Japan Expo 2011 : Conférence Shadows of the Damned
Durant Japan Expo 2011, Le Mag Jeux Vidéo a pu assister à une conférence réunissant SUDA 51 et Akira Yamaoka venus nous parler de leur jeu fraichement sorti : Shadows of the Damned.
Présentation :
– SUDA 51 (Goichi Suda : président de GrassHopper) : réalisateur sur Shadows of the Damned. Il travaille depuis une vingtaine d’années sur de nombreux jeux dont Killer 7 et No More heroes.
Note : pourquoi SUDA 51? Parce qu’en Japonais, Go signifie 5 et Ichi 1 donc Goichi = 51.
– Akira Yamaoka (compositeur, notamment des musiques de Silent Hill) : travaille également depuis plus de 20 ans sur des jeux vidéo mais c’est sa première collaboration avec Suda 51.
Pour voir l’intégralité de la conférence, les vidéos sont disponibles en fin d’article.
Nous avons essayé de retranscrire la conférence du mieux possible :
C’est la première fois qu’ils viennent à Japan Expo et ils sont émus et ravis de voir à quel point la culture japonaise est appréciée en France.
Concernant les paysages et décors du jeu : il s’agit d’une nouvelle conception de l’Enfer. Une ville a été entièrement créée et même si elle ressemble à une ville normale, elle est pleine de démons et se situe en Enfer. Il y a eu un énorme travail sur les différences de teintes, les couleurs utilisées étant surtout des teintes de vert et de sépia.
Viennent ensuite les questions du public.
Questions 1 : Le jeu vidéo peut-il être considéré comme un art?
Suda 51 : Chez Grasshopper, on considère le jeu vidéo comme un « entertainment » (divertissement, un loisir ; NDLR : le terme « entertainment » recouvrant de nombreux sens, il est difficile de lui trouver un équivalent approprié). Il possède donc un côté artistique qu’on doit mettre en avant et qu’on ne peut pas dénigrer. Un jeu vidéo part donc forcément d’une démarche artistique : on ne peut pas élever le jeu vidéo au rang d’art mais on ne peut pas nier qu’il fait partie d’une forme d’art.
Questions 2 : A. Yamaoka s’est-il autant impliqué dans Shadows of the Damned que dans Silent Hill?
Yamaoka : Bien sûr que je me suis autant impliqué dans les deux projets et si on ne se donne pas à fond dans un projet comme celui-ci, on ne peut rien obtenir de bien. Il est donc important de s’investir à fond et de mettre tout son cœur lorsqu’il s’agit de création pour obtenir quelque-chose de satisfaisant.
Questions 3 : Le jeu raconte l’histoire d’un héros qui va chercher sa fiancée en Enfer, vous êtes-vous inspiré de la Comédie Divine de Dante?
Suda 51 : Pas tout à fait. Il n’y a pas vraiment d’inspiration du Dante original. Pour nous, on s‘est plutôt dit que Mario va sauver Peach dans les jeux de Mario, alors on a voulu faire pareil, mais à notre sauce : c’est donc plus une inspiration tirée ouvertement de Mario.
Question 4 : Pour parler ce nouveau mouvement actuel qui est de promouvoir le vecteur musical des jeux vidéo par exemple avec des récompenses comme les Grammy Awards ou des concerts qui font le tour du monde (Video Games Live, etc.), est-ce que vous pensez que c’est une bonne chose?
A. Yamaoka : C’est une bonne chose car c’est un autre moyen d’atteindre et de toucher le plus de personnes possible, comme les personnes qui ne jouent jamais aux jeux vidéo. C’est un autre moyen d’expression et un autre vecteur artistique est c’est donc quelque chose de positif.
Question 5 : Monsieur Suda51, Vous avez travaillé avec M. Yamaoka sur ce projet, Shadows of the Damned, mais pensez-vous faire d’autres collaborations?
Suda 51 : La première fois que je suis allé au Tokyo Game Show, j’ai vu la présentation de Silent Hill 2 et j’ai été stupéfait de constater qu’on pouvait mettre de la guitare électrique dans un jeu vidéo alors que c’était impensable. Pour moi c’était un nouveau concept très rock ‘n’ roll et je me suis dit qu’il fallait vraiment que je travaille avec cette personne-là. Je l’ai rencontré et nous sommes allés boire un verre dans un petit bar où nous avons parlé un long moment pour arriver finalement au projet : Shadows of the Damned.
(NDLR : en raison du retard pris par le championnat sur Street Fighter 4 (~30 min), la présentation de Shadows of the Damned a été écourtée d’autant, ce qui étonne et choque beaucoup Suda 51 et Yamaoka.)
Le mot de la fin : Suda 51 remercie beaucoup le public d’être venu aussi nombreux et garde cela au fond de son cœur, il est tellement touché que la prochaine fois qu’il viendra , il souhaite parler suffisamment bien le français pour se passer d’un interprète.
M. Yamaoka remercie aussi le public comme Suda 51 et, en tant que Japonais, il se sent très honoré de voir qu’il y a autant de passionnés par la culture niponne et espère que ses créations vont inciter ceux qui veulent faire comme lui à aller plus loin et à s’inspirer de son travail. D’ici la prochaine Japan Expo, M. Yamaoka a décidé d’aller étudier le français trois fois par mois pour pouvoir parler directement sans interprète.
– Voir toutes les vidéos de la conférence :
Partie 1 :
Partie 2 :
Partie 3 :
Partie 4 :
Enguy & Sironimo
Akira Yamaoka a également donné un show case durant ce Japan Expo 12ème impact. Un petit aperçu et des images du live sur le site de Do-Ko ?, notre partenaire J-music : Japan Expo – Show case d’Akira Yamaoka.
Shadows of the damned est sorti depuis le 23 Juin 2011 sur PS3 et Xbox 360.
Vous pouvez lire notre test du jeu ici : Test : Shadows of the Damned (PS3).
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