Test : Grand Kingdom (PS4)

grand kingdom jaquette ps4Par définition, un RPG tactique japonais, c’est une bande de jeunes qui doit parcourir le monde, voire l’univers, pour le sauver. Mais plus maintenant. Spike Chunsoft compte briser les codes d’un genre bien établi avec Grand Kingdom sur PS4 et PS Vita, qui propose d’embarquer le joueur dans un RPG compétitif pour décider qui est le plus grand des mercenaires. Le verdict, tout de suite.

La grande bataille des mercenaires

Dans Grand Kingdom, incarnez le « boss » d’un jeune et valeureux guerrier qui ne rêve que de gloire à travers des combats épiques. Vite repéré pour ses talents d’escrimeur, il intègre une guilde de mercenaires et doit se faire un nom dans un milieu très concurrentiel. Pour cela, il va falloir se créer une troupe puissante.
Ainsi commence l’aventure, qui est jouable aussi bien hors ligne qu’en ligne. Après avoir créé sa première troupe de quatre mercenaires, le joueur peut librement choisir d’avancer dans l’histoire à travers des quêtes scénarisées pour en apprendre plus sur les quatre grandes nations qui se font la guerre depuis un certains temps déjà, entreprendre des voyages pour récupérer un tas de ressources, entrer en compétition contre d’autres joueurs où seuls les trois premiers gagnent des récompenses ou participer à une guerre acharnée impliquant plusieurs centaines de joueurs répartis en camps que tout oppose. On ne le croirait pas comme ça, mais il y a énormément à faire !

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Le royaume de la personnalisation

Pour devenir un mercenaire digne de ce nom, Grand Kingdom propose de louer les services de combattants issus de 17 classes différentes. Spécialisés dans le corps-à-corps, la magie et même les deux à la fois, mais aussi dans les attaques à distance ou les soins, chacun pourra composer l’équipe qui correspond à son style de jeu. On peut modifier le nom du personnage, son apparence, sa tenue, l’expression de son visage, sa coiffure et même sa voix. C’est classique pour un RPG, mais cela ne s’arrête pas là, car on peut aussi modifier les devises de chaque personnage. Grand Kingdom est un RPG tactique au gameplay qui fait penser à un Megaman Man Battle Network : les combattants sont dispersés sur 3 voies différentes et doivent se déplacer à l’intérieur d’un rectangle pré-défini pour effectuer un maximum d’actions quand leur tour arrive. Le placement est donc primordial et le soft permet de placer ses personnages comme on le souhaite sur le terrain, aussi bien en formation offensive que défensive. Plus on avance dans le jeu et plus on débloque d’options et d’objets à rajouter sur le terrain pour renforcer notre troupe, comme des barrières pleines de piques, des pièges à ours, des barils explosifs, des drapeaux offrant des bonus, des cristaux renforçant l’attaque ou la défense des unités alentours et plus encore. Il faut cependant garder à l’esprit que ces objets peuvent également se retourner contre nous, donc il faut une gestion intelligente de sa troupe.

Grand Kingdom n’est pas un RPG rigide du tout : à l’intérieur d’une même classe, il existe un tas de personnages différents aux caractéristiques et aux compétences plus ou moins aléatoires. Ainsi, on peut tomber sur un mage ayant un F en magie et une compétence de soin, puis sur un mage ayant un B en magie et permettant de gagner plus d’expérience pendant les combats. Ainsi, il faut vérifier régulièrement les unités qu’on peut louer pour ne recruter que les plus puissantes, c’est-à-dire celles ayant les lettres les plus élevées dans chaque caractéristique (de F à S), même si au début on a uniquement accès à des unités faibles ayant surtout des E et des F. C’est là que Grand Kingdom présente un système d’évolution original. Quand on loue une unité, elle dispose d’un certain nombre de points bonus qu’on peut répartir comme on veut dans chacune des neufs caractéristiques (force, magie, résistance physique, résistance magique, vitalité, constitution, agilité, etc.). Chaque caractéristique présente un nombre d’étoiles plus au moins élevé, suivant la lettre qui lui est attribuée (8 étoiles pour un F, 7 pour un E, etc.). Quand on dépense un point dans une caractéristique, cette dernière augmente d’une unité et une étoile s’allume. Quand toutes les étoiles sont allumées, on obtient un point bonus. Ainsi, plus la lettre est élevée et plus on gagne facilement des points bonus, donc plus la caractéristique monte rapidement.

