Gamingday : Surgeon Simulator CPR (Switch)

La Switch cartonne, et donc de nombreux jeux un peu bizarres commencent à sortir. Après la bonne surprise Polygod et le très lubrique Senran Kagura Reflexions, penchons-nous sur Surgeon Simulator CPR.

Une simulation de chirurgien maladroit

Autant le dire tout de suite, Surgeon Simulator CPR n’est pas une simulation sérieuse. N’espérez pas apprendre la chirurgie avec ce jeu : il n’y a aucune explication (pas même les commandes, à part sur un écran d’ordinateur quand on lance le jeu, mais encore faut-il arriver à comprendre !) et bouger ses mains correctement est un véritable supplice ! On a l’impression d’incarner un pauvre type qui a un peu trop bu et qui veut jouer au chirurgien. Ainsi, il va falloir faire des greffes de cœur, opérer un cerveau, des dents, etc. sans savoir par où commencer. Ce n’est pas de la chirurgie, mais de la boucherie !

Les patients n’ont qu’à bien se tenir !

On rentre très tôt dans le vif du sujet : pas de tutoriel ou de niveau d’initiation. Ici, la première opération est une greffe de cœur. Le jeu se joue à la première personne. On voit juste nos mains. Autour de nous, un tas d’outils : scalpels, scie à main, marteau, scie circulaire électrique, seringues… mais pas un seul écarteur ! Non seulement on ignore à quoi servent les outils, mais en plus on ne sait pas par où commencer ! Il y a aussi des écrans avec les signes vitaux du patient, histoire de faire un peu « réaliste ». On essaie donc d’attraper un outil sans tout renverser et on va tenter d’ouvrir la cage thoracique. Bien entendu, comme les mains bougent dans tous les sens, on sectionne un peu tout et n’importe quoi, ce qui provoque une terrible hémorragie. Le jeu se termine quand le patient a perdu tellement de sang qu’il a succombé à ses blessures. Il semble y avoir une bonne dose d’humour noir dans ce jeu. Si on arrive, vraiment sans le faire exprès, à mener l’opération à terme sans tuer le patient, on débloque une nouvelle opération.

Une curiosité presque injouable

Honnêtement, si les graphismes sont un peu simples, ils s’avèrent plutôt rigolos, limite cartoon. La musique est très entraînante et accentue l’aspect parodique du titre. On peut jouer avec une ou deux mains, en séparant les Joy-Con, mais dans les deux cas la maniabilité est affreuse, rendant chaque mouvement pénible. On peut difficilement attraper les objets, alors vouloir les manier correctement relève presque de l’impossible. En plus, le jeu est assez gore : à chaque fois qu’on effleure le patient, des gerbes de sang giclent de tous côtés, presque pour inciter le joueur à se défouler et à massacrer le malade. On peut aussi tenter d’opérer à deux : chaque joueur contrôlant un Joy-Con, donc une main, pour encore plus de délire et de massacre.

Les opérations font visiter l’ensemble du corps humain et même les entrailles d’un alien. Malheureusement, la maniabilité est tellement mauvaise qu’on perd patience et qu’on n’a plus envie de retenter sa chance. C’est dommage, car le concept est plutôt sympathique, mais à part vouloir faire un carnage au bloc opératoire juste pour rigoler, on ne voit pas trop l’utilité du titre. En plus, il est en anglais. Bon, de toute façon il n’y a pas de dialogues, alors cela ne dérange pas beaucoup.

Un délire issu du Global Game Jam 2013

Le but de ce « concours » est de réaliser un jeu en 48 heures. On comprend donc les défauts du jeu : les développeurs n’ont pas eu le temps de peaufiner les commandes. Il faut surtout le prendre au second degré : c’est un gros délire volontairement un peu enfantin et peut-être même peu maniable de ce fait, c’est pourquoi il faut garder cela en tête quand on joue. Ce n’est absolument pas une simulation sérieuse et réaliste, donc difficile de donner un avis correct dessus. Si on aime les jeux à petits prix juste pour se taper un gros délire, alors Surgeon Simulator CPR est fait pour vous. Disponible également sur Mac, iOS et PS4, c’est la version Switch qui est la plus barrée. Encore une fois, ce n’est pas une simulation sérieuse, mais bien un jeu de niche, c’est pourquoi ce nouveau jeu de Bossa Studios se trouve à petit prix (9,99 €) sur l’eShop. Tant qu’à jouer à des jeux bizarres, intéressez-vous aussi à Polygod et Senran Kagura Reflexions.

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