Test : Chernobylite (Xbox Series X)
Hasard peut-être malencontreux vu l’actualité récente, Chernobylite nous propose un voyage horrifique du côté de l’Ukraine, aux abords d’une centrale nucléaire devenue tristement célèbre.
Quand le titre de The Farm 51 a été annoncé, tout les joueurs y ont vu un héritier direct de S.T.A.L.K.E.R. mais au final, les deux jeux ne sont pas aussi proches que leur pitch de départ pourrait le laisser penser. Assez rapidement, on se rend compte que l’on est plus sur une expérience axée ambiance que dans le FPS action-aventure classique. Les différentes couches de gameplay étant essentiellement là pour renforcer l’immersion.
Dans un autre château
À la manière d’un Gordon Freeman, le jeu nous place dans la peau d’un scientifique obsédé par la disparition de sa fiancée lors de la catastrophe de 1986. L’action prend place plusieurs décennies après cet accident et Igor, notre héros, tente de récolter de la Chernobylite, une matière permettant d’ouvrir des portes dans l’espace-temps afin de retrouver sa bien aimée. Il est aidé dans sa tâche par une équipe de mercenaires qui lui demanderont d’accomplir un certain nombre de missions parallèles afin d’améliorer les chances de succès. Tous les jours, il faudra explorer la zone d’exclusion pour obtenir des ressources pour le camp et des indices concernant la disparition de Tatyana. Bien évidemment, les choses se compliquent avec la présence d’un groupe antagoniste violent qui semblent maitriser la technologie des portails. Igor devra se frayer un chemin entre soldats, créatures de cauchemar et les visions que lui impose son esprit tourmenté.
Radio active
Plutôt qu’un classique monde ouvert, Chernobylite se décompose en diverses missions lancées à partir de votre base servant de hub central. Une base qu’il va vous falloir améliorer en rapportant des équipements et des matériaux de vos expéditions. En début de journée il faut planifier les sorties, choisir celles dont on va se charger nous-même et celles qui seront assignées à un membre de l’équipe, la réussite de ce dernier étant grandement influencée par son équipement et donc le fruit de vos expéditions précédentes. Le retour à la base le soir sera l’occasion d’améliorer le quotidien de votre groupe en construisant diverses infrastructures dans votre quartier général. Pour se faire, le titre propose une partie craft/construction assez simple, proche de celles que l’on retrouve dans certains jeux de survie : vous choisissez un équipement à fabriquer puis le placez à l’aide de l’interface dédiée. Si ces phases apportent grandement à l’immersion, elles deviennent rapidement redondantes et on aura tôt fait d’aller à l’essentiel et de se concentrer sur les missions du scénario.
T’inquiète, Geiger
Une fois sur le terrain, le jeu donne dans le genre infiltration-action en vue FPS, avec une dimension horrifique plutôt efficace. The Farm 51 fait le choix de nous immerger dans la peau d’un scientifique assez peu versé dans l’art de la guerre, ce qui nous poussera à privilégier l’approche discrète plus que les combats frontaux. Il est possible d’améliorer ses aptitudes et de devenir bien plus compétent question bagarre, mais Chernobylite ne brille pas vraiment par la qualité de ses affrontements. Ces derniers, souvent brouillons, imprécis, sont plus frustrants qu’autre chose et l’excuse du personnage novice en combat, cherchant à se fondre dans l’ombre, prend tout son sens. Chaque élimination létale influe également sur la santé mentale de notre avatar, alors il sera assez rapidement important d’améliorer sa capacité à éliminer ses adversaires sans les tuer pour garder toute sa tête.
Touriste de l’extrême
Chernobylite, c’est avant tout une ambiance incroyable, des environnements magnifiques et un sound design extrêmement efficace. Le jeu sait comment nous maintenir en état de tension, jouant sur les alternances d’ombre et de lumière. Dans toutes ces phases, le titre de The Farm 51 est réellement brillant. L’écriture sans être des plus incroyable fait très bien le boulot et c’est un plaisir de suivre la trace de sa moitié pendant la petite quinzaine d’heures que dure le périple. Malheureusement, tout ne fonctionne pas aussi bien, à commencer par ce qui est censé représenté le cœur du gameplay, à savoir la partie FPS pure. On sent que les développeurs ont longuement hésité entre un maniement pad et clavier/souris ; les sensations sont très flottantes et la mécanique d’esquive n’est pas très agréable à utiliser. J’aurais plutôt tendance à conseiller le niveau de difficulté le plus bas afin de profiter de l’ambiance immersive sans trop s’énerver sur des combats mal fichus. Parcourir les environnements peu variés, tout aussi réussis qu’ils soient, s’avère assez vite redondant et comme je l’évoquais précédemment, l’envie de se concentrer sur l’histoire plutôt que sur les quêtes secondaires devient rapidement irrésistible. À noter que le titre propose un mode ray tracing sur Series X, mais un peu comme avec Cyberpunk 2077, ce dernier n’apporte que peu d’améliorations visibles et éclate littéralement la fluidité de l’ensemble. Il vaut mieux rester en mode performance pour profiter pleinement de l’aventure.
Chernobylite est une expérience intéressante, avec des défauts gênants mais une proposition originale, et surtout un contexte finalement pas si usé que l’on pourrait l’imaginer. Pour peu que vous ayez toujours eu une certaine attirance pour la région de Pripyat, ce jeu est fait pour vous.
Ominae
Points forts :
- Visuellement très réussi
- L’atmosphère inimitable
- Le sound design
- L’histoire prenante
Points faibles :
- Les combats ratés
- Les quêtes cesondaires peu passionnantes
- Manque de variété des environnements
- Quelques bugs et une IA relativement sommaire
La note : 15/20
La note : 15/20
Développeur : The Farm 51
Éditeur : The Farm 51
Genre : FPS, RPG
Support : PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series
Date de sortie : 29 juillet 2021 sur PC et consoles d’ancienne génération et depuis le 21 avril 2022 sur Xbox Series et PS5