Event : Devolver Digital à Paris
C’est dans un sympathique bar parisien, le Planète Mars, en plein 11ème arrondissement, que l’éditeur indépendant le plus hype du moment a présenté quatre de ses titres à venir.
L’un des fondateurs de Devolver Digital, Graeme Struthers, était présent, en compagnie de certains développeurs : John Ribbins, fondateur du studio Roll7 et créateur de Not a Hero ; Mark Foster et David Fenn du studio Acid Nerve, développeurs de Titan Souls ; et enfin, Tomasz Waclawek, créateur de Ronin.
Le jeu de Dodge Roll Games, Enter the Gungeon, était également jouable mais ses créateurs n’étaient pas présents à l’événement.
Nous avons pu jouer à tous les jeux présentés et voici nos premières impressions sur ces titres dont la sortie est, pour certains, imminentes.
Titan Souls (PC, PS4, Vita)
Je ne m’attarderai pas trop sur ce titre, puisqu’il est déjà disponible et qu’une critique en bonne et due forme viendra développer ces quelques impressions. Toutefois, sachez que le jeu proposera une vingtaine de boss à vaincre, tous designés avec amour par des développeurs soucieux d’exploiter à fond une mécanique toute simple de lancer/récupération de flèche.
Dans Titan Souls, vous êtes un petit aventurier devant vaincre 18 Titans, dans ce qui semble être un immense sanctuaire en ruines (toute similitude avec Shadow of the Colosssus est évidemment voulue). Armé d’une et une seule flèche, il faudra bien analyser le pattern de chaque ennemi et trouver l’ouverture permettant de l’envoyer faire un bisou au point faible du boss.
Si les trois combats présents dans la démo (et le prototype gratuit) font toujours office de « tutoriaux » pour le système de jeu, force est de constater que les boss suivants (notamment dans la zone de glace) font intervenir d’autres mécaniques et demanderont un peu plus qu’une flèche bien placée pour être vaincus.
Titan Souls est disponible depuis le 14 Avril 2015 sur PC (Windows, Mac, Linux) et le 15 pour les PS4 et Vita.
Ronin (PC)
Jeu développé par une seule personne, le polonais Tomasz Waclawek, Ronin a commencé sa carrière en tant que prototype lors de la Cyberpunk Jam, avant d’être répéré par Devolver pour développer une version commerciale. Le jeu est grandement inspiré par l’excellent Gunpoint de Tom Francis : comme ce dernier, il s’agit d’un jeu d’infiltration en 2D où votre avatar peut sauter et s’accrocher à n’importe quelle surface, qu’elle soit horizontale ou verticale, dans un univers cyberpunk autant inspiré par Blade Runner que Mark of the Ninja. Point notable, le développeur a troqué le pixel-art un peu quelconque du prototype pour un rendu comics du meilleur effet.
La vraie différence avec Gunpoint réside dans son système de combat, au tour-par-tour : chaque fois que vous êtes repéré par un ennemi, le temps se fige et vous devez choisir une action à effectuer. Pour vous aider dans votre décision, des lignes rouges viennent barrer l’écran, indiquant là où les ennemis vont tirer (ou attaquer) lors du tour suivant.
Il faut donc sans cesse jongler entre sauter pour éviter un coup et profiter d’un tour où les ennemis visent à côté pour faire le ménage dans leurs rangs, ce qui donne un rythme très haché aux affrontements. Cela permet d’avoir toute latitude pour la réflexion pure et l’anticipation de plusieurs coups à l’avance. Ronin n’est pas facile à prendre en main au départ (même reproche pour Gunpoint, notez), mais il est vraiment jouissif d’éliminer les ennemis à la chaîne une fois les subtilités assimilées.
Ronin est prévu pour sortir le 20 Mai 2015 sur Windows, Mac et Linux.
