Conférence : les 25 ans de Metal Gear – Hideo Kojima & Yoji Shinkawa
A l’occasion de l’anniversaire des 25 ans de Metal Gear, Konami nous a préparé une petite surprise. Hideo Kojima himself, accompagné de Yoji Shinkawa (Directeur artistique sur plusieurs Metal Gear) nous ont fait l’honneur d’une MasterClass au MK2 Bibliothèque le 9 mai.
L’interview a duré près de 2h et l’on a appris énormément de choses sur la série des Metal Gear, de leurs origines à maintenant, mais aussi un peu plus sur la vie et le parcours de monsieur Kojima.
Voici une petite rétrospective de ce qui s’est dit pendant cette conférence des plus intéressantes !
Après une petite vidéo d’intro, retraçant toute la série des Metal Gear, du premier sur MSX en passant par ceux sur PlayStation, PSP ou encore 3DS, Hideo Kojima et Yoji Shinkawa sont arrivés, escortés par 2 Snake plus vrais que nature, le tout sous la houlette de Julien Chièze qui pressentait et animait le « débat ».
L’enfance de Kojima
Hideo Kojima écrit des romans depuis l’âge de 10 ans. Puis, avec l’aide de ses amis, il a commencé à réaliser de petits films en 8 mm qu’ils diffusaient ensuite à la fête de l’école. Il a toujours eu cette volonté de créer des scénarios et des histoires.
Vrai passionné de cinéma, il a regardé énormément de films dans sa jeunesse, des films Américains, Japonais, Allemand, Français, et il a appris, grâce à eux à manger des spaghettis, à appeler un taxi ou encore à embrasser une fille. Pour l’anecdote, il a ensuite été déçu car, la manière d’embrasser les filles comme dans les films, n’a pas fonctionné sur les Japonaises.
Il a ensuite continué ses films au lycée, mais ses amis n’étaient pas aussi impliqués que lui car ils voulaient se diriger vers des carrières professionnelles profitables et entrer dans de grosses sociétés Japonaises. Kojima s’est donc retrouvé tout seul et il a repris l’écriture de romans, seule façon pour lui de continuer à raconter des histoires sans aucune aide extérieur. Puis un jour, il a découvert la Famicom (la NES en France) et a eu une vraie révélation. Le jeu vidéo allait être pour lui une manière de faire vivre ses histoires.
La genèse de Metal Gear
Kojima nous a appris qu’il avait d’abord commencé chez Konami en tant que game designer sur Penguin Adventure sur MSX à l’époque.
Il avait 100 à 200 idées par jour donc ils l’ont ensuite mis sur un projet de jeu de catch mais qui a malheureusement été annulé. De fil en aiguille il s’est retrouvé à la création de son premier jeu : Metal Gear.
Comme son précédent projet, Lost World a été annulé, il devait faire ses preuves chez Konami et leur prouver qu’ils avaient eu raison de lui faire confiance. Les jeux de guerres étant légion à cette époque, on lui a donc demandé de s’atteler à un jeu militaire, mais comme il ne souhaitait pas créer un jeu violent, il a décidé de s’inspirer d’un film qui lui avait beaucoup plu : La Grande Evasion.
Kojima oriente donc son scénario vers un système de jeu où l’on s’échappe, plutôt que du combat en première ligne. Il a aussi expliqué qu’à l’époque, le MSX avait déjà du mal à gérer plus de 3 splits en même temps à l’écran et que créer un jeu avec une armée dans ces conditions était quasi impossible. Voilà, donc comment est né le premier jeu d’infiltration de l’histoire : un seul personnage qui s’infiltre dans une base ou essaie de fuir ses ennemis. Le premier du genre pour les joueurs, un jeu ou il faut être furtif et accomplir ses objectifs : Metal Gear était né !
La série des Metal Gear
Ce qui fait l’originalité de la série des Metal Gear, outre le fait qu’il s’agisse là du premier véritable jeu d’infiltration, c’est surtout les idées hors du commun de Kojima qui, par exemple, vous fait changer de port de manette face à Psycho Mantis dans Metal Gear Solid sur PS1 ou encore lire des indications au dos des jaquettes de jeu pour pouvoir résoudre une énigme et continuer ainsi le jeu. A chaque nouveau jeu, il nous avouera que son but est toujours de proposer des créations, de l’inédit et de repousser les limites de la machine. Le joueur reste ainsi toujours surpris, tous les codes étant brisés et cela crée plus d’interactions originales avec le jeu.
