Test : Tom Clancy’s – The Division (PS4)
On en a pris l’habitude, du fameux jeu, parfois d’Ubisoft et parfois non, qui fait parler, parler et encore parler, tout en mettant beaucoup de temps à arriver, si bien que malgré les ventes colossales, les jeux déçoivent par rapport aux premières images dévoilées, tournant alors sur des PC surboostés. La nouvelle licence Tom Clancy’s The Division est-elle la « digne » successeur de Watch_Dogs et consorts ?
Niourk
Durant le fameux Black Friday, dont les féru(e)s de démarques sont friands, une épidémie se propage à coups de billets de banque. Riche idée ! La cellule endormie dont vous faites partie est alors appelée à la rescousse et celle-ci se nomme *grosse voix-off de blockbusters* : The Division ! Effectivement, ça sonne comme un film à gros budget que tout le monde va voir, alors qu’il est complétement nul et fera juste l’apologie de la violence. Finalement, cette catégorie existe et se porte même très bien, également dans le jeu vidéo. Cette dernière se basant sur un système de jeu pauvre et un scénario qui l’est tout autant, en plus de sentir le réchauffé. Clairement, c’est bel et bien le cas pour son histoire. D’ailleurs, elle sera plutôt rapidement expédiée au sein même de l’aventure, tant les scènes censées apporter à cet aspect sont rares et insipides. Si vous aviez craqué pour Tom Clancy’s The Division de par les bribes scénaristiques lâchées depuis son annonce, faites demi-tour. Quoi que, à l’instar de ces fameux longs-métrages du même acabit, de nombreuses personnes adorent ces navets chez les AAA aussi. Cependant, contrairement à d’autres softs, celui-ci sera vraiment léger sur ce qu’il vous apprendra de l’histoire.
Bon point dès le départ, néanmoins, puisque l’on est laissé libre dans le choix du sexe de son protagoniste, afin d’évoluer aussi bien en solo qu’à plusieurs.
Pas d’inquiétude, toutefois, car sincèrement on ne s’attend pas à du grandiloquent du côté scénario chez un logiciel de ce genre. En revanche, dans le contenu, il faudra forcément du lourd, étant donné tout le barouf fait autour de lui.
Diviser ses stats pour mieux régner
Bien que la dimension jeu de rôle fut l’axe principal de la communication pour Tom Clancy’s The Division, les images ne laissaient aucun doute sur le fait que l’on serait, en réalité, en face d’un TPS action. Il faut bien avouer que l’on nous annonce du RPG à toutes les sauces depuis quelques années, il suffit de jeter un œil aux communiqués de presse pour cela. Au final, cette couche rôliste annoncée ne s’avère en réalité qu’une augmentation de ses caractéristiques, de quoi confier aux éditeurs que depuis la nuit des temps, ou presque, nous ne jouons alors qu’à des jeux de rôle.
Ceux à connotation sportive où l’on améliore son athlète et lui donnons un look précis que l’on fait évoluer. Ceux de course, où l’on customise notre véhicule avec des pièces améliorant son rendement et lui donnant un certain style visuel. Les beat’em all ultra bourrins, où le héros sans peur et sans cervelle glanera des points le rendant plus puissant, tout en récupérant de nouvelles armes, des objets… Cela vaut également pour tous les autres genres et parfois l’aspect RPG que l’on nous vend se trouve, en réalité, largement plus ridicule que ce que nous avons pu évoquer à l’instant. Alors, The Division ne s’arrête-t-il finalement pas juste à cette facette de statistiques gonflées et d’items récupérés ? Eh bien, heureusement pour lui et son originalité : non, il va plus loin !
Cela vaut principalement par son système de combat. Si au premier abord on pourrait légitimement croire qu’en flinguant un ennemi il ne durera pas bien longtemps, on se rendra vite compte que la dimension rôliste influe directement sur ces affrontements, avec des points de vie se retirant selon l’endroit où vous le touchez, certes, mais aussi selon l’amélioration de votre personnage et donc, sa puissance. Cela n’est finalement pas si surprenant dit de cette façon, mais manette en mains, on ressent véritablement plus l’affiliation à un jeu de rôle qu’à un d’action, où pourtant on retrouve aussi cette feature, mais de manière moins profonde. Si l’on a l’habitude de viser certains points vitaux des adversaires dans un TPS classique et que cela s’avère efficace, même lorsque notre héroïne ou héros n’est pas de haut niveau, ici l’impact est tout autre. Clairement, il rappelle, quelque part, les tactical RPG où en se positionnant de telle manière par rapport aux vilains, ainsi que selon notre évolution, on dégagera davantage de dégâts.
Le mix est donc assez intéressant et pourrait guider les habitués des jeux de tir classiques vers les jeux de rôle, alors qu’ils étaient jusqu’ici rebutés par le genre, souvent considéré à tort comme trop complexe, tandis que les rôlistes vont pouvoir trouver un univers différent, sans pour autant se fourvoyer dans le tout bourrin, bien que les missions demandent essentiellement de venir à bout des malandrins par la force brute.
D’ailleurs, ceux-ci se divisent en plusieurs catégories, allant du menu fretin aux boss, mais manquent assurément de charisme. Ils sont plus résistants dès qu’ils montent en grade, évidemment, mais aucun ne ressort du lot et l’impression de croiser les mêmes personnes se fait constamment ressentir. Malheureusement, c’est le cas chez tous les jeux, aujourd’hui encore, alors que la technologie est juste colossale. Pourtant, les loubards d’un beat’em all des années 80 semblent être bien plus variés que ce que l’on peut nous proposer en 2016.
Friday bloody friday
Ce mélange des genres, concernant le système de jeu, arrive en quelque sorte à influer sur son univers. Si l’on a l’habitude de ceux de fantasy à tendance japanime, ceux cherchant l’humour dans un milieu de pop culture, voire ceux traitant de légendes slaves, nordiques ou autres, ce monde très réaliste est plutôt dévolu aux logiciels d’action et carrément absent ou presque dans le RPG. On navigue donc dans un New-York contemporain, commençant à un peu craquer suite aux évènements s’y déroulant et renvoyant vraiment ce côté froid de la ville. Ces immeubles si rectilignes, ce gris, tout ce qui se ressemble… On s’y croirait et Big Apple, bien qu’elle ne soit pas extrêmement ouverte et assez linéaire comme le veut son architecture réelle, grouille de détails et connait des changements climatiques la rendant vivante. On ne se sent pas étriqué comme au sein de tous ces faux mondes ouverts qui ne sont que couloirs, agrémentés de lointains paysages et d’un vide sidéral à proximité.
Sans rien révolutionner, en s’avérant qui plus est, faiblard dans les ennemis, les armes, ainsi que l’expérience solo en elle-même, Tom Clancy’s The Division s’en sort bien mieux que ses ainés qui avaient beaucoup fait parler, mais se trouvant décevants au final. L’approche du mélange entre jeu de rôle et de tir à la troisième personne est réussie, tandis que situer l’action dans ce New-York contemporain apporte également une expérience différente, par rapport aux codes du genre.
Inod
Points forts :
– Mix des genres
– Visuellement attractif tout en fourmillant de détails
– Prend de l’ampleur en multi
Points faibles :
– Répétitif en solo
– Scénario
La note : 15/20
La note : 15/20
Développeurs : Massive Entertainment/Ubisoft Reflections/Red Storm Entertainment/Ubisoft Annecy
Éditeur : Ubisoft
Genre : Action RPG
Supports : PC, PS4 et Xbox One
Date de sortie : en France, 8 mars 2016