Enter the Gungeon (PC, PS4)
Croisement parfait entre The Binding of Isaac (pour le gameplay aux deux sticks) et Nuclear Throne (pour la nervosité de ses affrontements avec de grosses pétoires), Enter the Gungeon intègre toutes les éléments à la mode aujourd’hui. Pixel-art chiadé fourmillant de détails et d’animations rigolotes ? Check. Génération aléatoire du loot et des niveaux ? Check. Permadeath ? Check. OK, Enter the Gungeon est officiellement mon titre favori de cette sélection.
Dans un donjon dont l’enchaînement des salles est aléatoire (mais ces dernières ont été créées manuellement par les développeurs), il vous faudra récupérer l’arme ultime, un pistolet capable de tuer le passé. Oui, vous avez bien lu. Car chaque personnage que vous incarnerez est une pauvre âme rongée par les remords et souhaite plus que tout changer son passé afin de remettre son présent dans la bonne direction. Vous vous retrouverez ainsi dans le Gungeon, blindé de monstres armés jusqu’aux dents, qu’il faudra affronter pour mettre la main sur ce fabuleux trésor.
Grâce à son humour débilou et ses affrontements qui virent parfois au bullet-hell hyper-exigeant, Enter the Gungeon est un titre très prometteur et un chronophage en puissance : ses possibilités se voient en plus décuplées par la huitaine de personnages à incarner, le challenge évolutif du donjon qui devient de plus en plus difficile avec nos victoires sur les salles précédentes, et des armes complètement farfelues à débloquer…
Enter the Gungeon devrait sortir au cours du troisième trimestre 2015 sur Windows, Mac, Linux et PS4.
Not a Hero (PC, PS4)
Dans la veine du précédent titre, Not a Hero est un shooter surexcité, à l’humour et la violence complètement débridés. Dans un futur zarbi où un lapin géant violet du futur nommé BunnyLord veut devenir le maire d’une mégapole, il vous revient l’insigne l’honneur d’aller nettoyer la ville de toute activité criminelle afin que BunnyLord remporte l’élection. Au cas où vous vous poseriez la question : non, le développeur est totalement sain et équilibré, et ne semble pas avoir consommé de substances étranges pour concevoir ce titre.
Très nerveux, Not a Hero est un cover-shooter en 2D, pétaradant de couleurs fluos et d’hémoglobine cartoon. Plusieurs personnages sont jouables, chacun avec sa petite spécificité : si un est rapide tout en emportant deux pistolets, un autre est plus lent mais se trimballe avec un fusil à pompe dévastateur… Des power-ups sont à ramasser dans le niveau, tous participant au côté hystérique de l’ensemble : grenade faisant tout péter, munitions inflammables qui transforment les ennemis en torches humaines, etc. Si les moyens pour y arriver sont variés, le but de chaque niveau est toujours le même, à la manière de Hotline Miami (dont il reprend aussi l’esthétique flashy-années 80) : dégommer tout le monde et s’enfuir.
La campagne promet d’être dense (plusieurs dizaines de niveaux, tous très grands et remplis d’ennemis) et la profusion d’objectifs secondaires apporte une sacrée rejouabilité à Not a Hero. Comme pour Enter the Gungeon, le jeu est splendide visuellement, avec des centaines de petites animations et de répliques toutes plus déjantées les unes que les autres : on entend parfois les flics hurler « You’ve broken some laws ! » en débaroulant de leur hélicoptère, avec un accent british savoureux. Not a Hero est clairement le deuxième titre Devolver qui m’ai fait de l’œil, du peid et du reste lors de cette présentation !
Not a Hero sortira le 7 Mai 2015 sur Windows, Mac et Linux, et sa sortie sur PS4 reste encore indéterminée.
Go-Ichi
Remerciements : Salima de CosmoCover pour l’organisation et son accueil, le Planète Mars pour l’hébergement de l’événement, Devolver Digital et tous les développeurs présents pour la démonstration de leurs jeux !