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Test : Phoenix Wright: Ace Attorney – Spirit of Justice (3DS – eShop)

phoenix-wright-ace-attorney-spirit-of-justice-3ds-cover-01Plus besoin de présenter la franchise Ace Attorney, cette représentation de la justice baignée dans une pure ambiance shônen, faisant le bonheur des possesseurs de consoles portables Nintendo depuis de nombreuses années. Si auparavant on se demandait à chaque fois si le nouvel épisode sortirait en Europe, le petit dernier, Phoenix Wright: Ace Attorney – Spirit of Justice, n’a pas mis beaucoup de temps pour arriver du Japon en Occident, même si une raison a facilité cette rapidité, comme vous le constaterez par la suite.

Quel est votre Ahibi au moment du crime ?

Notre brillant avocat Phoenix Wright s’éloigne de son cabinet dans ce volet, afin de retrouver Maya Fey, que l’on connait bien si l’on est féru de la licence, celle-ci étant réputée pour ses dons de médium, lui servant à aider pour la résolution d’enquêtes. Dans le but d’améliorer ses pouvoirs, elle décide de partir au Royaume de Khura’in, là où se rendra donc son ami.
Elle n’a évidemment pas choisi ce lieu pour n’importe quelle raison, celui-ci réglant ses affaires au sein d’un tribunal des plus étranges. Cette cour voit en effet des esprits décider du sort des accusés, tout en ayant au préalable employé la technique de Kurain Channeling, grâce à la Princesse Rayfa Padma Khura’in, offrant l’occasion de voir les ultimes instants de la victime via un miroir d’eau. Notre justicier au costume bleu, non pas Nicky Larson, se retrouvant immédiatement les pieds dans cette organisation, puisque le jeune garçon l’accueillant à la gare, Ahibi, se retrouve accusé de meurtre. N’écoutant que son courage et son code civil, Maitre Wright, sur son barreau perché, décide de le défendre, alors qu’en face, tout le monde, à commencer par le juge, se demande bien d’où sortent ces facéties de vouloir défendre un évident criminel, puisque la princesse l’a démontré.

Toutefois, ce Phoenix Wright: Ace Attorney – Spirit of Justice ne manquera pas de vous proposer des situations plus « classiques », cette fois-ci avec Athena Cykes et Apollo Justice, demeurés au cabinet Wright Anything Agency.

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Les parties sont omniscientes

Pour les habitués, vous devriez retrouver sans aucun mal vos habitudes, tout en découvrant quelques nouveautés propres à cet épisode. Néanmoins, tout le monde est loin de la connaitre et même parmi celles et ceux voyant de quoi il en retourne, elles et ils n’ont jamais eu l’occasion de vaguement en toucher ne serait-ce qu’un seul. Il reste donc important de préciser de quoi il en retourne, y compris sur les ingrédients réutilisés.

La spécificité de Phoenix Wright: Ace Attorney – Spirit of Justice est son attirance encore plus prononcée qu’à l’accoutumée pour le surréalisme, comme vous l’aurez compris par notre présentation de l’histoire concernant Phoenix. Les phases où l’on retrouve les derniers moments d’une victime, proposent durant cette vision de démontrer que cette interprétation n’est pas la bonne, grâce à la palette sensorielle : goût, odorat, ouïe, toucher et vue. Compliqué de ne pas révéler le morceau d’une résolution en vous glissant un exemple, mais on peut à la rigueur vous faire tomber dans un piège, en vous confiant que si l’ouïe apparait et que l’on vous rabâche depuis le début qu’il y avait de la musique, mais pas durant la fourchette où le méfait a été commis, vous pourrez tenter de vous accrocher à cette information. Ce qui vous emmènera vers une tentative de contre-interrogatoire, notre Perry Mason ou Matlock des temps modernes étant suffisamment intelligent pour comprendre où vous désirez en venir.

Il en va de même pour les phrases de témoignages sur lesquelles vous trouverez un point intéressant, voire intrigant, afin de rebondir dessus. Le système est toujours aussi fin, même pour ceux comme nous y jouant depuis le premier volet, que pour les néophytes qui découvriront là de très bonnes idées. Bien que depuis soient sortis quelques jeux d’enquêtes de qualité et donc que certains automatismes sont désormais un peu plus connus, celui-ci reste nettement au-dessus, avec toujours la représentation des différents segments d’un bon avocat : les preuves à relever, les interrogatoires à mener, la vérité à démontrer… Tout en retrouvant des techniques déjà réputées chez la série, à l’instar du Mood Matrix d’Athena, application capable de voir les vrais sentiments des gens et de les confondre avec leurs propos.

