Test : Langrisser I&II (PS4)

Après la découverte des jeux de stratégie tactique dans ma jeunesse avec Advanced Wars sur Gameboy, j’ai toujours été friand de ce type de jeu qui, hélas, est une denrée plutôt rare. Du coup, lorsque j’ai appris que Langrisser I&II sortait sur PS4, j’ai bien sûr sauté dessus. Pour la petit histoire, Langrisser est la Saga tactical RPG qui avait été développée sur Megadrive pour contrer la série Fire Emblem qui comblait les possesseurs de la console concurrente Nintendo. Malheureusement, contrairement à son ennemi juré qui était sorti dans le monde entier, Langrisser est resté confiné au Japon, et les Européens n’ont jamais eu la chance de pouvoir en profiter. Heureusement, grâce NIS America, une adaptation sort dans nos contrées, et nous avons enfin l’occasion de jouir des deux premiers volets de cette saga mythique. Et surtout, les studios Chara-Ani qui se sont chargés de cette adaptation, n’ont pas réalisé un simple portage d’un jeu sorti dans les années 90, mais bien une remasterisation, ce qui permet de ne pas voir de gros pixels immondes sur nos grands écrans plats.

Un peu d’histoire

La saga Langrisser est assez connue pour le monde heroic-fantasy qu’elle a créé. Ici, dans cette remasterisation, on retrouve les scénarios des deux premiers opus de la série.
L’intrigue de Langrisser I débute donc dans le royaume de Baldea. L’histoire commence fort avec le siège du château du roi, qui est attaqué par les forces de Kaiser Digos. Vu la puissance de l’ennemi, le prince Ledin n’a pas d’autre choix que de fuir pour aller chercher de l’aide chez les royaumes alliés. Vous apprendrez très vite que les troupes ennemies ont attaqué le château afin de s’emparer de Langrisser, l’épée légendaire de la lumière qui a scellé les forces du mal qui avaient tenté d’envahir le monde. La famille du roi était chargée depuis des générations de garder cette épée en lieu sûr afin de préserver le monde. Mais maintenant qu’elle a été volée, le prince Ledin devra se constituer une nouvelle armée avec ses alliés pour délivrer son royaume et surtout retrouver l’épée Langrisser avant que le Kaiser ne fasse revenir les forces du mal.

 

L’histoire de Langrisser II se passe plusieurs années plus tard et n’est pas directement liée au premier opus. Ici, on retrouve l’aventure d’Elwin à la recherche de l’assassin de son père. Sur son chemin, il vient en aide à Liana, prêtresse de la lumière qui l’amènera à rejoindre la rébellion afin de contrer l’empire de Rayguard qui souhaite mettre la main sur l’épée maléfique Alhazard et ainsi libérer le seigneur des démons. Pour ce faire, Elwin, descendant de Ledin, devra retrouver Langrisser, l’épée légendaire qui est la seule à pouvoir contrer Alhazard. Il devra bien sûr rallier à sa cause plusieurs alliés qu’il rencontrera au cours de son périple afin de former une armée capable de contrecarrer les plans de Rayguard.
Les scénarios des deux opus sont assez classiques, mais apportent une dimension au tactical RPG qui permet vraiment de rester accroché à l’intrigue de Langrisser. L’esprit et l’ambiance très manga heroic-fantaisy typiques de années 90 créent un monde autour de cette saga très bien construit autour d’un mythe qui orbite autour de la lutte du bien contre le mal. Plus concrètement, le bien prend la forme de la déesse de la lumière Lushiris et le mal est représenté par la déesse Chaos. Chacune de ces forces possède un champion se réincarnant de génération en génération et étant chacun détenteur d’épées légendaires : Langrisser pour les forces du bien et Alhazard pour les forces du mal.
Mais la très grande force de la saga Langrisser est la présence de personnages amis comme ennemis très hauts en couleur, certes très clichés, mais toujours aussi attachants. On retrouve ainsi un héros jeune, fougueux et impatient mais pas très stratégique, un compagnon bourrin et rentre-dedans, un conseiller loyal et prêt à se sacrifier, une prêtresse un peu débutante en magie, etc. Mais cela ne s’arrête pas là, cette particularité concerne également les personnages ennemis que vous combattrez tout au long de l’aventure. Cette panoplie de personnages apporte un charme enchanteur à cette compilation et le joueur devient complètement accro au jeu pour connaître la destinée de tous ces héros.
De plus, un point appréciable de cette saga est que chaque épisode possède plusieurs fins en fonction des décisions que vous prendrez ou des personnages que vous garderez avec vous. Pas moins de 8 fins pour le premier opus et 12 fins pour le second. Toutes ces possibilités permettront d’envisager plusieurs aspects de l’histoire, ce qui n’est pas pour déplaire et fait la grande force de la série Langrisser.
Les histoires des deux épisodes étant éloignées chronologiquement, la fin choisie par le joueur ne créera pas d’incohérence scénaristique. Il est donc possible de jouer à Langrisser II sans avoir forcément terminé le premier.

