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Test : Black Desert Online (PC)

Sorti officiellement en Europe en mars 2016, Black Desert Online aura eu le temps de montrer ce qu’il avait à proposer. Je vous invite à faire un petit tour du propriétaire.

Avant toute chose, il me faut présenter un jeu qui est généralement plus connu par sa plastique et son créateur de personnages que son contenu réel. Black Desert Online (que nous nommerons également BDO pour une question pratique) est un MMORPG coréen que nous pouvons qualifier de moderne, développé par Pearl Abyss. Pourquoi moderne ? Tout simplement parce qu’il ne correspond pas aux canons du MMO installés depuis une quinzaine d’années.
Pour schématiser, on pourrait dire qu’il y a deux écoles dans l’univers merveilleux et chamarré des mondes persistants : les clones de World of Warcraft et les clones de Lineage 2.
Bien entendu, il y a toujours quelques exceptions à la règle, mais globalement nous avons vu fleurir durant ces dernières années un grand nombre de titres empruntant les mécaniques et les interfaces de ces deux jeux (avec plus ou moins de succès).
Évidemment, il n’est pas ici question de porter un jugement, mais de mettre en avant la première qualité du titre qui nous intéresse aujourd’hui : son apparente originalité.

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Prend ta pelle et ton seau

L’une des caractéristiques principales de BDO est sans aucun doute sa dimension bac à sable. Le contenu est absolument massif à ce niveau là, on se surprend rapidement à passer l’intégralité de son temps en recherche de ressources, l’artisanat ou le commerce. Il n’est pas rare de passer une soirée de jeu sans combattre le moindre monstre, en se perdant tout simplement dans les splendides paysages, en quête de ressources.
Le nombre de quêtes proposé est lui aussi tout à fait conséquent, il est possible d’en trouver à tous les coins de rues. Le joueur habitué à cumuler les missions changera vite d’attitude devant le contenu impressionnant proposé par le jeu. Maintenant, soyons clairs, nous ne sommes pas devant un The Witcher 3 et les taches confiées consistent souvent à tuer 485 lapins et ramener 45 pommes de terre. Il n’en demeure pas moins que cette profusion de quêtes rend le jeu plus vivant que nombreux autres titres du genre.

Vendre la peau de l’ours

Là où nous remarquons tout de suite que nous sommes dans un MMO coréen, c’est au travers de son leveling basé sur le tabassage systématique de toute la faune du pays. Cela étant dit, nous sommes loin des standards classiques des anciens jeux du genre, on arrive facilement à atteindre un haut niveau en 20-30 heures.
La partie qui nous intéressera plus est celle consacrée à la production. En effet, tout un pan du titre se rapproche plus du jeu de gestion que de l’action RPG classique. Rapidement, le joueur va pouvoir louer les services d’ouvriers et se trouver à la tête d’une vraie petite entreprise. Pour peu que vous soyez impliqué, vous vous retrouverez vite à gérer vos routes commerciales et à passer des nombreuses heures en calculs de rendements.
Sans atteindre le degré de détail d’un Eve Online, l’ambition du titre de Pearl Abyss est d’offrir une expérience immersive maximale.

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Kill ’em all

Et parce que l’économie ne m’a jamais passionné à l’école, revenons en un peu aux fondamentaux, la bagarre. Les mécaniques de combat se situent entre le hack and slash et l’Action RPG. Là où le jeu est malin et plutôt novateur, c’est dans la gestion des skills. Plusieurs raccourcis différents sont proposés et le tout devient rapidement très intuitif. Le jeu offre la possibilité de jouer au pad, mais le combo clavier/souris s’impose comme bien meilleur. Les combats rendus un peu brouillon du fait même de ce choix de gameplay restent suffisamment dynamiques pour ne pas devenir trop vite ennuyeux. Et puis, encore une fois, le grind aussi pénible soit-il, ne dure finalement que peu de temps en comparaison de la plupart des MMO de ce type.
Arrivé au niveau 40, c’est le PVP qui va prendre le relais et c’est là qu’est toute l’ambition du titre. L’idée est de proposer un contenu haut niveau basé sur le combat entre les joueurs et la maîtrise de l’économie du monde, des mécaniques déjà testées ailleurs avec plus ou moins de succès. Il est encore un peu tôt pour savoir si cette dimension PVP sera suffisante pour tenir les joueurs actifs durant longtemps, mais le jeu ne nécessitant pas d’abonnement, la problématique ne se pose pas nécessairement comme pour d’autres acteurs du secteur.

