Test : Wondershot (PC)

wondershot-1Dans le petit monde des jeux en multi-local, TowerFall est roi. Enfin, d’après moi. Mais c’est sans compter un studio français qui vient de lancer son titre qui, s’il est indéniablement inspiré du mètre-étalon de Matt Thorson, propose des idées franchement intéressantes : Wondershot. Alors, le challenger réussira-t-il à faire choir le monarque de son trône ?

One shot, one kill

Les gars de Leikir ne sont pas des inconnus complets, puisqu’on leur doit déjà le très bon Isbarah : un mélange adroit de boss-rush, jeu de plateforme et bullet-hell pour un résultat évidemment hardcore et nerveux. Je vous invite à aller jeter un œil ou deux, le titre vaut carrément le détour et promet de longues heures d’échecs délicieusement injustes, parce que « la faute à la manette, bordel ».

Revenons-en à leur second effort, Wondershot. À l’instar de TowerFall ou de tout autre jeu-de-bagarre-sur-canapé (terme déposé, pas touche), le but est évidemment de s’écharper joyeusement, de 2 à 4 joueurs, dans des arènes plus ou moins fermées, ici en vue de dessus. Là où Wondershot se démarque de son modèle, c’est qu’il ne vous donne qu’une et une seule munition.

Vous plantez votre flèche dans un mur à l’autre bout de l’arène ? Vous voilà obligé de traverser le niveau, à la merci de tout le monde, pour récupérer votre précieux projectile (l’animation du personnage, agitant les bras en l’air complètement paniqué, résume assez bien la situation). Toute la difficulté réside donc dans le fait de faire mouche, puisqu’en plus d’éliminer instantanément un adversaire, cela vous rend automatiquement votre munition.

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Pierre, Feuille, MARTEAU

Autre particularité : 4 armes sont disponibles, au gameplay propre à chacune et attribuée aléatoirement au début de chaque round. On retrouve l’arc avec sa flèche un poil téléguidée (pour viser dans les coins), le lance-pierre dont le caillou ricoche sur les parois, le boomerang qui revient automatiquement à son propriétaire et le marteau, unique arme de corps-à-corps, mais dont le coup chargé permet de passer à travers un mur pour une attaque sournoise (inutile de préciser qu’il s’agit de mon arme préférée).

Chaque arme possède donc aussi un coup chargé, qui permet de varier les approches : la flèche gagne en vitesse mais part tout droit, la pierre rétrécit mais ricoche plus vite et le boomerang tournoie sur place tant qu’on maintient la charge, puis revient dans nos mains, traversant obstacles comme adversaires. À noter que chaque personnage est strictement identique, à l’exception de sa skin, et que tout le monde dispose d’une roulade, bien pratique pour esquiver au dernier moment un projectile.

La direction artistique, très mignonne et cartoon, donne un supplément d’âme au titre, même si on regrette un sound design pas super inspiré, notamment en ce qui concerne les bruitages des armes et les voix des personnages. Un mode solo est également disponible, soit une quarantaine de défis pour se faire la main avec les différentes armes du jeu. La difficulté exponentielle rend la progression ardue, surtout pour celui qui veut battre les scores complètement pétés des développeurs (normal, après tout). De plus, votre avancée dans ce mode débloque des maps en multi, une idée étrange quand on sait que l’intérêt de ce genre de titre est justement son mode multijoueur. Un mode Endless est aussi de la partie, un brin anecdotique, toutefois.

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Un petit coup et puis s’en va…

Malheureusement pour Wondershot, j’ai déjà plus ou moins fait le tour de ses mécaniques, qui se révèlent un peu chiches, une fois manette en main : on se retrouve vite à toujours faire la même chose, les arènes n’ayant pas suffisamment de spécificités pour venir mettre un peu de sel dans les affrontements. Ces dernières sont d’ailleurs en trop petit nombre pour apporter une véritable variété, malgré une rotation automatique entre les rounds et des obstacles mouvants, ainsi que des portails pour se téléporter d’un bout à l’autre de la map.

Il manque des éléments extérieurs, comme dans les Mario Tennis, qui permettraient d’injecter une dose de surprise au cours d’un match, tout en donnant une occasion aux joueurs les moins bons de choper un avantage sur ceux qui caracolent en tête. Car Wondershot est avant tout un jeu de skill, ce qui peut poser problème lorsque des joueurs n’ont pas tous le même « niveau » : de fait, Wondershot serait plus à ranger du côté d’un Lethal League qui ne fait également aucun cadeau aux noobs, contrairement à un TowerFall qui équilibre les matches en donnant un avantage aux perdants et un malus aux joueurs avec le plus de points.

Aussi, on remarque une certaine mollesse dans le gameplay et les commandes qui ralentissent grandement le rythme du jeu : les personnages ont une inertie étrange et une latence dans le tir se fait parfois sentir. En résultent une frustration grandissante et la désagréable impression de ne pas contrôler à 100% son personnage ; très dommageable dans un titre où le skill est l’élément qui sépare une victoire sans appel d’un coup de chance.

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Le plus gros défaut de Wondershot est d’avoir en face de lui un jeu comme TowerFall, hyper-nerveux et blindé de variantes customisables, en comparaison de quoi le titre Leikir fait un peu pâle figure (il possède bien quelques bonus, mais cela ne vient pas bousculer l’expérience). Avec quelques armes et environnements supplémentaires, Wondershot pourrait être bien plus que ce titre sympatoche, mais vite remisé, faute de contenu. Avec une extension, peut-être ?

Go-Ichi

Points forts :

– Une direction artistique mignonne et colorée.
– Les nombreux niveaux solo pour se faire la main.
– Les armes au gameplay propre à chacune.

Points faibles :

– Un sound-design pas très inspiré.
– Trop peu d’environnements et d’armes.
– Rythme de jeu un poil lent et parfois imprécis.

La Note Gamingway : 12/20

Éditeur/Développeur : Leikir Studio
Genre : Multi-local
Support : PC
Date de sortie : 19 février 2016

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