Un tactical traditionnel

Langrisser est un mélange de jeu de stratégique tactique et de RPG tactique. En effet, vous trouverez une vue du dessus représentant les unités en jeu avec des combats basés sur les caractéristiques de terrain et des forces en présence, mais également des personnages principaux avec des points d’expérience et il faudra faire évoluer ces héros pour gagner des compétences.

Pour les personnes qui ne sont pas familières du genre, voici un petit descriptif : le joueur a une mission de type « détruire toutes les armées ennemies » ou alors survivre en traversant une zone truffée de forces inamicales. Pour ce faire, il dispose d’unités qui sont composées d’un nombre de soldats prêts à en découdre. Il existe plusieurs types de combattants qui ont des avantages les uns sur les autres en suivant la règle de dominance pierre-feuille-ciseaux.
Dans la compilation Langrisser I&II, un premier point qui surprend, mais qui est typique des jeux de l’époque, est l’absence de tutoriel. Le joueur se retrouve dès le début au milieu de l’action, avec comme seule aide une notice d’une vingtaine de pages à lire expliquant brièvement les concepts du jeu, les différentes caractéristiques d’unité et de terrain, etc. Cela déroutera pas mal de gens, mais je leur conseille de ne pas se laisser démoraliser par cet aspect « old school » et de ne pas hésiter à se lancer, car les principes s’acquièrent assez vite en jouant. Une particularité amusante de Langrisser est que le jeu commence par une discussion avec la déesse de la lumière Luchiris sous forme de QCM qui a pour but d’identifier quelles sont vos affinités et ainsi de créer un héros qui correspond à votre façon de jouer avec des bonus de statistiques dédiés. Par exemple, si vos réponses sont plutôt agressives, votre personnage obtiendra un bonus d’attaque alors que si vos réponses sont plutôt en support, vous obtiendrez des bonus de magie.

Chaque mission se déroule en 3 étapes. Tout d’abord, pour chaque héros en sa possession, il faut recruter un type d’unité dédiée. Attention, chaque général n’a qu’un seul type d’armée, par exemple, fantassin, cavalier ou lancier. Il faut bien choisir son type en fonction de son placement initial, des forces ennemies et alliées à proximité. Si on ne fait pas attention, on peut très vite se retrouver en situation désavantageuse qui se soldera à n’en pas douter par une défaite. Il faut choisir également le nombre d’unités par généraux. Bien sûr, opter pour le nombre maximal vient naturellement, mais le coût s’en ressent directement. Et même si la conséquence n’est pas instantanée, c’est à dire que pour la mission en cours, voire la suivante, les finances ne posent pas de problème, on peut vite se retrouver 2 ou 3 missions plus tard en difficulté, sans argent, pour ne pas avoir su ménager ses dépenses précédentes. Pour chaque mission, les mercenaires ainsi achetés seront liés à ce héros et tous les points d’expérience gagnés par ces unités seront affectés à son héros. Mais lorsque cette unité s’éloigne de son général, ses statistiques seront diminuées et surtout, elle ne bénéficiera plus de la régénération allouée au début de chaque tour. Il est également possible, dans cette phase, d’acheter des objets qui rajouteront des statistiques à vos héros et à leurs armées.