Beau comme un camion

Clairement, l’un des éléments qui a vendu du rêve aux joueurs des années précédant la sortie est sa plastique superbe. Le moteur de création de personnages (que l’éditeur avait intelligemment proposé en open beta) est l’un des plus complets qui soit. Pour peu que vous soyez un tantinet maniaque de la personnalisation, prévoyez facilement un après-midi entier avant de vous lancer dans la création de votre avatar. Tout est modifiable, jusqu’à l’ondulation du cheveu. Black Desert Online est à l’heure actuelle, et certainement pour un moment encore, le plus beau MMORPG jamais sorti. Même si certains environnements sont relativement génériques, le plaisir de l’exploration et la découverte de nouveaux panoramas est un enchantement pour les yeux. Il est également possible d’escalader à peu près toutes les structures et cet élément de gameplay ajoute un vrai plus à l’ensemble.
Bien entendu, cela implique une certaine gourmandise en ressources, alors ne comptez pas profiter pleinement du jeu sans un PC à l’architecture solide. Il est à noter que le jeu propose un certain nombre de filtres pour l’image ; un peu gadget, mais intéressant et suffisamment rares pour être salué.

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Alors, bien ou bien ?

Il est toujours aussi particulier de donner un avis définitif et surtout une note à un MMORPG. Tout d’abord parce que l’évolution est, par essence, constante et ensuite parce que l’expérience est bien souvent conditionnée par la communauté, plus que le contenu même du titre critiqué.
Black Desert Online n’échappe évidemment pas à cette règle et me rend donc la tâche difficile. Le titre de Pearl Abyss est réellement bourré de qualités, relativement novateur ou plutôt moins conventionnel que la masse. Son esthétique léchée, son aspect sandbox et la gestion de l’économie poussée, le plaisir de l’exploration et l’immersion engendrée, beaucoup d’éléments qui le placent clairement dans le haut du panier.
Maintenant, BDO n’est pas exempt de défauts, loin de là. On pourra lui reprocher son interface brouillonne et franchement intrusive, sa localisation française un peu foireuse et le manque d’explications claires concernant les différentes couches de gameplay. À titre personnel, je regrette aussi l’impossibilité de choisir le genre de sa classe, un manque de choix assez incompréhensible pour un jeu récent. Il faut également prendre en compte le fait que le PVP semble être le seul contenu de haut niveau, conditionnant ainsi la durée de vie à la communauté active et l’implication des joueurs. C’est un pari risqué, reste à voir s’il sera payant dans les mois ou les années à venir.
Notons aussi la présence d’une boutique en ligne permettant aux joueurs d’acheter des objets (essentiellement cosmétiques), une pratique toujours discutable concernant un jeu payant à la base.
À vous de vous faire un avis, selon ce que vous recherchez dans un MMORPG aujourd’hui. Nous sommes face à un jeu d’une grande qualité, mais demandant un investissement personnel important pour en profiter pleinement. L’avantage du modèle sans abonnement est qu’il est possible d’y revenir facilement après des périodes d’arrêt, sans avoir à sortir la carte bleue. Il n’en reste pas moins que Black Desert Online a les atouts pour se placer parmi les mondes persistants qui marquent durablement l’amateur du genre.

Ominae

 

Points forts :

  • C’est beau mais genre, vraiment beau
  • Un système de combat bien pensé et intuitif
  • L’exploration et l’escalade
  • La gestion de l’économie
  • Une vraie dimension sandbox
  • Des classes variées et toutes intéressantes

Points faibles :

  • Le monde un peu générique
  • Impossible de choisir le genre de sa classe
  • Le manque de PVE haut level
  • L’interface pénible
  • La localisation mal fichue

LA NOTE : 17/20

Développeur : Pearl Abyss
Éditeur : Daum Communications
Genre : MMORPG 
Supports : PC
Date de sortie : 3 mars 2016

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