 

L’autre façon de faire évoluer ses personnages est le choix des compétences et de l’équipement. Plus on monte en niveau et plus on débloque d’attaques (qu’on peut même charger) et capacités spéciales propres à la classe du personnage. Mais on ne peut pas toutes les attribuer à un bouton d’attaque : il va donc falloir choisir quelles attaques on souhaite utiliser en combat. On peut ainsi se spécialiser dans le corps-à-corps, les attaques de longue portée, la magie, le soutien des alliés (augmentation de l’attaque ou de la résistance, etc.) ou l’application de malus aux ennemis, sans parler des sorts et attaques de zone. Il y a de quoi faire, mais attention à ne pas blesser ses équipiers en combat ! Il faut aussi penser à l’assistance en attaque : quand une unité frappe un adversaire, s’il n’est pas vaincu à la fin du combo, on peut déclencher une attaque de soutien capable d’achever un ennemi ayant encore plus de 75% de ses points de vie. Ces attaques fonctionnent même sur des unités adjacentes à la cible : de quoi terrasser plusieurs adversaires en un même tour. D’ailleurs, l’ordre dans lequel les unités vont agir apparaît dans une ligne au bas de l’écran, ce qui permet de planifier ses attaques en fonction des tours des adversaires.

Enfin, la dernière façon de rendre ses mercenaires performants est l’équipement. Chaque classe dispose d’une arme spécifique (dague, épée, lance, baguette, arc, mais aussi crâne, tonneau, livre, dragon et plus encore) et peut équiper deux objets comme un chapeau, une bague ou une moustache. Armes et objets disposent aussi d’un nombre pré-déterminé d’emplacements qu’on peut remplir de cristaux offrant des bonus variés (attaque, magie, point de vie, défense, etc.). Le but est donc de dénicher les armes et les objets aux caractéristiques les plus élevées et dotés du plus grand nombre d’emplacements possibles, mais ça, cela va demander du temps, de nombreuses ressources et beaucoup d’argent. Il faut donc réussir beaucoup de quêtes pour se composer sa troupe idéale.

Un RPG très compétitif

Je ne vais pas m’attarder sur le scénario de Grand Kingdom, à la touche plus bande dessinée que manga (pour une fois !), qui met en scène de nombreux mercenaires issus des différentes nations et qui mêle tragique et humour, comme souvent dans les RPG japonais. Le cœur même du soft, c’est son aspect multijoueur très compétitif. On peut librement participer à des quêtes contre les autres joueurs où seuls les trois plus rapides à remplir un objectif sont récompensés. On peut aussi s’engager dans des guerres terribles, mais pour cela il faut d’abord signer un contrat avec l’une des quatre nations du jeu. Ensuite, on peut régler plusieurs paramètres, comme voter pour la région à attaquer, déployer des catapultes et autres réjouissances sur le terrain ou voter pour des bonus en combat. Ensuite, une guerre est déclenchée pour une durée limitée.

Chaque nation permet de gagner un bonus en or et en « royals » et donne accès à l’une des quatre capitales du jeu. Si l’or permet d’acheter des objets dans le magasin de la guilde, les « royals » sont la seule monnaie utilisable dans une capitale. La capitale permet de discuter avec des PNJ qui offrent des quêtes et des récompenses uniques. Le chef de chaque nation est visitable dans son palais : selon nos prouesses pendant la guerre, on peut même obtenir des objets précieux. Enfin, chaque capitale est dotée d’un magasin national où des armes et des objets puissants attendent les joueurs, mais en quantités limitées. On peut aussi acheter des ressources, toujours en quantités limitées. Enfin, le forgeron de chaque nation peut créer de nouvelles armes introuvables dans les autres magasins (à condition d’avoir trouvé leurs plans lors des quêtes d’exploration), de les améliorer ou de les synthétiser. Cette dernière option est d’ailleurs unique, puisqu’elle permet de changer l’apparence d’une arme ou d’un objet sans rien changer à ses caractéristiques. Vous trouvez votre épée puissante, mais vous voulez lui donner l’apparence d’un arc ? Alors la synthèse est faite pour vous !

