Test : Super Mario Maker (Wii U)‏‏

super-mario-maker-wii-u-jaquette-cover-01On se demande parfois pourquoi tel ou tel jeu n’a toujours pas bénéficié d’un éditeur de niveaux au cours de ses nombreux volets. C’est le cas des jeux de plateforme Super Mario en 2D qui ont pourtant vu leur héros faire un peu tout, mais jamais être à la base d’un soft de « développement ». Rien à voir donc avec Mario Paint, bien que cela reste créatif.
Mais voici qu’au bout de 30 ans, l’un des trois plus célèbres moustachus de l’histoire propose aux joueurs de s’y mettre par le biais de Super Mario Maker.

Mariocraft

Vous me reconnaissez ? Hey, c’est moi, Mario ! Et l’on va créer des niveaux emplis de tout ce qui englobe mon univers ou presque. Voici la manière dont l’on pourrait se contenter pour présenter SMM. Nul besoin de tergiverser, à partir du moment où vous savez que le but est celui d’un logiciel de création comme l’on en a beaucoup connu dans les années 1980 et 90, qui ont perduré via les modes pour les logiciels PC et qui se sont dernièrement dirigés vers un nouveau style : celui des mondes cubiques.

Ici, nous confectionnons de simples stages comme l’on en connait chez les Super Mario Bros. en 2D, puisque la 3D n’est point de mise dans ce soft. On retrouve les quatre gameplay et genres graphiques de Super Mario Bros., Super Mario Bros. 3, Super Mario World et New Super Mario Bros. U, mais ceci sans continuité. Il est donc impossible de créer sa propre aventure avec les enchainements de niveaux, de mondes, d’objectifs… Même si l’on peut le faire « pour de faux », en donnant une certaine ligne directrice à ses créations, en augmentant la difficulté, en découvrant des ennemis au fur et à mesure, des mécaniques inédites… Néanmoins, le liant n’existe pas de lui-même et c’est bien là l’un des principaux défauts.
En revanche, hors ligne est proposé le mode « Les 10 Mario », demandant d’enchainer huit niveaux avec dix vies au compteur. Cependant, cela restera d’une certaine manière « décousue », s’agissant là de rien de moins qu’un enchainement de parties n’ayant pas nécessairement quelque chose en commun. Au même titre que sa version en ligne devenant « Les 100 Mario », où huit à seize stages devront être accomplis selon la difficulté, trois étant disponibles, avec cette fois-ci cent crédits afin d’y arriver.

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Un gameplay au poil

Le grand problème d’un soft permettant d’être créatif ne vient pas forcément de lui-même, il réside bien souvent dans l’appréhension à se lancer dedans. C’est justement là-dessus que Super Mario Maker marque, alors que l’on vient à peine de le lancer. L’interface via le Wii U Gamepad n’y est pas innocente, puisque n’avoir qu’à saisir un objet avec son stylet sur l’écran de la fameuse mablette, puis le déposer où on le souhaite sur l’écran est d’une simplicité déconcertante. On repère le personnage, le bonus… on le prend, on le place et c’est réglé, avec un véritable plaisir, à chaque fois où l’on se lancera dans un niveau nouvellement formé. Sauf si vraiment on n’y met qu’une plateforme, un goomba, un champignon et here we go.
On n’a jamais l’impression d’être perdu et l’on sait immédiatement comment agir, sans même avoir besoin d’un didacticiel, ni de laborieuses phases textuelles comme cela est généralement le cas ailleurs, car leur présence s’y avère essentielle. Toutefois, il est possible d’apprendre via des explications, mais cela s’avère nettement moins drôle. Le seul petit truc en plus à savoir, mais on l’assimile rapidement, est la possibilité de secouer certains items afin de les transformer en autre chose, comme un changement de couleur de tortue incluant évidemment celui de ses capacités. Soit une façon ludique de procéder et non une fastidieuse recherche dans des sous-menus, on reconnait bien là le style Nintendo.

Lorsque votre stage est prêt et donc validé, car effectivement il vous faudra réussir à le terminer avec votre héros avant qu’il ne puisse devenir un véritable niveau, vous pourrez évoluer avec, comme dans tout Super Mario du genre. Des sauts, des tuyaux pour vous emporter ailleurs, des méchants en tout genre, mais également de toutes les tailles, des bonus, des pièges… Le tout dans nos décors favoris de la licence : le classique plein air, le sous-terrain indispensable pour les warpzones, le milieu aquatique, le manoir hanté, la forteresse volante et bien sûr, le château dans lequel n’est jamais notre princesse.
Aisé, retord, bourré d’ennemis géants semblant bloquer le passage, ingénieux… Votre imagination et votre personnalité pourront s’adonner à la création comme bon leur semblera. On repèrera les sadiques, tandis que le plaisir, la réflexion et les « oh j’y étais presque » seront de la partie comme avec les productions classiques du plombier.
Notons aussi la bonne idée de ne pas servir sur un plateau tous les accessoires dès le début. Il sera nécessaire de passer du temps dessus, particulièrement à la construction, afin de débloquer de nouvelles choses. À l’instar d’un RPG et de tout un tas d’autres genres, où l’avancée permet d’acquérir des capacités et autres objets supplémentaires, de découvrir des lieux, de rencontrer des adversaires différents… De quoi ne pas tout se griller d’entrée et y aller progressivement, comme dans tout bon jeu, peu importe son type.

