Test : The Binding of Isaac – Afterbirth (PC)
Comment donner suite à un jeu déjà réputé pour son contenu pharaonique, sa replay value proche de l’infini et son challenge évolutif ? C’est certainement l’épineux dilemme qui a agité Edmund McMillen au moment de sortir cette extension, judicieusement intitulée Afterbirth.
Sans surprise, le développeur a brillamment relevé ce défi, en ne se contentant pas seulement d’ajouter un peu plus de ce qui se trouve déjà dans le jeu d’origine, mais également un mode de jeu qui vient bousculer les habitudes des joueurs aguerris : le Mode Greed.
Lilith and the Minions from Hell
On passera rapidement sur l’ajout des nouveaux ennemis, objets et environnements qui ne modifient pas en profondeur les mécaniques du jeu original, mais qui se contentent d’augmenter le nombre de succès à débloquer, les synergies possibles entre les objets (des lasers qui rebondissent contre les murs, c’est désormais possible !) ou apportent un peu de variété dans un parcours hyper-balisé pour ceux qui ont retourné le jeu dans tous les sens. Cela dit, rien qu’avec ces additions, vous risquez fortement de replonger si vous étiez déjà tombé dans la version Rebirth. Pour plus de détails sur le gameplay du jeu, je vous invite à aller lire mon test paru l’année dernière.
Sachez aussi qu’un nouveau personnage, Lilith, a rejoint le roster (ainsi qu’un autre mais chut, c’est un secret) et, soyons honnêtes, elle est complètement pétée : entre son minion qui la suit partout et attaque à sa place, son pouvoir qui permet de doubler le nombre de compagnons dans une salle et sa capacité passive qui fait apparaître des compagnons aléatoires quand elle se fait toucher, Lilith est un personnage surpuissant qu’il est jouissif de jouer. La débloquer n’est pas chose aisée, notez.
Greed is good
Le gros morceau de cette extension est donc le Mode Greed qui, lui, révolutionne complètement la façon d’aborder le jeu d’Edmund McMillen. Ce nouveau mode consiste en un défi d’endurance où la gestion des ressources est centrale. Chaque niveau, qui reprend les environnements du jeu de base, est construit de manière identique : une grande arène, deux salles d’objets (une ouverte, une fermée à clef), un marchand et une salle sacrificielle. La porte de sortie, au sud de l’arène, est fermée tant que vous n’avez pas battu les boss du niveau. Enfin, au milieu de l’arène, un bouton qui, une fois pressé, ferme toutes les portes et fait apparaître une première vague d’ennemis. Dans le même temps, un compte à rebours de quelques secondes se lance, indiquant le temps restant avant la prochaine apparition.
Chaque vague est générée aléatoirement, croissante en difficulté, et vous octroie deux pièces : ce montant est invariable, quel que soit le niveau en cours ou la complexité du combat. Il y a toujours huit rounds de monstres de base, puis deux combats de boss (et un combat optionnel pour débloquer un Devil Deal). Les monstres apparaissent automatiquement et vous pouvez arrêter le compte à rebours à tout moment, moyennant un demi cœur : des pointes enserrent le bouton une fois celui-ci enclenché. Il y a une pause obligatoire entre les vagues de monstres et celles de boss, toutefois, afin d’aller faire des emplettes chez le marchand. Répétez l’opération jusqu’à arriver devant Ultra Greed, boss redoutable et véritable « sac à PV », pour voir le bout de ce mode. Plus facile à dire qu’à faire, hein.
Penny for your soul
Vous l’aurez compris, la moindre pièce récoltée compte, puisque toute l’évolution de votre personnage repose sur l’achat d’objets : vaut-il mieux acheter une clef pour ouvrir la salle d’objet ? Ou un objet directement chez le marchand ? Est-ce que je tente d’entrer dans la salle sacrificielle, contre un point de vie, au risque de ne rien avoir en retour ? Toutes les questions qui agitent un joueur d’Isaac ponctuellement dans le jeu de base se voient concentrées et répétées en permanence pendant une partie du Mode Greed. C’est une sorte de best-of du jeu de base, une version condensée de tout ce qui fait l’attrait de The Binding of Isaac. Ce nouveau mode est cependant nettement plus difficile qu’une partie normale et est donc à réserver aux joueurs rompus à l’exercice.
Ce nouveau mode est une vraie bouffée d’air putride, qui vient relancer l’intérêt du jeu à point nommé pour tous les amateurs d’Isaac qui, en l’espace d’une année, ont certainement déjà retourné le titre dans tous les sens. Les ajouts pour les parties « classiques » et l’excellent Mode Greed justifient pleinement l’achat de cette extension, ajouts qui viennent, de surcroît, corser encore un peu le niveau général des parties : les nouveaux ennemis et boss sont bien plus vicieux et coriaces que ceux du jeu de base, mais les nouveaux objets et synergies abusées viennent contrebalancer cette montée de la difficulté. De nouveaux challenges ont également été ajoutés, tirant parti des nouveautés de cette extension (notamment les salles en « L » ou celles riquiqui.)
Si vous possédez déjà Isaac, vous avez sûrement déjà acheté ce DLC sans attendre cette critique (tardive, de toute façon) auquel cas, je n’ai que ceci à vous dire : bravo à vous, vous êtes un être de goût, mille bisous. Si ce n’est pas le cas (honte à vous et à votre famille sur 100 générations), l’achat des deux est une bonne façon de découvrir ce titre indispensable dans toute sa vicieusité (j’invente des mots si je veux) et son caractère addictogène.
Go-Ichi
Points forts :
– Le Mode Greed.
– De nouveaux objets par palettes entières.
– Les nouveaux environnements plus vivants.
– Toujours aussi addictif.
Points faibles :
– Bien plus difficile pour les nouveaux joueurs.
– Ses détracteurs ne changeront toujours pas d’avis.
La Note Gamingway : 19/20
La Note Gamingway : 19/20
Développeur : Edmund McMillen/Nicalis
Éditeur : Nicalis
Genre : Rogue-like étendu
Date de sortie : 4 novembre 2015
Supports : Windows, Mac, SteamOS