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Le mode le plus excitant est sans nul doute la guerre : on choisit la région à envahir ou à défendre, puis on rejoint les autres joueurs du monde entier. On doit alors se déplacer sur la carte pour tenter de défendre les bâtiments alliés ou attaquer ceux des adversaires. Mais attention : on ne sait jamais sur qui on va tomber ! On peut combattre aussi bien des personnages niveau 4 que des mercenaires niveaux 60 (pour l’instant, je n’ai pas rencontré de joueur plus puissant) ! Il faut aussi faire attention aux bombardements intenses pendant les combats et se méfier des créatures géantes mythiques qui peuvent dévaster le champ de bataille. Au bout d’un certain temps, suivant les performances de l’ensemble des joueurs, un camp est désigné gagnant et chaque joueur se voit attribuer un classement. Quand la guerre arrive à terme, le bilan des différentes batailles est dressé et les héros de chaque camp sont désignés. Selon son classement, on gagne un certains nombre de points permettant d’évoluer dans le top mondial. Les guerres feraient de Grand Kingdom un jeu taillé pour l’eSport si on pouvait décider des équipes à affronter.

Enfin, les développeurs ont pensé à tout : une seule troupe de quatre mercenaires s’avérant vite très limitée, on a accès à 6 troupes à modifier à volonté et 50 mercenaires à gérer, afin de parer à toute éventualité. Si on a peur de manquer de temps pour participer à une guerre, on peut simplement détacher ses troupes qui seront alors gérées automatiquement. On aura simplement à consulter les résultats un peu plus tard. Enfin, si une troupe ne comporte que quatre de nos mercenaires, il est possible d’en louer deux autres venant des troupes des autres joueurs pendant les guerres uniquement. De même, les autres peuvent louer nos mercenaires, ce qui constitue une source de revenus non négligeable.

Réconciliez-vous avec les JRPG et les MMO

Il est impossible de parler de tout ce qui constitue Grand Kingdom dans un seul test. Ses différents modes de jeu, ses quêtes variées pleines de rebondissements, son gameplay, son système d’évolution des personnages et ses options de personnalisation en font un RPG vraiment très complet et prenant. Il existe une multitude d’actions à effectuer, aussi bien en dehors que pendant les combats. En plus, on a le choix de jouer en ligne ou non. On peut prendre son temps ou entrer de plain-pied dans la compétition. On peut joueur seul ou à plusieurs, mais sans les défauts des MMO traditionnels. Tout serait presque parfait si les améliorations de classe n’étaient pas aussi contraignantes, les objets nécessaires à l’évolution étant difficiles à obtenir. Il est également dommage de ne pas avoir traduit ce jeu en français, même si le public visé n’est pas forcément réfractaire à l’anglais. À ce niveau, on a le choix entre les voix japonaises ou anglaises, ce qui fait toujours plaisir. Cependant, Grand Kingdom reste un RPG tactique au gameplay plein de subtilités, qui ravira aussi bien les fans de RPG japonais que les amateurs de scoring et de compétition. La réalisation est vraiment bonne : les doubleurs sont convaincants, les nombreux arrière-plans animés rendent les combats vivants, aucune partie ne se ressemble – même offline – et les joueurs sont récompensés pour leur assiduité s’ils se connectent tous les jours. Une sorte d’hybride entre Final Fantasy et League of Legends qui se révèle une très bonne surprise et, qu’une fois de plus, NIS America nous donne l’occasion d’avoir entre les mains.

Enguy

Points forts :

– Jouable aussi bien online qu’offline
– Plein d’options de personnalisation
– Gameplay original, profond et subtil
– Aspect compétitif poussé

Points faibles :

– Pas de version française
– Objets pour évoluer difficiles à obtenir
– On aurait aimé un aspect « eSport » encore plus poussé

LA NOTE : 16/20

Développeur / Éditeur : Spike Chunsoft / NIS America
Genre : RPG tactique, stratégie, MMO
Supports : PS4, PS Vita
Date de sortie : 17 juin 2016

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