Test : GRID (PS4)


Apres 3 épisodes aux succès variés, Codemasters a décidé de relancer sa licence mythique et sortir un 4e opus de GRID. Alors que le premier Race Driver: GRID avait créé la légende, GRID 2 l’avait transcendée ; malheureusement, Grid Autosport avait perdu la licence dans la multitude de jeux de course existants. Codemasters a compris son erreur et est revenu aux origines de ce qui a créé la saga. Symbole de ce retour aux sources, le nom de ce nouvel opus dans sa plus simple expression : GRID. Cela se traduit par un équilibre magistral retrouvé entre l’arcade et la simulation.

Strict minimum pour le mode carrière

Codemasters a voulu aller droit au but, et dans GRID il n’y pas d’histoire du tout. Bon, c’est vrai que pour un jeu de course de voiture, l’histoire est très accessoire, mais à l’heure actuelle, les jeux de sport intègrent tous un mode carrière avec un petit scénario qui place un peu de contexte et ajoute un peu de piment à l’implication du joueur. Pourtant, dans l’introduction de 3 courses, on se retrouve dans une mise en scène où l’on doit récupérer une sortie de route pour ensuite reporter la victoire. De plus, avec la notion de pire ennemi et de coéquipier, il aurait pu être judicieux d’introduire une histoire avec des luttes acharnées entre les pilotes. Sans aller jusqu’à de grandes cinématiques, c’est un plus qui aurait été apprécié, c’est un peu dommage.

Des modes de jeu très classiques

Ici, on entre directement dans le vif du sujet avec une liste des 6 différentes catégories de courses que l’on peut aborder dans n’importe quel ordre : Le Touring, Stock Car, Tuner, GT, Fernando Alonso (avec de la F1), Invitational et dans chacune d’entre elles, 14 épreuves à clore dans l’ordre, car elles sont classées par ordre de difficulté. Au début, il sera très facile de remporter les courses ou les championnats, mais rapidement, il deviendra impératif de participer aux qualifications pour partir dans le peloton de tête et espérer décrocher la 1ère place. De plus, il faudra acheter des voitures plus puissantes et bien plus chères aussi. Au bout d’un moment, il devient indispensable de régler sa voiture afin de vraiment s’adapter au type de course.
Les courses sont plutôt variées avec des styles de conduite assez différents. Par exemple, vous devrez vous distinguer aussi bien sur un tracé de circuit bien pensé pour une course, que pour un environnement en pleine ville, comme à Barcelone où les virages à 90° sont monnaie courante. On se retrouvera également en plein cœur des montagnes du Japon où il faudra optimiser sa maîtrise du drift pour ne pas perdre trop d’accélération dans les montées. Les développeurs n’ont pas chômé dans la multiplication des décors, avec un tour au beau milieu des buildings de Shanghai, ou alors au fin fond de la Havane. Résultat, on ne tombe pas dans la monotonie de l’optimisation constante de sa conduite sur des tracés de circuits lassants, comme sur un jeu de Formule 1. Les épreuves, quant à elles, restent assez classiques : arriver au moins à la 3e place, ou gagner le championnat de 3 courses… Bon, rien de bien nouveau. Par contre, il ne tient qu’à vous de viser l’excellence et de tout gagner sans faute pour remporter les coupes en or de chaque épreuve.

En ce qui concerne les récompenses, à chaque épreuve le joueur gagne de l’expérience et un peu d’argent. Alors, à quoi servent ces bonus ? Eh bien franchement, à pas grand-chose. En effet, l’expérience permet de gagner des blasons pour décorer sa voiture et c’est tout. Pas de voitures aux performances boostées, pas d’équipement particulier… non, rien que de la déco. Et en ce qui concerne l’argent, c’est juste pour acheter de nouvelles voitures. Mais, là encore, on n’acheta pas une voiture pour améliorer ses performances, non, ici on achète une voiture pour participer à l’épreuve suivante qui impose le type de véhicule. Donc finalement, ces gains ne laissent pas le libre choix au joueur d’acheter des éléments pour l’aider, mais est plutôt une surcouche pour justifier une progression.

