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Hélas, cette saison 2 de Fortnite fut décevante (pour moi)

Je ne sais pas ce que j’attendais de ce changement de sous-titre. Du nouveau, peut-être ? Autre chose qu’une stratégie marketing pour me faire revenir, c’est certain. Ce début de saison 2 n’est que « plus » de Fortnite, qu’on le veuille ou pas.

J’étais le public cible par excellence. Environ 150 heures passées sur ses modes Battle Royale et Save the World sur tous les supports en ma possession (tous) en l’espace de six mois, puis rien. La lassitude a laissé la place à d’autres jeux aux mécaniques plus simples, divertissantes, qui ne misent pas tout sur des récompenses pour nous faire revenir. Ce titre n’était que du vide intersidéral qui rend accro grâce à un ensemble de sons, d’actions et de réactions, de gros chiffres et de lumières magiques. Je me suis faite avoir comme une bleue. J’ai dépensé beaucoup d’argent. Trop d’argent.

Oui, j’en ai un peu gros sur la patate.

Fortnite est aux jeux vidéo ce que McDonald’s est aux restaurants : on s’en empiffre jusqu’à la nausée avant de s’apercevoir qu’on s’est rempli de rien. À la manière d’un A-RPG en coopération, le titre mise tout dans l’agenda libre de ses amis et les récompenses promises, pas dans un gameplay à tomber par terre. Les animations sont basiques et rigides, les armes n’offrent aucune sensation (si ce n’est le sniper, joli sniper, je t’aime) et on passe la majeure partie de son temps à courir à travers une carte qu’on connaît par cœur. La promesse de ce chapitre 2 : un véritable renouveau après l’addition forcée d’un tas de mécaniques cassées… Qui ont elles-mêmes cassé la version Switch.

Epic l’avait laissée dans un état bien épiquement déplorable ces derniers mois. Ça ne se dit peut-être pas, mais je ne sais comment décrire autrement Fortnite chez Nintendo pré-chapitre 2. On suppute aisément que l’ajout excessif de couches de mises à jour a fini par tout faire s’écrouler. On leur avait dit de ne pas toucher les trucs, là, en plus ! Le jeu, désormais optimisé, tourne à trente jolies images par seconde sans trop de problèmes, pour notre plus grand plaisir.

Fortnite est désormais l’un des plus beaux softs de la machine, à mon grand étonnement. Même s’il ne s’agit que de poudre aux yeux, de filtres qui se déclenchent aux moments les plus opportuns pour nous soutirer un « ouah », le bébé d’Epic Games est désormais sorti des catastrophes incessantes des précédentes versions…

… Ou pas ?

Bien souvent, les textures ont de grandes difficultés à se charger pour des résultats impressionnants d’austérité. D’autres fois, je crois qu’il s’agit de choix artistiques. Je ne sais honnêtement plus, la frontière entre l’un et l’autre devient rapidement floue, je vous laisse juge.

Table rase fut donc faite, un retour aux sources en réaction au nombre d’abonnés en baisse. Les quelques nouvelles idées restent dans l’esprit du jeu d’origine : une nouvelle carte remplie d’endroits à visiter, mais étonnamment insipides, un système de pêche que personne n’utilise et des bateaux vraiment… amusants à contrôler ? En réponse à la concurrence, on peut également porter les personnes à terre et récupérer les cartes reboot des défunts pour les ressusciter auprès de ce camion-poubelle qui gâche vos samedis matins. Le système de récompenses a changé pour faciliter l’accès aux niveaux les plus élevés, une façon claire de garder près de soi les joueurs occasionnels comme moi.

Les fameux objectifs à remplir ont été réduits à une dizaine par semaine pour mieux nous aider à nous concentrer sur le jeu en lui-même. Ils sont toujours aussi irritants, nous éloignant du jeu principal en nous demandant d’ouvrir 6 boîtes dans un endroit ou de visiter six lieux d’affilée en une partie…

…Ou de pêcher trois poissons, retrouver des lettres cachées, utiliser la table de construction, ouvrir des coffres, passer à travers des anneaux, ARGH, que du non-fun !

