Après le jeu « Wonderbook – Book of spells » qui commençait à nous faire rêver sur les capacités du Wonderbook, cet accessoire vraiment original développé par Sony, voici le deuxième titre Wonderbook : Diggs Nightcrawler qui se risque lui aussi dans l’exploitation du livre à réalité augmentée. Nous avons cette fois-ci affaire à une enquête policière dans le monde des contes pour les plus jeunes d’entre nous. Alors, les promesses du Wonderbook sont elles tenues? réponse tout de suite.

Un petit coup d’histoire

Imaginez vous à l’époque de la prohibition, où la mode des chapeaux et imperméables était incontournable. Le héros est une limace détective privé appelé Diggs Nightcrawler qui est accusé à tort du meurtre de son ami Humpty Dumpty, vous vous rappelez, l’œuf d’Alice au pays des merveilles. Il faudra alors aider le héros à sortir de ce piège, retrouver le vrai assassin et déjouer le complot qui se trame. Je ne vous en dis pas plus, car l’histoire est plutôt passionnante, mais je peux quand même vous dévoiler que vous rencontrez une collection de personnages de contes de fée, tels que les 3 petits cochons en tant qu’inspecteurs de police, Robin des bois, et j’en passe … Vous traverserez 3 chapitres de livre, à proprement parler qui vous tiendront en haleine jusqu’à la fin. Les personnages sont attachants et les dialogues sont plutôt bien pensés et sympas. On peut vraiment féliciter les développeurs qui ont soigné le contexte, les personnages et la narration.

Et le gameplay dans tous ça

Je vois que la question vous brûle les lèvres : alors, et les promesses du Wonderbook ? Et bien on peut dire que le pari est en partie tenu. Et oui, Diggs Nightcrawler apporte une vrai originalité de jeu grâce au Wonderbook en utilisant le fait de pouvoir tourner, plier et pencher le livre pour respectivement regarder dans des coins cachés des décors, déformer le paysage pour assister le héros ou alors changer la gravité. Ainsi, on se retrouve à pencher le wonderbook pour participer à une poursuite de voiture comme vous l’avez surement déjà fait sur une tablette. Bon, un point agaçant est le fait que, pris dans l’action, vos mouvements risquent d’être un peu brutal et le wonderbook n’est alors plus détecté. A ce moment là, la sanction est directe, le jeu se suspend en attendant de re-détecter le livre, un petit temps de confirmation que le livre est perdu n’aurait pas fait de mal pour éviter des pauses frustrantes! A part ce léger soucis, c’est un succès alors, me direz vous ? Et bien : oui et non. Malheureusement, toutes ces bonnes idées sont trop peu exploitées.

Ce qui freine beaucoup, c’est que le joueur est trop assisté. Certes, c’est un jeu pour les plus jeunes, mais le détective Diggs nous dit tout ce qu’il y a faire, ne laissant aucune liberté au joueur. En effet, lors de la recherche d’indice, Diggs annonce directement : « tourne le livre pour regarder derrière le mur », résultat, le joueur ne prend aucune initiative et suis méthodiquement les consignes. On aurait préféré un « cherche les indices en tournant et pliant le livre pour révéler des endroits secrets » plus suggestif. D’autres phases où le joueur doit aider Diggs à atteindre des objets inaccessibles ou les faire tomber sont complètement assistées également : plutôt que d’avoir une phrase du type « mais comment faire pour atteindre … « , les consignes du jeu sont totalement décrites : « penche le livre pour… ». Tous ces exemples enlèvent complètement le côté ludique et transforme le joueur en simple spectateur qui ponctuellement interagi sans prise d’initiative dans un « film », ce qui est un peu dommage. Et du coup, on se retrouve à être sensible au fait, que finalement, on fait toujours la même chose et que le jeu devient répétitif.

Un peu de technique…

Coté graphisme, tout ce petit monde extrait des contes est plutôt agréable à regarder, les décors sont plutôt réussis et l’ambiance « film de gangster » est vraiment bien rendue. Les musiques contribuent énormément à l’atmosphère des années de prohibition et à l’ambiance globale tu titre.
En ce qui concerne la réalité augmentée, je vous avoue que c’est mon coup de cœur. Quel bonheur d’ouvrir le Wonderbook et de voir apparaître un décor tout en relief qui se plie comme dans les livres 3D… Que c est beau!.
Le doublage français est bien rendu surtout quand on reconnait la voix du héros qui n’est autre que le doubleur de Bruce Willis, quel bonheur !
Malheureusement, le jeu se finit en …seulement 1h30 ! et ce n’est pas parce que j’ai sauté des scènes cinématiques ou que je n’ai pas arrêté d’avancer car je suis un hardcore gamer, râaaaah ! (désolé, un petit instant de relâchement où je me suis cru dans un Call of Duty ). Non, on ne peut presque pas mourir dans ce jeu. Le joueur est complètement assisté, donc impossible d’être bloqué. Tout le monde mettra entre 1h20 et 1h40 pour finir l’histoire, ce qui est vraiment court. Il est possible de refaire l’aventure en cherchant des objets secrets cachés mais franchement, l’intérêt est super faible.

Une réussite mais trooooop courte !

Donc réellement, le jeu Wonderbook : Diggs Nightcrawler fait apparaître encore de nouvelles possibilités de gameplay grâce au Wonderbook et maintient l’espoir qu’il peut être un accessoire vraiment sympa. Là, où Book of Spells ne mettait en avant que l’interactivité entre PS Move et le Wonderbook, Diggs Nightcrawler le hisse au statut d’accessoire à part entière. Mais, malheureusement, malgré une réalisation plutôt soignée avec des graphismes mignons, des personnages attachants et une bande son plutôt agréable, ce jeu ressemble plutôt à une démo technique de 1h30 (c’est court !) plutôt qu’un vrai jeu. Résultat, on se retrouve devant un livre interactif qui amusera les plus jeunes et fera rêver les plus âgés aux multiples utilisations de cet objet dans un vrai jeu. En tout cas, en ce qui me concerne, je me vois déjà jouant à un mélange de Sorcery combiné avec le Wonderbook comme grimoire, ou alors un point & click en 3D utilisant le Wonderbook pour chercher des indices avec différents angles etc… Donc, oui Diggs Nightcrawler me fait croire à un vrai avenir radieux pour cet accessoire de jeu encore peu exploité.

Acerico

Points forts :

– Un gameplay vraiment original
– Un monde, une ambiance et des personnages attachants
– La voix de Bruce Willis :-)

Points faibles :

– 1h30! c’est vraiment trop court!
– On est trop assisté.
– Pensé comme une démo, mais pas comme un jeu.

La note Gamingway : 12/20

Éditeur : Sony
Développeurs : Moonbot Studios
Genre : Aventure interactive
Plateformes : PS3
Date de sortie : 29 mai 2013