Interview : Rebeccah Cox, fondatrice de Bexcellent Games
Peu de Continents manquent à mes interviews sur Gamingway. Cette rencontre avec Rebeccah Cox, développeuse néo-zélandaise, continue donc de compléter ce Tour du Monde en vous faisant découvrir l’Océanie par son biais et celui de son studio Bexcellent Games.
Gamingway : Salut Rebeccah, peux-tu te présenter en nous évoquant tes activités chez Bexcellent Games, ainsi que ton parcours pour débuter ?
Rebeccah Cox : Salut Inod, je suis développeuse solo donc je suis responsable de tout le design, l’art et le code, mais j’ai fait équipe avec un artist pour Trick or Treat Rush et Christmas Tap and Wrap Rush.
J’ai étudié la programmation de jeu à la Media Design School (MDS) à Auckland, en Nouvelle-Zélande, où j’ai énormément appris à propos du développement de jeux et de la façon de mener un projet.
Gamingway : Et maintenant présenter Bexcellent Games. Quand et de quelle manière l’a tu lancé, avec quelle philosophie, quels buts… ?
J’ai lancé Bexcellent Games directement après mon diplôme de la MDS en 2012 et monté un home studio à Rotorua, Nouvelle-Zélande. Cela a pris un long moment afin d’établir quels types de jeux créer et sur quelles plateformes, en gardant à l’esprit que je travaille principalement seule et que je n’ai pas un important budget. J’ai finalement choisi le mobile, comme je peux y réaliser des jeux à une plus petite échelle que si je ciblais le marché console ou PC. Depuis j’ai sorti quelques petits jeux sur mobiles et me tourne désormais vers une expansion PC avec mon prochain titre Jelly God.
Gamingway : Tu es donc seule à Bexcellent Games. Est-ce un réel choix ? Peut-être songes-tu à y inclure d’autres personnes, afin d’étendre le studio dans un futur plus ou moins proche ?
J’apprécie vraiment tous les aspects de la création de jeux. J’adore la programmation, l’art et le design, donc c’est génial de pouvoir bosser sur les trois parties d’un jeu. Je n’ai aucun talent pour l’audio, c’est donc une facette provenant toujours de l’extérieur. Lorsque Bexcellent Games aura un flux de revenus suffisant, je chercherais vraiment à y apporter un ou deux développeurs. Je pense qu’il faudrait encore une année ou deux, avant de sérieusement considérer à engager quelqu’un. Je ne veux pas suivre la même voie que de nombreux studios, engageant et virant constamment, donc j’étendrais seulement si je suis sûre que je pourrais conserver les nouveaux employés en permanence.
Gamingway : Peux-tu nous parler de tes précédents projets avec Bexcellent Games ?
Depuis tout ce temps, Bexcellent Games a sorti trois jeux sur iOS : Koi Pond Code Breaker, Trick or Treat Rush et Christmas Tap and Wrap Rush. Ils ont tous été de bonnes expériences d’apprentissage et m’ont aidée à apprendre davantage à propos du marché des jeux pour mobiles. Actuellement, la base des joueurs est composée d’environ 80% de femmes et tous les âges sont plus ou moins représentés équitablement au-delà du sexe. Je ne suis pas certaine de savoir pourquoi les jeux ont eu tant de succès auprès des femmes, mais je suis fière que cela soit le cas.
Gamingway : Tu viens de le citer, Jelly God est le projet sur lequel tu planches en ce moment. Peux-tu nous le détailler ?
Jelly God est un god game, où vous devez élever une communauté de gelées et amener de la couleur à un tout autre paysage grisâtre. En progressant, vous débloquez de nouvelles choses à ajouter dans votre monde, et découvrez de nouveaux types de gelées pour votre village grandissant. Les premières ressources que vous découvrez sont l’eau et le miel, lesquelles sont utilisées pour créer et nourrir les gelées. Les ressources se forment en combinant différents items dans le jeu, par exemple le miel est fabriqué en trouvant des abeilles dans des boutures, en les plaçant dans une parcelle d’arbres et en attendant qu’elles construisent une ruche afin d’en récolter le miel.
