est retiré loin des gens, avec sa famille, pour apprendre à contrôler ses pulsions meurtrières, il tombe un jour sur un vieillard attaqué par un ours. Il tue l’ours, voulant sauver le vieil homme, mais s’attire ainsi la haine d’un clan de berserkers qui ne pensent plus qu’à le pourchasser pour l’éliminer. Kratos doit alors faire des choix pour protéger sa famille et aussi pour se sauver, lui. Doit-il laisser éclater sa colère pour protéger sa femme et son fils ou doit-il résister et combattre, allant au-devant du danger, pour sauver son âme ?
God of War explore le conflit intérieur qui ronge Kratos et aborde aussi sa relation avec son fils, en qui il place de grands espoirs. On retrouve plusieurs éléments du jeu, dont la langue particulière qui n’est ici pas traduite. Les dialogues des géants et des berserkers doivent donc être traduits par le lecteur, ce qui est dommage. On remarque d’ailleurs une petite faute dans une des bulles, le mot frère comprenant trois « e » car un « r » a été remplacé par un « e » dans la langue des anciens. Une coquille qui passera souvent inaperçu. Si vous avez du mal à traduire les dialogues, cet alphabet va vous aider. Cette version française très bonne est assurée par Benjamin Viette, qui a déjà traduit des livres sur Fortnite.
La mythologie gréco-romaine s’estompe pour laisser place aux légendes nordiques, ce qui cadre bien avec les montagnes isolées où vit maintenant Kratos.
Le comics God of War prend place avant le jeu. On essaie de mieux comprendre la psychologie du héros brutal et violent, qui apparaît ici bien plus humain et protecteur. L’histoire est complète et permet au lecteur de mieux comprendre Kratos. On peut le lire sans avoir joué au jeu, même si God of War reprend le même univers. Le fan service n’est pas oublié : en plus d’un style graphique proche du dernier jeu, le passé de Kratos lui colle aussi à la peau, mais cela reste secondaire. God of War est un comics rude et violent, à conseiller aux amateurs de récits inspirés par les mythologies nordiques.
Fiche Technique :
Auteur : Chris Robertson (scénario), Tony Parker et E.M. Gist (dessins), traduit par Benjamin Viette
Album : 112 pages environ
Tranche d’âge : À partir de 16 ans
Éditeur : Mana Books
Date de sortie : 26 septembre 2019
Prix conseillé : 15 €