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Rise of the Phoenix

On entend souvent des journalistes, ainsi qu’une partie du public, se plaindre de la non localisation de certains jeux, qui pourtant n’en ont clairement pas besoin et, même si une bonne traduction sera toujours un sympathique apport, nul besoin de considérer cette absence comme une réelle faiblesse. En revanche, dans un logiciel d’énigmes où les textes sont omniprésents et l’une des bases même du système de jeu, cela se ressent bien différemment. Ne pas bénéficier du français s’avère donc pour Phoenix Wright: Ace Attorney – Spirit of Justice une erreur préjudiciable. Si les moins adeptes de l’anglais pourront largement s’en sortir sur tout ce qui peut concerner la partie axée sur les images, celle concernant les dialogues s’avèrera bien moins simple.
Nul besoin d’un niveau expert dans la langue en général, mais à certains moments il sera nécessaire d’être suffisamment érudit sur ce point. On connait la difficulté et, il faut l’affirmer clairement, le coût d’une traduction de qualité, qui plus est quelques passages et détails du soft en question ont besoin d’une sérieuse localisation, tout de même réussie en anglais. Et si cette dernière y est parvenue, cela reste donc envisageable de l’être en français. Le plus compliqué restant la notion de financement, surtout que si on le fait pour une langue, les autres en méritent tout autant. Cependant, le nombre de langages sur le Vieux Continent a tendance à faire peur aux éditeurs, alors hop tout le monde fait du BRIN, l’inverse potentiel du BREXIT.

Comme nous l’avons déjà évoqué, le game system est également en grande partie basé sur certaines images, particulièrement celles des visions provoquées par Rayfa. Qu’il s’agisse de ces dernières, mais aussi de l’ensemble graphique, notamment lors des phases au tribunal, on reste dans un style toujours accrocheur qui, même si l’on a généralement droit à des personnages plus ou moins statiques, possède un incroyable dynamisme. On pense bien sûr tout de suite au fameux « Objection », que l’on adore lancer, mais pas seulement. L’enchainement de ce que l’on peut appeler des cases s’avère même un très bon exemple pour qui veut se mettre au manga/à la B.D./au comics sur un support numérique. La sensation du mouvement est là, alors que pourtant on enchaine de banales images fixes. Enfin, de moins en moins, car même quand on a ni droit à une cinématique nous plongeant dans un véritable dessin animé, ni à une séquence se servant du moteur du jeu, de légères animations viennent donner davantage de peps encore à l’expérience. Que cela provienne d’un clignement des yeux, de l’état de stress de Phoenix suant à grosses goutes… ce sont de petits détails faisant continuellement la différence. Si jamais les simulations du genre vous ennuient parfois à cause d’un certain statisme, l’univers dépeint ici devrait sans mal vous stimuler.

Il en va de même pour la bande-son composée par Noriyuki Iwadare, Toshihiko Horiyama et Masami Onodera, car si durant les phases de dialogues on zappera le son qui équivaut à celui du défilement des bavardages, on aura sinon droit à des passages très prenants. Le plus saisissant s’avérant la chanson que l’on découvre lors de la cérémonie de Rayfa. Il s’en dégage une puissance prenant aux tripes, sachant inclure des instruments et des chants traditionnels afin de renforcer cette facette très spéciale de la justice du coin, restant ancrée dans ses croyances.

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Les épisodes de la série principale s’enchainent et continuent à convaincre, comme le confirme ce Phoenix Wright: Ace Attorney – Spirit of Justice. En conservant ce qui fonctionne et en y incluant une partie avec des nouveautés réussies, le mélange fonctionne comme il se doit. Cependant, le souci d’être uniquement en anglais risque de le fermer à une certaine frange du public, les textes restant primordiaux.

Inod

Points forts :
– Système de jeu toujours agréable et peu concurrencé
– L’humour
– L’ambiance
– De la nouveauté dans l’approche du game system

Points faibles :
– Uniquement en anglais
– Les moins habitué(e)s/patient(e)s auront peut-être du mal au lancement par l’enchainement de textes

La note : 15/20

Développeur : Capcom
Éditeur : Capcom
Genre : Réflexion
Support : 3DS
Date de sortie : 08 septembre 2016

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