Comme dit précédemment, dans tout tactical, utiliser la bonne armée au bon moment est la clé pour une victoire. Et dans Langrisser, la règle du triangle pierre-feuille-ciseaux est de rigueur. Ainsi, les fantassins auront l’avantage sur les lanciers, les lanciers auront l’avantage sur les cavaliers, qui eux domineront des fantassins. À cela s’ajoute quelques types de classes supplémentaires, comme les archers qui auront l’avantage d’attaquer à distance, les magiciens qui pourront ajouter des bonus à vos alliés ou lancer des attaques de zones. On trouvera également des unités qui auront des particularités au niveau des lieux de combat. Ainsi, on trouve des sirènes qui obtiendront des bonus de combat en milieu aquatique et des anges qui ne seront pas affectés par le terrain, mais très vulnérables au flèches. Je m’arrête là, mais il existe une multitude d’unités avec leurs caractéristiques propres et je vous laisse découvrir les forces et faiblesses de chacune. Malheureusement, ces particularités qui auraient mis l’accent sur une réflexion tactique ne sont pas assez mises en valeurs. Ainsi, n’espérez pas décimer une unité de fantassins avec des archers, même en vous arrangeant pour attaquer à distance ou en essayant de bénéficier du terrain. Très vite, on comprend que l’unité la plus chère sera la plus puissante, quel que soit le contexte, ce qui est pénalisant pour l’aspect tactique. Et très rapidement, on choisit régulièrement les mêmes unités dans chaque mission en occultant le côté stratégique.