Sensation de conduite : un parfait équilibre simulation-arcade

Pour rappel, GRID est un jeu de course de voiture qui se veut accessible et qui veut vous en mettre plein la vue, plutôt qu’une simulation où il faut conduire au millimètre. Ici, c’est le spectaculaire qui mène la danse. Par contre, ce n’est pas pour autant un jeu de course pur arcade, il faut quand même s’approcher des trajectoires idéales en faisant attention au transfert de masse. En gros, ce jeu est pour les gens qui aiment les courses de voitures un peu exigeantes sans se prendre la tête. Personnellement, c’est exactement ce que je cherche, et là on peut dire que j’ai été aux anges. Dans ce GRID, vous optimiserez vos trajectoires, vous adapterez votre vitesse pour ne pas toucher le mur dans un virage, vous profiterez de l’aspiration des voitures concurrentes pour avoir de l’accélération en réserve, et surtout, vous devrez gérer le transfert de masse. Pour les novices, derrière cette expression barbare se cache le fait que lors d’un freinage, le poids du véhicule est concentré sur les roues de devant, c’est à dire, celles qui gèrent le virage, et lors de l’accélération, le poids se déporte sur les roues arrières, ce qui a pour conséquence de diminuer l’adhérence des roues de devant. Mais, pour autant, le jeu n’est pas implacable sur les erreurs de pilotage. En effet, il n ‘y a pas de gestion des dégâts, donc pas de crainte lorsqu’on force un peu le virage par l’intérieur, une trajectoire non optimisée ne se terminera pas systématiquement dans le mur, mais fait perdre suffisamment de temps pour descendre de quelques places et nous forcer à nous dépasser par la suite.

Au fur et à mesure de la progression, le challenge augmente et il faudra de plus en plus prendre en compte les aspects simulation qui seront de plus en plus pénalisants, comme le roulis qui peut vous faire sur – ou sous- virer, faire attention à ses 4 roues, car si une seule se retrouve hors de la piste, c’est la perte d’adhérence assurée qui risque de vous envoyer dans le décor.
Les courses sont vraiment sympas et intéressantes en ce qui concerne leur tracé, ce qui pousse vraiment le joueur à travailler ses trajectoires. Et le moindre écart de route ou baisse de concentration se paye cash. Certes, ça reste non éliminatoire, mais avec une perte de temps non négligeable. Même si GRID n’est pas un jeu de simulation, vos nerfs seront mis à rude épreuve pour maintenir une constance dans la recherche de trajectoire idéale. Cet habile équilibre entre simulation et arcade donne l’impression au joueur d’être un grand pilote, car il se doit d’améliorer et optimiser sa conduite pour gagner sans avoir de sanction éliminatoire. Un système de « rewind » vous permettra de revenir dans le temps et rattraper un loupé, mais n’en abusez pas, ce n’est pas infini.
Le jeu est donc vraiment jouissif pour les gens qui cherchent à jouer sérieusement sans se prendre la tête, car il donne vraiment l’impression de progresser, de maîtriser la conduite. Vous vous verrez gagner seconde après seconde grâce à vos optimisations de conduite, et lorsque vous aurez terminé toutes les courses de GRID, vous aurez un sentiment de puissance ultime et vous serez persuadé d’être le meilleur pilote au monde.

