En avril, c’est Dragons et Mario sur grand écran

Alors que le nouveau film Super Mario Bros. cartonne, les adaptations vidéoludiques sur grand écran ne sont pas en reste avec le tout dernier film tiré de la licence Donjon & Dragons. Notre verdict, après l’avant-première.

Je ne sais pas si cela s’est passé partout en France de la même façon, mais j’avais réservé mes place pour l’avant-première de Donjons & Dragons : L’Honneur des Voleurs fin mars, le film devant être projeté le 2 avril. Mais deux ou trois jours avant, tout a été annulé et reporté au 9 avril. Sans explication. En plein week-end pascal. Ce qui a empêché une amie de venir, repas de famille oblige. C’est donc avec une certaine appréhension que je suis allé à cette avant-première dans mon cinéma local. Et là, une autre déception m’attendait.

Un marketing pas vraiment à la hauteur

Je vais régulièrement aux avant-premières des films qui me plaisent. Des blockbusters américains. Et je repars avec de goodies qui font toujours plaisir. Sans parler des coins photos et maquettes/accessoires disséminés par-ci, par-là pour mettre dans l’ambiance. Pour Donjons & Dragons, rien d’autre que l’affiche du film dans un coin histoire de faire une petite photo souvenir. Bon, quand on est habillé en voleur, cela fait toujours son petit effet, même si Dracaufeu était jaloux de ne pas avoir décroché le rôle principal des dragons !

Il est vrai que le film a coûté 150 millions de dollars avant les dépenses marketing et que l’échec de la trilogie (2000, 2005 et 2012) n’encourage pas à faire des dépenses superflues. Néanmoins, un effort à ce niveau aurait été très appréciable. D’autant plus que le jour et l’heure choisis n’étaient pas propices à rameuter les foules : en plein dimanche de Pâques à 16h45, il n’est pas étonnant de voir le film projeté dans la plus petite salle du cinéma ! Salle assez vide, mais pour ce créneau c’était plutôt bien rempli !

Une très bonne surprise

Une fois le film commencé, en revanche, on est tout sauf déçu. Les effets spéciaux sont magnifiques : les transformations sont fluides, les mouvements sont naturels, les effets de lumière superbes. Bref, c’est du grand art. L’histoire se suit avec intérêt, même si cette dernière n’est pas très compliquée. On nage en plein heroic fantasy, avec de nombreux points communs avec Le Seigneur des Anneaux. D’ailleurs, certains décors font penser à La Comté ou aux Mines de la Moria.

Ce film rappelle aussi combien l’heroic fantasy est source d’inspiration pour de nombreuses œuvres dont Game of Thrones : le Donjon Rouge et Port-Réal nous viennent tout de suite en mémoire.

Il y a des paysages splendides et variés, des créatures nombreuses, des peuples variés, des morts-vivants, des dragons, de la magie… Bref, tout ce qu’on aime dans le genre. Puis il y a tout ce qui fait de Donjons & Dragons un classique. On y retrouve donc ses classes de base : barbare, troubadour, voleur, mage. Le film fait allusion aux différentes factions de cet univers particulier ainsi qu’à quelques lieux comme la Porte de Baldur. Et là, on a envie de rejouer à plein de jeux : la saga Baldur’s Gate et aussi Neverwinter et bien d’autres encore. Le casting est également bien trouvé.

Une distribution influencée par les codes d’aujourd’hui

Dans notre groupe de héros, on trouve Chris Pine, très séduisant et stupide, voire anti-héros, mais attachant quand même. À ses côtés, une Michelle Rodriguez en très grande forme qui campe une barbare très convaincante. Elle semble en avoir plus dans la tête que son acolyte et cela semble volontaire : le film essaie de donner le beau rôle aux femmes. Ainsi, Sophia Lillis est également excellente et ses métamorphoses en mettent plein la vue ! Cette dernière est en décalage total avec Justice Smith qui, après Détective Pikachu, joue le deuxième anti-héros du groupe en incarnant un mage raté.