Pour l’anecdote, il nous a parlé d’un de ses autres jeux : Snatcher. Dans ce jeu le personnage principal doit s’introduire dans une usine. Lorsqu’il entre, le volume baisse subitement de 10 et un robot annonce alors qu’il faut remonter le son. Si le joueur augmente le son, il entend alors une sorte de « tic tac de montre ». Plus on se rapproche de l’objectif, plus on se rend compte qu’il s’agit en fait d’une bombe. Si le joueur ne s’enfuit pas à temps, celle-ci explose avec le vrai volume cette fois, ce qui provoque une vrai surprise et frayeur chez le joueur. Kojima a d’ailleurs reçu plusieurs lettres de gens mécontents à ce sujet disant que cela a réveillé leur femme qui dormait à côté.
La fresque des Metal Gear
Kojima nous avoue qu’il n’a jamais pensé à l’histoire de Metal Gear dans son ensemble et que tous les retournements de situation ne sont donc pas prémédités. Pour lui, chaque jeu de Metal Gear est le dernier et il ne pense pas à une éventuelle suite en les réalisant.
Chaque épisode se doit d’apporter de nouvelles sensations qui bouleversent la vision générale de la série. Il cite d’ailleurs comme exemple la série de la Planète des Singes où les 5 épisodes apportent une vision différente et perdent un peu le spectateur dans ce qu’il croit être la vérité.
Par contre, au niveau de la mise en place comme cela devient compliqué, ils sont obligés de mettre en place des tableaux récapitulatifs complexes afin d’être sûr de ne pas se tromper et d’être raccord au niveau du scénario global. Par exemple, Metal Gear Solid sur PlayStation qui est considéré comme le premier épisode et qui s’est le mieux vendu, est en fait le 3ème volet de la série au niveau de l’histoire chronologiquement parlant.
Maintenant, Hideo Kojima veut passer le flambeau des Metal Gear à son jeune staff et pouvoir se concentrer sur autre chose. Tel James bond, la série peut continuer encore longtemps, même avec des équipes différentes. C’est d’ailleurs le cas avec Metal Gear Solid Rising, un spin-off de la série.
Du côté du design
C’est au tour de Yoji Shinkawa de se livrer un peu et de nous faire part de son travail sur la série des Metal Gear.
Avec l’hiragana « me » Shinkawa nous fait un casque de Kamen Rider en souvenir de sa maman qui lui a donné envie de dessiner.
Shinkawa est un passionné de dessin, il dessine depuis toujours. Après des études d’art dans le Kansai, il arrive à être embauché chez Konami en 1994 et il débute sur le Metal Gear Rex.
Ensuite, pour le nouveau design de Snake, il a gardé ce qui fait l’essence même du personnage, notamment son bandeau et ses accessoires très masculin, mais il s’est également inspiré de l’acteur Christopher Walken afin de lui dessiner un nouveau visage. D’ailleurs, ce bandana fait partie intégrante du personnage, et, comme il est très compliqué de donner des expressions à un visage privé de sourcil, le bandeau est comme une deuxième peau qui se ride lorsque Snake est en colère etc.
Puis, Yoji Shinkawa nous a fait l’honneur de réalisé en direct un petit dessin plutôt sympathique. Voyez plutôt en vidéo :
– Pour finir, voici les quelques annonces que l’on a eues en fin de conférence :
Concernant Kojima Production, ils ont toujours suivi les plateformes Sony et Hideo Kojima lui-même est persuadé que l’avenir est dans le Cloud Gaming. Voilà pourquoi il nous parle de son futur projet, déjà en cours, le Fox Engine, un nouveau moteur très ambitieux.
Il nous annonce également un nouveau jeu en cours de développement sur ce nouveau support : le projet Ogre qui se situerait dans un vaste monde ouvert. Nous n’en savons pas beaucoup plus pour l’instant et il faudra attendre l’ E3 pour avoir un aperçu jouable de Metal Gear Rising et probablement une annonce en Juillet pour les 25 ans officiel de MGS au Japon pour en savoir plus sur le Project Ogre.
A suivre donc !
Remerciements : Konami, Vp com, Hideo Kojima, Yoji Shinkawa, Julien Chièze, Florent Gorges, Mk2 et Rémy Argaud
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