Gamingway : La bande-son a été composée par Jason Smith. Evoques-nous l’univers sonore du jeu, mais aussi pourquoi Jason Smith ?
Le paysage sonore de Jelly God est fantasque, un discret bourdonnement d’activités. Jason m’a contactée il y a un moment à propos de création de musiques de jeux, l’ensemble de son travail est assez incroyable et il a travaillé sur de grands projets pour la télévision, ainsi que des films. En tant qu’indépendante avec un petit budget, c’est une grande opportunité d’avoir quelqu’un de si talentueux contribuant à l’un de mes jeux. Vous pouvez découvrir le travail de Jason ici.
Gamingway : Un Epocu a été lancé pour ce logiciel et prochainement un Kickstarter. Peux-tu nous confier quelques informations à propos de cette campagne de financement participatif ? Connais-tu déjà son montant à atteindre, ses objectifs étendus, ses récompenses pour les contributeurs… ?
L’Epocu a été une réussite pour Bexcellent Games et Jelly God. Epocu est comme une campagne de financement participatif, mais au lieu de promettre de l’argent, les gens peuvent s’engager par une publication sur leur(s) compte(s) de réseau(x) social(aux). C’est une façon efficace de promouvoir un jeu, particulièrement depuis que j’ai décidé de lancer un Kickstarter.
L’objectif de ce dernier sera 3 500 dollars néo-zélandais (2 213, 51 €), lesquels serviront pour que je puisse continuer à me concentrer sur le jeu à plein temps, payer la musique et plusieurs baux de licences. Le seul objectif étendu sera une version Mac et ce dès 4 000 NZD$ (2 532, 80 €).
Il y aura un large éventail de récompenses, comme aider à designer quelque chose dans le jeu, tout autant qu’une gamme de prix physiques. J’utiliserai un service d’impression à la demande pour fabriquer et envoyer les cadeaux physiques, afin de conserver un coût de création et de transport à un montant fixe, peu importe où le contributeur habite. Il y aura également des récompenses Early Bird afin d’obtenir une copie du jeu à un prix inférieur, donc gardez un œil là-dessus.
Gamingway : Une date de sortie pour Jelly God et sur quelles machines ?
Jelly God sera disponible à la mi-2015 sur iOS et PC. Si le premier objectif étendu est atteint, il y aura une sortie sur Mac simultanément.
Gamingway : Je ne suis pas sans savoir que tu as déjà émis ton envie de travailler sur des jeux pour enfants, ainsi que des histoires interactives. Où en es-tu de ces projets ?
Les jeux pour enfants que je souhaite réaliser seront liés à leur programme scolaire en Nouvelle-Zélande, afin de les aider à apprendre les maths et d’autres sujets exigeants. A la base, les jeux seront développés pour des enfants âgés entre 8 et 10 ans, se focalisant sur leurs deux dernières années à l’école primaire, avant qu’ils ne partent vers le collège. Je désire créer une ressource sérieuse pour les écoles, pas juste des jeux avec des problèmes de maths dedans. Une école locale est motivée pour s’y impliquer, cela devrait donc se mettre en route dans quelques années.
Gamingway : D‘autres projets en cours et/ou à l’esprit avec Bexcellent Games ou même en dehors du studio ?
En ce moment je suis entièrement concentrée sur Jelly God, mais une fois qu’il sera sorti, je retournerais sur Land of Zai, dont j’ai démarré le design plus tôt cette année. C’est un jeu d’élevage de monstres, se déroulant dans un paysage onirique avec des îles flottantes.
Gamingway : Rebeccah je te remercie pour cette entrevue, as-tu quelque chose à ajouter à propos de Bexcellent Games, Jelly God et/ou un message pour les lectrices et lecteurs de Gamingway ?
Merci de m’avoir consacré de votre temps, si vous désirez suivre l’évolution de Jelly God, le Kickstarter à venir et Bexcellent Games, vous pouvez vous inscrire à la newsletter ici.
Interview réalisée par Inod – août 2014 (par e-mail)