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Mario 2.0

Si Nintendo a souvent été raillé pour ses fonctionnalités en ligne et notamment l’utilisation de codes, bien qu’en réalité nous apprécions ne pas voir débarquer n’importe qui dans notre village d’Animal Crossing, celles de SM Maker devraient convaincre tout le monde. Premièrement, la possibilité de partager ses créations et de jouer avec celles des autres semble être simple, mais n’en reste pas moins tout bonnement géniale. La rejouabilité n’en devenant que plus grande, puisque si soi-même l’on n’a pas trop le temps ni la patience de réaliser tel ou tel type de stages, on en trouvera forcément des tas déjà mis en ligne.

Les codes sont bel et bien de la partie et permettent ici de diffuser et retrouver très facilement un niveau. Une minuscule frange de la population emploie ce que l’on appelle des réseaux sociaux, bien que ces derniers soient encore quasiment inconnus du grand public, offrant une fenêtre de publication pour ses œuvres grâce à cette identité sous forme codée. On peut donc dénicher le genre de niveaux que l’on désire, tant par le monde visité, le style, la difficulté… mais également récupérer ceux de développeurs de jeux vidéo n’hésitant pas à publier sur Internet la combinaison permettant de découvrir leur vision du logiciel. Ce Super Mario Maker ayant déjà conquis les professionnels du milieu, aussi bien les indépendants que les têtes d’affiche des productions AAA. Oseront-ils l’avouer ? Pour quasiment tous, ce sera un grand oui, on a déjà pu entendre de nombreuses personnes bien placées chez des concurrents déclarer qu’ils adorent les jeux de cette firme, alors qu’ils ne citent aucune autre entreprise. Une ou deux ne le diront peut-être pas ouvertement, mais hormis celles-là on ressent déjà clairement toute la portée communautaire qu’il apportera au monde du jeu vidéo.
Justement, cet aspect communautaire se retrouve aussi par l’intermédiaire de « likes » via des étoiles et de commentaires pour les niveaux, à l’instar de ces obscures réseaux sociaux.
Des filtres permettront également de farfouiller parmi les créations, mais on sait bien que sélectionner un des mieux notés n’est pas nécessairement gage de qualité.

On s’aperçoit donc que Nintendo a clairement assuré sur les fonctionnalités en ligne, s’avérant être quasiment essentielles tant elles apportent à l’expérience. Néanmoins, on espérait que celles-ci puissent s’étendre à des aventures en coopération poussant à l’adversité et il en va de même pour le jeu en local. Rester sur du solo ne peut qu’être décevant, étant donné que les New Super Mario Bros. sur consoles de salon ont établi une nouvelle approche avec le multijoueur jusqu’à quatre. On peut d’ailleurs imaginer que cela ouvrirait de nouvelles possibilités par la présence de divers personnages. Eh bien coupons court à cela, puisque d’autres protagonistes, vous pourrez en avoir, mais il vous faudra pour ça passer par l’acquisition d’au moins un Amiibo.

On espère que les achats annexes ne deviendront pas primordiaux, car si en sus des figurines NFC nous savons déjà que Nekki, mascotte du magazine Famitsu, sera disponible en DLC, il ne faudrait pas que des contenus téléchargeables payants viennent ternir l’image de SMM. On imagine aisément quelques fonctionnalités additionnelles (lien entre les niveaux, checkpoints… ), d’autres personnages, objets… et même, pourquoi pas, de nouveaux styles graphiques et les développeurs y ont forcément songé en amont. On verra bien au fil du temps si clairement de trop nombreuses choses ont été volontairement omises dans le logiciel de base afin de grappiller par la suite, comme la majorité des éditeurs décident de procéder ces dernières années.

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C’est un grand coup qu’a frappé Nintendo avec Super Mario Maker ! La réflexion et l’amusement atteignent un niveau au moins aussi élevé que la qualité de sa prise en main. L’aspect communautaire est juste grandiose et le plaisir de pouvoir créer et plonger dans ces niveaux inédits avec des joueurs de tout âge, chevronnés ou non, décuple la qualité du jeu en lui-même. Reste à voir sur la longue durée, mais celui-ci devrait faire date dans l’histoire.
On peut potentiellement s’attendre à voir un jour débarquer un SMM 3D, avec l’univers cubique de Super Mario 64, ainsi que les plus rondouillards Super Mario Sunshine et autres Super Mario Galaxy, premier et deuxième du nom. En attendant, on a déjà de quoi faire avec celui-ci.

Inod

Points forts :
– Le fameux gameplay millefeuilles des Super Mario Bros.
– Rejouabilité infinie
– Les divers styles graphiques et jouabilités des SMB
– Partage des niveaux

Points faibles :
– Pas de multijoueur
– Impossibilité de réaliser un jeu complet avec du liant

La Note Gamingway : 16/20

Développeur : Nintendo
Éditeur : Nintendo
Genre : Plateforme
Support : Wii U
Date de sortie : En Europe, 11 septembre 2015

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