Test : Utawarerumono: Prelude to the Fallen (PS4)

Utawarerumono est une trilogie d’un J-RPG qui marche assez bien au Japon, alors que peu connu chez nous. Ayant bien changé entre le premier et le troisième épisode, l’éditeur a jugé un remake du premier épisode nécessaire. Voyons donc ce que vaut Utawarerumono: Prelude to the Fallen.

Un amnésique dans un monde sauvage

Un homme jeune qui porte un masque étrange est trouvé par Eruru. La jeune fille le ramène dans son village et prend soin de lui. L’homme reprend alors conscience, mais a perdu la mémoire, et se remet petit à petit de ses blessures. Il souhaite aider le village et participer à sa vie pour récompenser les habitants. Il se rend rapidement compte que les habitants sont des hommes-bêtes. Il n’a jamais vu de créatures pareilles et les habitants ne semblent pas non plus avoir vu d’être humain normal. Qui sont ces personnes ? Quel est ce monde ? Pourquoi Eruru et sa famille sont-elles si gentilles avec lui ? Quel est ce masque étrange qu’on ne peut pas retirer ? Toutes ces questions vont trouver des réponses dans une histoire dramatique qui va chambouler le monde.

Ce titre d’Aquaplus ressemble fortement au deuxième épisode, Utawarerumono: Mask of Deception, a tel point que j’ai failli croire qu’il s’agissait du même jeu ! C’est en partie dû au remake qui fait que, graphiquement, les deux jeux sont très similaires, et les situations très proches également. Mais Prelude to the Fallen pose bien les bases de la série.

Un mélange de visual novel et de tactical-RPG

Utawarerumono, c’est avant tout une série de visual novel. Il y a donc de très nombreux dialogues, en japonais, avec des textes écrans en anglais. Le scénario est très bien écrit et explore les relations entre les personnages. Même si ces derniers sont parfois très clichés, et tous représentatifs du style manga, ils sont cependant très attachants. Le monde est coloré, même si les écrans sont fixes, et joliment dessiné. En revanche, on passe énormément de temps à lire avant de faire autre chose, surtout au début. Par exemple, on peut passer au moins 45 minutes à lire avant de faire le premier combat. Mais l’univers d’Utawarerumono est riche et plutôt bien dépeint. Il se dévoile petit à petit dans un jeu assimilé à une manga qu’on pourrait au début qualifier de « tranche de vie ».

Puis le premier combat arrive. Là, c’est tout autre chose ! Les graphismes passent en 3D, mais une 3D vieillotte qui n’a plus cours sur une PS4 en fin de vie. On aurait aimé plus d’efforts dans les graphismes, car les combats sont très agréables et bien pensés. On est dans le RPG tactique pur et dur : on déplace les membres de l’équipe sur la grille, on prend soin de les placer du mieux possible car des équipiers proches peuvent déclencher des attaques surpuissantes en coopération, on veille à leur orientation car les attaques de face sont moins efficaces que celles de côté ou de dos, et on choisit la bonne action (attaquer, utiliser un sort ou un objet, défendre). En cas d’erreur, on peut remonter le temps à tout moment afin de ne pas avoir à refaire tout le combat. À la fin de l’affrontement, un écran de victoire récapitule l’expérience gagnée par chaque personnage, puis on peut utiliser des points de compétence pour renforcer les caractéristiques (attaque, défense, magie) de nos personnages. Les combats reposent donc sur un bon placement, sur un bon timing (attaquer au moment où le cercle se rétrécit permet de déclencher une ou plusieurs attaques bonus) et sur une bonne gestion de la jauge de Zeal, qui permet des attaques puissantes. Dommage que les combats ne soient pas plus nombreux.

Une série de qualité mais très bavarde

Utawarerumono: Prelude to the Fallen pose les bases de la série. Le côté visual novel prend le pas sur le RPG tactique: apprêtez-vous à passer de nombreuses heures à lire, mais les combats se font quand même plus nombreux en avançant dans le jeu, au fur et à mesure que la tension dramatique augmente. L’histoire est très bien écrite, l’univers attachant et cohérent. On est dans un jeu d’heroic fantasy à la sauce nippone, et on aime beaucoup. Je remarque que ce premier épisode est plus accessible que le deuxième, car les détails un peu coquins sont nettement moins présents. Ces détails ont d’ailleurs classé la série dans la catégorie « hentai », et de nombreuses parodies salées existent. Il y a également un animé, sorti en 2006, mais je ne l’ai jamais vu. On conseille donc fortement de commencer par ce remake, qui constitue une excellente introduction à la série.

En revanche, on aurait bien aimé des dialogues plus dynamiques, histoire de ne pas passer trop de temps à ne faire que lire, surtout que parfois, les dialogues ne sont pas passionnants. Les premières heures de jeu sont les plus poussives et bavardes. Les graphismes, même refaits, sont très en-dessous de ce qu’on attend sur PS4, mais les combats compensent largement, tout comme l’écriture et les musiques. Ce remake propose de jouer avec la bande-son originale uniquement ou avec les ajouts des musiques des autres jeux. Globalement, l’expérience est très satisfaisante, malgré quelques défauts de caméra en combat et l’absence de version française.

Utawarerumono: Prelude to the Fallen permet aux fans de visual novel de (re)découvrir ce jeu dans une version proche des épisodes qui ont suivi, afin de rendre la trilogie plus cohérente. Si l’anglais ne vous fait pas peur, vous allez découvrir une histoire à la fois touchante et dramatique, dans un univers d’heroic fantasy riche et complexe, le tout à la sauce manga. Les combats tactiques, très bien pensés, compensent les défauts techniques et la bande-son est un régal pour les oreilles.

Enguy

Points forts :

– Mélange de visual novel et de RPG tactique
– Bande-son excellente
– Univers riche et complexe
– Histoire très bien écrite

Points faibles :

– Jeu en japonais et texte en anglais
– On passe vraiment beaucoup de temps à lire !
– Niveau technique faible et problèmes de caméra

La note Gamingway : 15/20

Développeurs / Éditeur : Aquaplus / Atlus
Genre :
RPG, visual novel
Supports : PS4, PS Vita
Date de sortie : 29 mai 2020

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