Japan Expo 2019 : Interview Shuji Sogabe (Persona 3)
Le mangaka de Persona 3, Shuji Sogabe, était présent à Japan Expo 2019, pile-poil pour la sortie du tome 4 du manga Persona 3. L’occasion pour nous de le rencontrer et d’en apprendre plus sur cette adaptation.
Pour rappel, le manga Persona 3 est l’adaptation du jeu vidéo éponyme (par Atlus) en 11 volumes, édité en français par Mana Books. Ce manga est connu pour proposer de nombreux combats sur des pages doubles. Sogabe-san n’aime pas les photos, donc on devra se contenter d’un petit dessin officiel :
Gamingway (G) : Bonjour, pourquoi avoir choisi d’adapter cet épisode en particulier ?
Shuji Sogabe (S. So) : Persona 1 et 2 étaient déjà sortis en manga chez d’autres éditeurs. J’ai donc été contacté par un éditeur pour adapter le 3.
G : Vous avez voulu « combler les lacunes du jeu », c’est-à-dire développer ce qui n’est pas bien expliqué dans le jeu. Avez-vous travaillé en étroite collaboration avec les développeurs pour cela ?
S. So : Jeu vidéo et manga sont deux médias différents pour exprimer une même chose. Il a fallu faire des choix, car certaines choses ne peuvent pas être adaptées en manga (les animations, certaines phases de gameplay, etc.). On a réfléchi et on a décidé qu’on pouvait faire des petits épisodes pour mettre en avant certains personnages.
G : Qu’est-ce qui a été le plus difficile à transposer ?
S. So : Des personnages populaires auprès des joueurs, mais introduits assez tard dans le jeu, pouvaient mettre du temps à apparaître dans le manga. Il a donc fallu refaire la chronologie pour que le manga ne compte pas trop de volumes et faire intervenir ces personnages plus rapidement.
G : Justement, comment s’est fait le choix du nombre de volumes ?
S. So : Je pensais faire plus court, mais en travaillant j’ai voulu rajouter des volumes pour arriver à un total de 11 afin de pouvoir tout raconter.
G : Avec le recul, auriez-vous fait certaines choses différemment ?
S. So : Non, en revoyant l’œuvre dans son ensemble, je ne changerais rien. Quand on a revu la chronologie, on a écrit les étapes marquantes sur des petites cartes qu’on a mélangées ensuite pour refaire la chronologie. On a reçu l’autorisation pour cela, donc on n’a rien à changer.
G : Des combats en double page, ce n’est pas un peu un « défi technique » ?
S. So : Si on avait des livres numériques, on aurait du mal à le faire. J’ai adopté cette technique, car elle a beaucoup d’impact. C’est facile, car on travaille déjà sur des doubles pages à l’ordinateur.
G : Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté personnellement et professionnellement ?
S. So : Cela m’a permis de venir en parler en France, ce qui est très important pour moi. Grâce à ça, je me suis fait connaître et j’ai obtenu d’autres travaux : le manga Persona 3 a donc été un accélérateur de carrière.
G : Vous n’êtes pas tenté par Shin Megami ? Quels sont vos projets futurs ?
S. So : On ne me l’a jamais proposé. Shin Mega Tensei est une série dont les fans japonais sont très maniaques, donc ce serait un grand stress pour moi. J’aurais peur de ne pas bien répondre à leurs attentes. Je suis très fan de Shin Megami Tensei 3 (N.D.L.R. : il s’agit de Shin Megami Tensei: Lucifer’s Call sorti en 2005 sur PS2 chez nous).
Dans mes projets actuels et futurs, je travaille sur un escape game Persona en tant qu’illustrateur et je travaille toujours avec Atlus.
L’escape game est basé sur Persona 5 et se tiendra du 25 juillet 2019 au 4 novembre 2019 au Tokyo Mystery Circus de Shinjuku. On a un petit visuel :
Un grand merci à Shuji Sogabe pour m’avoir accordé de son temps et à Charlotte pour m’avoir proposé cette interview. Je suis reparti avec une petite dédicace, trop content :