Gamingday : Polygod (Switch)

Voici venu le temps des tirs bien méchants. Avec Polygod, on s’en prend plein les dents. C’est un shooter nerveux pour joueurs sérieux. Petite présentation, d’après la version Switch.

Déjà, on va vite se débarrasser du titre un peu gênant et bizarre qui ne désigne pas un accessoire pour gros SM en manque, mais bien un tout nouveau shooter sorti des cartons de Krafted Games. Le jeu est disponible sur Steam, XBOX ONE et Switch depuis le 17 août 2018, pour un petit prix (environ 15 €). Je vous entends déjà dire qu’avec la rentrée, les shooters ne sont pas ce qui manque, et vous avez bien raison ! Mais Polygod n’est pas un shooter comme les autres. C’est une expérience à la fois artistique et hardcore.

Un shooter minimaliste

Ce qui fait le charme de Polygod, ce sont ses graphismes cubiques et colorés, ses personnages et monstres bizarres qu’on dirait presque inventés par un gamin de 6 ans. Mais c’est une expérience visuelle inédite, car la direction artistique est « inspirée par l’artiste surréaliste métaphysique Giorgio de Chirico qui est célèbre pour le ton étrange et artificiel qu’il donne aux paysages urbains ». Donc non, ce n’est pas moche, c’est de l’art. Comme ça, on ne passe pas sont temps à admirer les décors et on se concentre sur l’action. Comme dans tout jeu qui se respecte, le personnage sait sauter et tirer en continu, mais se contenter de cela ne sera pas suffisant.

De l’action à revendre

Dans Polygod, les niveaux sont générés aléatoirement. Pour la petite histoire, le joueur incarne un homme sans visage qui doit relever les défis des 7 dieux du jeu. Chacun veut que le joueur combatte dans son arène pour affronter le champion des lieux. Les ennemis sont cachés partout et il y en a 35 différents : immobiles, qui poursuivent le joueur, volants, etc. Il faut apprendre à bien les connaître ! Heureusement, dans les niveaux, il y a aussi des autels où acheter des bénédictions. En fait, ce sont des améliorations pour l’arme ou le personnage. On peut combiner les bénédictions entre elles (il y en a 100 !) pour trouver la combinaison qui nous convient le mieux. C’est une bonne idée, mais les bénédictions coûtent cher en âmes. Il faut donc vaincre plein d’ennemis pour récupérer leurs âmes afin de les échanger contre des bonus vitaux. Chaque ennemi vaincu permet aussi de récupérer un peu de santé, ce qui n’est pas du luxe.

Quand on arpente les niveaux, on se demande toujours d’où les ennemis vont surgir. Heureusement, la musique aide bien : quand on est en lieu sûr, elle est assez douce, style « musique zen que les psy adorent mettre dans leur salle d’attente », croyant que ça adoucit les mœurs, alors que personnellement, ça me donne des envies de meurtre ! Mais quand un ennemi se trouve à proximité, elle devient rythmée, genre « techno des année 90 », et ça me plaît énormément ! Donc voilà, comme dans tous les FPS, on avance avec précaution et on tire comme un malade pour éliminer tous les monstres. On améliore son arme et son avatar dès que possible et on croise les doigts pour ne pas se faire laminer par le boss. Car Polygod n’est pas un jeu pour fillettes !

Une difficulté à croissance brutale

Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est un jeu difficile. Un jeu pour faire plaisir aux hardcore gamers qui ont en marre des FPS commerciaux. L’idée de génie, c’est d’adapter la difficulté au joueur. Mais même si on est une quiche, ce ne sera pas une partie de plaisir. Et si on est fort, cela sera cauchemardesque. Heureusement, le jeu a aussi été pensé pour récompenser les joueurs moins habiles, qui compensent leurs lacunes par une grande stratégie. Ainsi, soit on est un vaillant combattant, genre Rambo, soit on est un fin stratège. Dans les deux cas, on va souffrir.

Un jeu social

Polygod n’est pas uniquement un shooter nerveux. Si on croise un niveau qui nous plaît bien, on peut le sauvegarder et même, si on a des amis, le partager avec eux. On peut sauvegarder plusieurs graines (les niveaux) et avancer dans chacun au rythme qu’on souhaite. Si on est fort, on pourra même débloquer jusqu’à 15 personnages jouables avec des caractéristiques uniques. De quoi récompenser les efforts fournis. Polygod permet aussi de s’amuser à plusieurs, pas uniquement seul comme un otaku qui ne sort de sa chambre que lorsque le courant est coupé, mais aussi en ligne ou en coop jusqu’à 4. Malheureusement, sur Switch on se contentera du jeu en local, pour l’instant. Mais la version Switch propose une autre façon de jouer.

Les joies de la visée gyroscopique

Sur XBOX ONE et PC, on se contentera d’un contrôle classique. Sur Switch, non seulement on peut joueur de façon traditionnelle, mais on peut aussi activer la visée gyroscopique. Ainsi, la manette devient véritablement une arme qu’on bouge dans tous les sens pour viser. Pour être honnête, je n’ai pas été très convaincu par cette fonction lors de mes parties. J’ai trouvé que c’était moins précis et plus lent. Mais c’est peut-être aussi parce que je suis une quiche en FPS. J’assume ! Quoi qu’on en pense, il est toujours bon de constater que les développeurs font des efforts pour tirer parti de toutes les possibilités offertes par les différentes plateformes. Bon, au final, ça donne quoi ?

Un jeu à réserver aux meilleurs

Si Polygod ne va pas séduire les joueurs par ses graphismes somptueux, c’est une expérience visuelle et sonore intéressante. Mais c’est surtout un shooter pur et dur qu’on ne mettra pas entre toutes les mains. Si vous trouvez les FPS trop faciles, Polygod est fait pour vous. Que vous jouiez sur PC, XBOX ONE ou Switch, vous trouverez un défi à votre mesure. Mais il faudra passer des heures sur le titre pour le maîtriser. Dans Polygod, quand on meurt, on recommence tout depuis le début. La vie est dure, mais c’est la vie ! Enfin un shooter qui fait du bien là où ça fait mal. Même si c’est un jeu de niche réservé à une élite, on est content que Krafted Games propose des titres de ce genre, qui viennent combler un manque. Petit bémol : le jeu est en anglais. Il y a peu de textes, donc cela ne nuira pas trop aux allergiques à la langue de William & Kate, sauf pour comprendre l’effet des bénédictions. Un petit trailer pour finir :

 

 

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