Un nouvel aspect plutôt intéressant dans l’idée est l’apparition de la notion de « pire ennemi ». Je m’explique : si vous entrez dans un adversaire un peu violemment, il voudra se venger, donc attendez-vous à une lutte sans merci avec lui à coups de poussette plus ou moins violents. Et je vous garantis que lorsque quelqu’un vous a dans le viseur, non seulement il est difficile de le distancer, mais à la première occasion, il fera tout pour vous envoyer dans le décor. Le concept est sympa, et quelques fois il faut reconnaître que la vengeance est justifiée, mais pour ma part, au moins dans la moitié des cas, l’IA m’a ciblé sans raison apparente. Par exemple, en pleine vitesse, je me retrouve à freiner car une voiture est devant moi, et soudain, la personne derrière moi me rentre dedans et décide de se venger. Ces règlements de compte injustes ont plombé plusieurs de mes courses, ce qui a eu tendance à m’agacer. l’IA étant très agressive, forcer le passage dans un virage ou pousser un adversaire peut être un bon choix, mais il faut assurer derrière, car vous savez qu’une vengeance vous pend au nez.
On constate également l’existence d’un coéquipier et d’une gestion d’équipe, mais par contre, je n’ai pas vraiment vu son intérêt. En effet, je n’ai jamais eu l’impression que mon coéquipier faisait ce que je lui demandais, ni n’influençait le déroulement de la course.

Et la technique

Sur le plan graphique, on est aux anges. C’est fantastiquement beau, le public bouge et il y a de la vie dans les décors. On peut voir des ballons s’envoler dans les tribunes et un feu d’artifice accueille le gagnant de la course. Les compétitions en ville sont particulièrement impressionnantes. La nuit, les effets de lumière sont vraiment magnifiques avec une gestion des reflets qui amène une impression de réalisme époustouflant. Et c’est encore plus incroyable lors des courses où il pleut avec une perte de visibilité à cause des gouttes d’eau sur le pare-brise. Bravo aux développeurs. Et tout ça en gardant une animation parfaitement fluide, ce qui, certes, est un must dans ce type de jeu, mais il fallait quand même le mentionner. Un petit bémol, néanmoins, pour la vue intérieure où là, malheureusement, le rétroviseur est complètement saccadé, ce qui gêne énormément ; résultat, cette vue est à proscrire.
Côté ambiance sonore, le bruit du moteur est très convaincant et on entend le public, ce qui facilite l’immersion dans le jeu. Par contre, les commentaires pendant les phases de transition n’ont pas de grand intérêt, car ils ne sont pas du tout contextuels. Un petit mot sur le championnat où sur l’état d’esprit des coureurs en fonction de leur inimitié aurait été un vrai plus. De même, pendant la course, les remarques de votre partenaire radio ne donnent aucune information de position ou d’avance, mais pire, auront tendance à vous agacer en critiquant votre agressivité.
D’un point de vue de la maniabilité, le jeu est sympa avec une manette, mais il prend toute son ampleur avec un volant. Le test a été réalisé avec un T300RS et la gestion du volant est excellente. On ressent vraiment la route dans ses mains, tout particulièrement lorsqu’une roue sort de la route ou lors des dérapages, on sent le volant se ramollir, ce qui permet vraiment de « ressentir » la perte d’adhérence.
Sur l’aspect multijoueur, GRID fait pour l’instant le minimum en permettant à des joueurs de s’affronter, mais sans enjeu de classement ou de tournois. Peut-être que cela apparaîtra avec une mise à jour.

GRID est de retour

Pour conclure, on peut dire que GRID est de retour. Sa parfaite maîtrise de l’équilibre entre arcade et simulation permet de ressentir d’excellentes sensations de conduite, surtout avec un volant à retour de force. La gestion de la progression et la diversité des types de courses sont également maîtrisées, ce qui permet de ne pas tomber dans la monotonie inhérente à tout jeu de course de voiture. On regrettera un manque d’ambition pour la scénarisation et son mode multijoueur. Néanmoins, on est vraiment ravi de retrouver ce qui a fait la gloire de la licence GRID. Le plaisir du jeu est incontestablement là pour des sessions courtes et endiablées.

Acerico

Points forts

  • Du plaisir immédiat
  • De bonnes sensations de conduite
  • Des design de courses vraiment sympas

Points faibles

  • Pas de scénario en mode carrière, juste un enchaînement d’épreuves
  • Une IA un peu trop agressive
  • Un multijoueur un peu léger

La Note : 16/20

Éditeur : Koch Media
Développeur : Codemasters
Genre : Course
Plateforme : PS4, Xbox One, PC, Stadia
Date de sortie : 18 octobre 2019

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