 

On retiendra également Hugh Grant, impeccable en roublard très charmant. Un rôle sur-mesure pour l’ancien gendre idéal qui faisait craquer tout le monde dans les années 1990. Même s’il a pris quelques rides, il conserve son sourire ravageur qui colle parfaitement au personnage. Lui aussi est censé paraître ridicule pour valoriser les personnages féminins, par contraste. Pourtant, il est réellement crédible dans son rôle de méchant.

Néanmoins, avec toute la bonne volonté pour faire changer les choses, les codes de Donjons & Dragons sont ce qu’ils sont et c’est quand même un personnage masculin qui, à mon sens, à le plus beau rôle et incarne le héros d’Heroic Fantasy pur et dur. C’est René-Jean Page qui s’y colle et se met dans la peau d’un paladin incorruptible et vertueux. Un guerrier à la noblesse d’âme et au cœur pur comme on en voit peu. Un combattant implacable, intraitable avec ses ennemis. Une force de la Nature que rien ne saurait ébranler. Bref, le héros qu’on aimerait incarner dans tout RPG digne de ce nom.

Ainsi, les personnages sont variés et représentatifs de la licence. Le bestiaire aussi, même si les affiches sont un peu mensongères car le terrible dragon Rakor n’est que peu présent. Il y a bien d’autres dragons, mais ce n’est pas pareil. En revanche, Hasbro qui finance en partie ce film n’hésite pas à sortir de nombreux jouets.

Des produits dérivés en pagaille

Côté produits dérivés, on est servi : les figurines des quatre héros sont toutes disponibles, bien détaillées et articulées. Les monstres ne sont pas oubliées : Rakor a droit à sa figurine ainsi que son dé 20, tout comme l’ours-hibou et le dragon obèse. Il fallait oser, Hasbro l’a fait !

 

Les monstres qui se transforment en dés 20 ou inversement ne sont pas sans rappeler Transformers, mais le prochain film de cette licence est pour un peu plus tard. Hasbro commercialise aussi le pilier de gelée qu’on voit dans le film, compatible avec les figurines. De quoi revivre une scène importante ! Néanmoins, ce n’est pas donné : environ 20 € le dé ou 45 € le dragon, c’est du luxe de nos jours. Espérons que la qualité soit au rendez-vous ! Mais la machine est lancée et elle ne s’arrête pas là : même la bande-son réserve des surprises.

Le grand retour de Mylène Farmer

Cela peut paraître surprenant, mais pas tant que ça. Souvenez-vous : la belle a fait plein de duos avec des grands noms américains (Moby, Seal), a collaboré avec le créateur de Ghost in the Shell et fait tout pour vivre avec son temps. Même si son style est plutôt gothique, il va bien avec ce film. D’ailleurs, Hugh Grant a des costumes assez gothiques lui aussi. C’est donc une belle surprise de voir Mylène Farmer signer avec talent la bande originale du film en France et dans plusieurs autres pays, mais pas outre-Atlantique. Son titre « L’Emprise » fait merveille pendant le générique de fin :

Un retour en grâce de cette grande chanteuse qui nous montre une fois de plus qu’elle a un énorme talent et que ses chansons sont aussi difficiles à interpréter qu’envoutantes.

Un film à ne pas manquer malgré une concurrence féroce

Les grosses sorties s’enchaînent et, au box office mondial, c’est une autre adaptation d’un jeu vidéo qui tient le haut de l’affiche : Super Mario Bros. le film.

Avec 370 millions de dollars de recettes, c’est un énorme succès pour les créateurs des Minions et il ne va pas en rester là. C’est un concurrent sérieux pour Donjons & Dragons : L’Honneur des Voleurs, avec le très populaire Chris Pratt dans le rôle de Mario. D’ailleurs, je compte bien aller voir ce film aussi.

Mais Donjons & Dragons : L’Honneur des Voleurs a plein de qualités et mérite qu’on ne passe pas à côté. C’est un superbe divertissement pour toute la famille, sans temps mort et sans longueurs. On ne peut que vous conseiller d’aller le voir, vous serez réellement enchantés !

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