Dans la phase suivante, l’affrontement réel commence. Il faut alors réaliser la mission qui consiste en général à détruire toutes les armées ennemies ou à se rendre à un point donné en vie. Pour se déployer sur la carte, vous sélectionnez chaque unité une par une, et vous les placez en fonction de leur capacité de déplacement. Bien sûr, il est recommandé d’entourer ses héros de ses propres unités pour les protéger et optimiser les bonus associés, mais ce n’est pas une obligation. On peut penser que déplacer les héros ainsi que leurs unités peut se révéler long et fastidieux, mais Langrisser a eu la bonne idée de créer un mode de déplacement automatique des unités. En effet, il vous suffit de positionner votre héros, et à la fin de votre tour, les unités associées se déplaceront automatiquement avec lui en l’escortant tout autour de lui. Néanmoins, faites attention à ce mode automatique, surtout à proximité d’ennemis. En effet, il m’est arrivé à plusieurs reprises de préparer une embuscade aux troupes ennemies, et toute cette tactique est tombée à l’eau, car suite à un déplacement automatique, une unité a créé une brèche ou est allée bêtement se suicider au milieu des forces ennemies. Pendant ces phases sensibles, n’oubliez pas de donner l’ordre à vos unités de ne pas bouger, une par une.
En termes de combat, lorsqu’une unité est à distance d’attaque, une petite scène d’animation montre les deux forces en présence s’attaquant l’une l’autre dans le but de faire descendre le nombre de soldats qui les composent visible par un compteur. Plus les statistiques de vos unités seront favorables, plus vous verrez le compteur des forces ennemies descendre rapidement. Un point important : vos ennemis sont également composés de héros entourés de leurs unités. Deux choix s’offrent à vous : vous pouvez soit détruire toutes les unités une par une pour pouvoir approcher le général en question sans risque d’être pris en tenaille par l’ensemble de ses forces (dans ce cas, vous engrangerez un maximum de point d’expérience et vous garderez la maîtrise de la positon tactique), soit jeter toutes vos forces sur le héros ennemi, car dès qu’il est vaincu, l’ensemble de ses unités disparaissent instantanément. Dans cette 2e option, l’expérience sera plus faible car vous aurez moins de combats à votre actif, vos unités seront quelque peu éparpillées, car elles se seront jetées dans la moindre faille tactique. Par contre, vous aurez gagné un temps précieux, car l’ennemi en question n’aura pas eu le temps de recevoir de renforts, et vos unités seront relativement épargnées, car elles n’auront pas gaspillé leurs forces sur tous les mercenaires ennemis. Cette décision sera à prendre en fonction de la situation tactique et de la force de l’ennemi. Attention toutefois, cette règle est à double tranchant. Ce qui est valable pour vous l’est aussi pour l’ennemi. Résultat, si un de vos héros se fait surprendre et est anéanti par l’ennemi, vous le perdez pour cette mission ainsi que toutes ses unités, ce qui peut vite faire pencher la balance. Néanmoins, le héros étant très puissant, il peut être intéressant de le faire attaquer en première ligne. Il revient donc à vous de toujours peser le pour et le contre entre : entourer son héros d’unité pour le protéger, mais du coup, il ne participera pas au combat, ou alors le mettre en première ligne, permettant ainsi de faire pencher la balance en votre faveur, au risque de l’isoler au milieu des forces ennemies qui tenteront de le détruire en premier.
Cependant, il faut avouer que le jeu reste un peu trop facile par sa faiblesse tactique. En effet, à moins de bêtement foncer dans le tas, vous ne rencontrerez que peu de résistance de la part de l’I.A. Ce point est un peu dommageable pour un jeu de stratégie qui nécessite de peser le pour et le contre d’un choix de positionnement. L’I.A. n’étant pas très douée, la technique de préparer une embuscade et de laisser l’ennemi venir s’empaler sur vos forces marche plutôt bien. On se rend vite compte que la phase la plus importante est donc la première phase avec son choix d’unité et du coût de ses mercenaires, le reste n’est que de l’exécution cohérente de la stratégie définie au départ.

Dans la dernière phase, après la mission, on peut faire le bilan de la bataille. Ainsi, vos héros auront potentiellement gagné des point d’expérience et peut-être gagné un ou plusieurs niveaux. Si c’est le cas, vous aurez alors acquis des points de compétences que vous pourrez affecter à votre personnage pour faire évoluer sa classe. Celles-ci se présentent sous forme d’arbres à multiples branches et selon votre affinité, vous pourrez choisir les branches qui privilégient les bonus que vous souhaitez recevoir. Par exemple, vous pourrez spécialiser votre héros avec des compétences magiques afin d’augmenter la puissance ou le nombre de sorts, ou alors, si vous aimez la puissance brute, vous préférerez vous diriger vers une classe plus axée sur l’attaque, ce qui améliorera vos statistiques de combat. Ces améliorations n’affecteront pas seulement vos héros, mais également les unités qui les accompagnent, donc ne négligez pas ce point et choisissez vraiment cette classe en fonction de votre façon de jouer. Vous ferez également dans cette phase un bilan des objets ramassés sur le terrain et vous pourrez en acquérir d’autres en fonction de l’argent que vous aurez récolté. Il existe 3 types d’objets : les armes qui apportent de l’attaque, les armures et boucliers qui apportent de la défense et un accessoire, comme un anneau, qui peut vous apporter un bonus dans une ou plusieurs statistiques. Attention à ne pas focaliser l’expérience sur un seul héros, car certains quitteront votre équipe au fur et à mesure de l’histoire. Pensez bien à faire progresser toute votre équipe de héros.
Les différences entre Langrisser I et Langrisser II sont très faibles, le gameplay et les principes sont presque identiques. Il faut considérer le 2e opus plutôt comme un DLC qui ajoute une histoire.


