Test : The Evil Within (PS4)

the-evil-within-jaquette-cover-01Nouvelle licence très attendue de par la présence de Mikami Shinji derrière sa création, The Evil Within n’en a pas moins la lourde tâche de réussir ce que les « grosses » productions ne font plus, à savoir du survival horror qui l’est vraiment. Les licences marquantes d’avant ont dérivé, les nouvelles n’ont finalement fait que de l’esbroufe, seuls les indépendants ont osé et avec brio pour un certain nombre. Les éditeurs ont senti que ce vent qui sent bon le sang revenait vivement, la salve de jeux du genre débarque donc petit à petit et dès à présent TEW vient gonfler les rangs.

Burn to be dead or alive

Si le début de notre aventure laisse songer à une grande part d’infiltration, la suite nous apprendra tout de même que pour se sortir de cet enfer, il faudra éliminer les autres.

Diverses armes seront donc à récupérer tout au long de la mésaventure : fusil à pompe, grenade, pistolet…, afin d’éliminer aussi bien le menu fretin nommé Les Hantés, que des boss, dont certains plus charismatiques que d’autres. Tandis que chez Les Hantés, vous aurez une vague impression de Resident Evil 4 lorsque vous les verrez en nombre, armés de leurs outils.
D’ailleurs, même le premier Biohazard nous sautera aux yeux lors d’une fameuse scène où l’on verra de dos un personnage accroupi, puis qui se retournera… les connaisseurs auront compris.

Clairement, on n’apprécie pas du tout ce procédé, même s’il s’agit d’un clin d’œil, puisque l’on devine tout à l’avance. L’éventuelle peur et la crainte de découvrir quoi que ce soit s’estompent donc totalement durant une certaine période.

La tension monte finalement davantage par la présence d’ennemis et le peu de moyen de se défendre, les munitions étant restreintes et la populace parfois nombreuse et quoi qu’il en soit : résistante.

On s’avancera tout de même très régulièrement à pas de velours afin d’éviter d’être entendu, tout en en profitant pour assaillir qui bon nous semblera par derrière. Sebastian étant plutôt bien doté au niveau du combat rapproché.

Mais pour frapper un grand coup, les grenades et surtout allumettes permettront, avec un peu de jugeote, de se débarrasser d’un groupe. Au même titre que les pièges que vous devrez éviter et que vous pourrez retourner contre eux, voire désamorcer afin d’en utiliser les pièces pour de l’amélioration d’équipement.

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Evilution

Comme dans tout jeu d’action de nos jours, il sera possible de faire évoluer son personnage. On a déjà vu de simples points d’expérience et divers fluides permettant cela, et bien The Evil Within nous en délivre un nouveau avec son gel vert.

Dès sa première vision, la couleur fluo se démarque de tout ce qui nous entoure, on imagine alors que cette espèce de Flubber en puissance est quelque chose de très spécial, peut-être mystique. Ou bien l’on se demande ce que ce slime peut bien faire ici et l’on s’attend alors à ce qu’un tonneau en contenant se renverse sur des catcheurs, chanteurs et autres acteurs. On tentera de rester davantage sur la première idée, mais la seconde devrait véritablement en effleurer plus d’un et les sortir un instant de cette atmosphère lugubre.

Le fauteuil sur lequel on pourra améliorer ses capacités remettra lui notre esprit bien en place, mais conservons la surprise de l’ameublement hospitalier.

Rien d’inhabituel dans ce qui est faisable :
– Aptitudes (santé, durée d’accélération, combat au corps à corps et efficacité des seringues)
– Armes (précision, puissance, coups critiques, cadence de tir, vitesse de rechargement et capacité du chargeur)
– Stock (taille de l’inventaire)
– Agonie (spécifique à l’arbalète)

Le gel se fera assez rare à première vue, mais en cherchant bien on pourra en trouver en quantité suffisante sans trop de peine, afin d’approfondir les secteurs à améliorer les plus intéressants.