Il faut croire pourtant que la plèbe adore, ça parce qu’il n’a fallu que quelques semaines aux développeurs pour faire revenir les objectifs journaliers; l’XP augmente vite, certes, mais on a rapidement l’air de courir comme des poulets sans tête à réessayer de récupérer des chronomètres sur un parcours spécifique en temps limité dans l’eau.

Dur alors de faire la différence entre le joueur remplissant son exténuante liste de courses avec ces nouveaux arrivants, les bots. Aucun rapport avec celles qu’on porte aux pieds, même si leur intelligence n’est pas si différente. Là encore, il s’agit d’un moyen de rendre le titre plus accessible dans un souci de fidélisation du client. En plus de plus devoir constamment se prendre la tête avec des Stéphane Plaza de la Tour de Pise, les niveaux sont plus faciles à monter (plus que leurs tours) et donc moins frustrants à atteindre.

On pourrait longtemps débattre sur le plaisir d’éliminer ces zombies ayant appris le tir auprès d’un Stormtrooper, mais vous savez quoi ? Ça marche ! Même ma fille de bientôt sept ans (oui, je m’apprête à vous embêter avec elle, désolée) a enfin réussi à y trouver sa place. On enchaîne les parties et les Victory Royale, alors qu’elle a du mal à tourner un stick. Ne se sentant désormais plus profondément inférieure aux autres, notamment aux garçons, elle aspire à s’entraîner et évoluer tout en s’amusant. Fortnite est devenu une sorte de passerelle vers le genre shooter, tout comme les modes hors-ligne de Wolfenstein 3D ou Perfect Dark ont fait mon enfance. Elle est 100% boutons, 0% gyroscope et tactile, une vraie gamer girl en devenir, elle devrait être prête dans une vingtaine d’années !

Cette nouvelle saison m’a donc permis pour la première fois de jouer assidûment avec ma meilleure amie et d’enchaîner les frags (ok boomer) sans devoir trop m’occuper des constructions. On s’amuse. Ça fonctionne. Un Battle Pass chacune et vive les parties ! Les cadeaux s’enchaînent et je découvre enfin les joies du jeu entre proches. Le gameplay autrefois molasson devient étrangement fun et addictif, mieux que de se taper Peppa Pig ou Mario 3D World en boucle, pour sûr. En bref, en reprenant sa base basiquement basique tout en l’élargissant, Epic réussit à toucher un public qu’il ne touchait pas avant, tout en ne frustrant pas les joueurs de haut niveau. Une réussite !

En quoi cette mise à jour fut décevante, me demandez-vous, alors ? Peut-être parce que je dois désormais payer pour deux, peuchère ! Que MADAME PROGÉNITURE n’est que niveau 25 à une semaine de la fin de saison, qu’elle veut de nouveaux skins, mais ne progresse pas assez vite. D’après vous, qui va devoir encore se taper TOUS les objectifs de ces derniers mois que j’ai déjà remplis ? Foncer à travers 80 niveaux en sept jours ? Ignorer le sommeil, le travail, pour le plaisir d’une espèce de petite banane ?

Nous sommes le 4 décembre 2019, je suis arrivée au niveau 36 en quelques petites heures grâce au boost d’XP. C’est en revoyant ce cerceau à travers lequel je dois sauter en utilisant un bateau que j’ai craqué. Plus jamais. J’abandonne.

Jusqu’à demain.

Fortnite est disponible sur PCMacXbox OnePlayStation 4, Switch, AndroidiOS et probablement des frigos, des micro-ondes et la cafetière de mamie.

Marine

2 réflexions sur “Hélas, cette saison 2 de Fortnite fut décevante (pour moi)

  • Cet article est génial ahah !
    Pendant tout le début de la lecture, j’hésitais, je me disais « c’est pas possible ; comment ne pas trouver tous ces challenges délirants, comment ne pas aimer cette nouvelle map, pourquoi ? ». J’ai 31 ans et je me suis laissé dévorer par ce jeu ; quel plaisir d’enfin réussir des kills avec le nouveau matchmaking ! Et puis, enfin, le final de l’article, me rappelle ma situation avec ma chérie qui vient de « tester » le jeu… et qui finalement se retrouve niveau 40 après une semaine intensive où… j’ai dû refaire tous les challenges pour elle ahahah ! Merci pour cet article humain et fun :D
  • Le suspense, tout un art :)

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