Un peu de technique

Comme évoqué au début, NIS America n’a pas seulement porté Langrisser I&II sur les machines actuelles, mais a proposé plutôt une version remastérisée. Ainsi, les personnages ont été redessinés et on retrouve le charme des dessins manga avec la définition de nos consoles d’aujourd’hui. Les cartes sont lisibles et jolies, les musiques ont été retravaillées avec des vrais instruments. De plus, les séquences narratives sont agrémentées de dialogues avec des sous-titres en anglais ou en japonais, ce qui est certes incontournable aujourd’hui, mais était impossible à l’époque. Sans aller jusqu’à des scènes cinématiques, les studios Chara-Ani ont fait l’effort de revoir ces points et nous pouvons les remercier pour ça, car les gros pixels de l’époque sur les écrans d’aujourd’hui auraient violemment piqué les yeux. Néanmoins, pour les puristes du rétrogaming, il est possible de réactiver les options d’affichage et de son de l’époque. On pourra regretter qu’il n’y ait pas de version française, ce qui va mettre une partie des joueurs hors course, sachant que le gros point fort de Langrisser se trouve dans son histoire mise en valeur par les dialogues des personnages.
L’interface de jeu est un peu vieillotte, et du coup, l’ergonomie n’est pas optimale pour utiliser toutes les informations utiles. Ainsi, on a du mal à évaluer si nos unités sont à portée d’attaque et il est difficile de comparer les objets à acheter.
En ce qui concerne la durée de vie, cette compilation fait figure d’exemple. En effet, malgré son accessibilité, ses multiples fins et ses deux premiers épisodes réunis font de Langrisser I&II un jeu qui vous tiendra en haleine plusieurs dizaines d’heures. De plus, après avoir fini les jeux, vous débloquerez une option de difficulté supplémentaire qui ajoutera quelques heures supplémentaires. Personnellement, j’en suis à plus de 50 heures et je continue à prendre plaisir à y jouer.
Sur l’aspect multijoueur, le jeu étant une remasterisation et non un reboot total, il n’y a bien sûr pas de possibilité de se mesurer à un autre joueur en réseau.


Pour conclure

Grâce à cette excellente initiative de NIS America, les Européens ont enfin la chance de mettre la main sur la saga Langrisser. Cette compilation se révèle être un RPG tactique qui satisfera les amateurs du genre qui ne sont pas trop exigeants sur l’aspect tactique. En effet, son côté très accessible par sa facilité, son esthétique et son histoire à multiples croisements et aux personnages charismatiques permettront aux joueurs occasionnels d’apprécier les joies de commander des unités avec un léger côté stratégique. Néanmoins, l’interface un peu vieillotte et le manque d’exigences tactiques manqueront aux aficionados du genre.
Langrisser I&II reste une remasterisation de qualité et est plutôt agréable à jouer. Il permet à ceux qui ne connaissaient pas de s’initier avec plaisir dans le monde des RPG tactiques et également de satisfaire le fan service en permettant de revivre cette saga avec l’option d’activer les graphismes et musiques d’époque. De plus, les multiples fins ainsi que la réunion des deux premiers opus offrent aux joueurs une durée de vie immense.

Acerico

Points forts

  • Une durée de vie immense avec ses multiples fins et la réunion des deux premiers épisodes
  • Des personnages très charismatiques
  • Un tactical RPG efficace avec des bases solides
  • Une refonte graphique plutôt réussie

Points faibles

  • La faiblesse tactique à cause d’unités déséquilibrées, pas assez spécialisées et déterminantes
  • Le déplacement automatique des unités amies qui décident d’aller se suicider
  • Une interface un peu vieillotte

La Note : 13/20

Éditeur : NIS America, Inc.
Développeur : Chara-ani Corporation
Genre : RPG tactique
Plateforme : Switch, PS4, PC
Date de sortie : 13 mars 2020

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