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Promenons-nous dans les bois

Dans un survival horror, la peur est également amenée par les univers traversés. Que l’on vogue à peu près dans notre quotidien afin de tirer sur la corde sensible, voire de le rendre parfois un peu plus étrange ou bien carrément partir vers un monde horrifique, du moins visuellement plus que celui de tous les jours.

Sebastian oscillera entre les trois, tout en nous ayant dès le départ bien montré son monde semblant être le notre. Ce choix apporte la touche de réalisme importante pour se sentir davantage oppressé et non juste projeté dans une dimension parallèle faite de monstres à éliminer.

L’angoisse est ensuite bien présente par des décors dont aucun ne semble avoir été laissé au hasard.
D’une part avec la froideur métallique et carrelée dans laquelle vous vous retrouvez une fois aspiré dans ces ténèbres. Les cellules, les murs, les portes… du métal froid à ne plus savoir qu’en faire, ôtant tout côté rassurant et bruyant lors de chaque interaction.
Notre imagination devient également fertile en voyant du sang imprégné un peu partout, alors que notre faiblesse pourrait bien nous faire glisser dessus et laisser nos blessures apparentes entrer en contact avec.

Dès le début, on tentera d’éviter de frôler les corps rencontrés alors que c’est peine perdue, que cela soit durant la libération suite à notre réveil ou bien encore en sortant de notre impromptu bain. A plus forte raison car notre corps diminué ne peut se mouvoir correctement. Les avancées à cloche-pied sont alors très plaisantes, on y ressent vraiment la souffrance, même si la démarche reste identique pas à pas, ce qui au fil du temps enlève tout réalisme. Voilà pourquoi on préfèrera les passages avec obstacles, car tenter de se frayer un chemin dans cet état, avec un brancard ou un fauteuil roulant obstruant le couloir, apporte de nouvelles animations crédibles et une tension bien plus palpable.

Au fil de l’histoire, on évoluera vers d’autres lieux symboliques des peurs humaines, notamment au sein même de l’hôpital psychiatrique, un endroit donnant des frissons à bien des personnes sans même avoir besoin que le jeu n’en rajoute.

Puis une forêt, avec les cabanes délaissées bien sûr. De quoi oppresser davantage l’esprit du joueur, la promenade solitaire en forêt faite de bruits venant de partout et la crainte de voir un assaillant surgir de nulle part, étant également ancrée dans les peurs de la majorité de la population.

D’autres lieux seront parcourus, mais là encore, garder du mystère est une bonne chose.

Ces environnements sont assez jolis dans l’ensemble, avec parfois tout de même quelques textures en-deçà, tandis qu’à d’autres moments nous apprécierons les effets de lumière très réussis. En particulier lors du franchissement d’un couloir de l’hôpital, avec les fenêtres laissant passer la lumière du jour, dans la forêt, avec les rayons filtrés par les arbres ou encore dans l’église avec le soleil réfléchissant.

On sera davantage décontenancé par certains bugs, comme voir la moitié de sa tête disparaitre systématiquement entre un mur et une porte lorsque l’on s’en approche.
Ceux-ci présents de diverses manières dans The Evil Within, n’entravent heureusement jamais l’action.

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Convainquant dans l’ensemble en tant que survival horror, avec une ambiance sachant introduire ce qu’il faut d’angoisse, The Evil Within n’en demeure pas moins action. La faible quantité de munitions apportant cette touche survie, sans laquelle le carnage serait délibérément privilégié par 99% des joueurs, à notre grand désarroi. Il se tient tout de même très bien sur la longueur et, on l’espère, donnera envie à Tango Gameworks et Bethesda Softworks de travailler sur d’autres logiciels de ce type, sans chercher à faire perdurer une même licence, on veut de la diversité !

Inod

Points forts :
– Vraiment survival
– Environnements variés
– Visuellement angoissant
– Les affrontements face aux boss

Points faibles :
– Bugs ridicules
– Temps de chargement
– Scénario finalement moyen plus

La Note Gamingway : 16/20

Développeur : Tango Gameworks
Editeur : Bethesda Softworks
Genre : Survival horror

Supports : PlayStation 3
, PlayStation 4, PC, Xbox 360 et Xbox One
Date de sortie : 14 octobre 2014

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