Test : The Silver Case (PS4)
En 1999, Suda 51 se fait connaître grâce à un visual novel à son image, original et décalé : The Silver Case. Véritable pépite, sorte de trésor de l’histoire des jeux vidéo, ce jeu se voit réédité sur PS4 en version remasterisée. Cette version remaniée saura-t-elle attirer les joueurs ? Des éléments de réponse, sans tarder.
Un vrai cas à traiter d’urgence
Dans une société contemporaine où la criminalité vient d’exploser, le célèbre tueur en série Kamui Uehara, connu sous le nom « Silver Case », fait à nouveau parler de lui et semble inciter d’autres personnes au meurtre. Les assassinats s’accumulent et c’est aux membres des forces spéciales du groupe « République » de découvrir qui est véritablement Kamui et de l’arrêter.
Le joueur incarne un des membres de cette unité. Une jeune recrue inexpérimentée, que le reste de l’équipe soutient autant que possible. The Silver Case est un visual novel, donc la narration est importante et soignée. Les personnages sont assez bien détaillés et les phases de dialogues sont parfois très longues, pouvant causer un peu d’ennui, surtout quand les personnages semblent parler pour ne rien dire. Mais il faut se souvenir que ce jeu date de 1999 !
Un jeu de cases à l’aspect ancien
Pour se démarquer des autres productions, Suda 51 a choisi de raconter son histoire à l’intérieur de fenêtres imbriquées les unes dans les autres, comme plusieurs couches superposées. Au premier plan, une ou plusieurs fenêtres affichent des images, des séquences animées ou des boîtes de dialogues. En arrière plan, des mots ou de courts textes s’affichent frénétiquement, comme une sorte de message subliminal. C’est original et cela donne aussi un certain dynamisme à l’ensemble, tout en conférant au titre un aspect « old school ».
Car si le jeu date de 1999, la version remasterisée ne cherche pas à lui faire subir un lifting. Au contraire, Suda 51 a choisi de donner un aspect vieillot au jeu, par exemple en donnant un aspect de vieille bande magnétique vieillissante aux vidéos. L’affichage n’est pas toujours très propre, mais c’est voulu ! Cela renforce l’aspect stylisé du titre, dont on sent déjà de grandes influences qu’on retrouve dans les graphismes de Killer 7, par exemple. Ainsi, le style graphique n’est pas unique mais très diversifié : on peut avoir de magnifiques dessins en noir et blanc assez détaillés dans une fenêtre, puis un dessin beaucoup plus simple dans une autre. Les couleurs, assez sombres et peu attrayantes, renforcent aussi cet aspect « old school », donnant l’impression au joueur d’être face à un vieil écran de PC. Un écran presque monochrome ou affichant peu de couleurs. La nostalgie viendra certainement étreindre les plus âgés d’entre nous, qui ont connu cette époque. Et ce ne sont pas les bruitages qui vont arranger les choses : le texte s’affiche caractère par caractère, en faisant un bruit de vieille machine !
Le gameplay aussi, fleure bon les vieux jeux d’antan.
Un jeu en 2 phases
Si les phases de dialogues constituent l’essentiel du jeu, il existe aussi des phases plus interactives. Le joueur doit alors explorer des sortes de « donjons », en vue à la 1ère personne, où chaque pièce est représentée par une case. On se retrouve donc plongé dans les très anciens jeux d’aventure/action. Le gameplay est simpliste : un menu en forme de roue est affiché à l’écran et le joueur choisit ses actions grâce au stick ou à la croix directionnelle. On peut donc se déplacer dans les 4 directions (nord, sud, est, ouest), parler avec ses camarades pour obtenir des indices sur ce qu’il faut faire, fouiller, utiliser un objet et même regarder en l’air ou à ses pieds. Au début, cela paraît un peu confus, mais on s’y fait. Ces phases d’aventure viennent donc renforcer l’idée que The Silver Case est une sorte d’hommage aux jeux des années 80. Dommage que le jeu dispose de gros défauts.
Une version remasterisée surprenante
Mais pas dans le bon sens ! Je ne reviens pas sur la volonté de conserver un aspect ancien au jeu. Pour l’ambiance et la nostalgie, au contraire, c’est génial. Je parle des autres choix. Par exemple, le travail sur l’audio. Les musiques sont vraiment géniales et entraînantes, vraiment bien refaites. En revanche, on se lasse vite du vieux bruitage de machine à écrire qu’on subit constamment quand le texte s’affiche. Si le jeu permet de choisir entre une version japonaise et une version anglaise, il n’y a aucune voix, ce qui est également dommage.
En ce qui concerne les phases d’aventure, je les trouve assez désastreuses. Il arrive souvent qu’on nous demande d’effectuer une action, mais que cette dernière ne se réalise pas ou ne déclenche rien. C’est énervant. On persiste, on recommence plein de fois, jusqu’à ce que, sans trop savoir pourquoi ni comment, ce qu’on nous demande se réalise enfin ! Un énorme bogue ? Cela agace. On peut sauvegarder à tout moment, ce qui est bien, mais quand on veut charger sa partie, un autre problème survient : les fenêtres disparaissent, rendant le jeu injouable ! Et même quand on charge plusieurs fois sa partie, cela peut recommencer. Ces problèmes techniques gênants rendent le jeu non seulement injouable, mais totalement agaçant et rebutant, ce qui est vraiment regrettable.
Un visual novel pour les plus motivés
The Silver Case est un visual novel doté d’une histoire solide et de personnages travaillés. La narration dévoile déjà le talent et l’originalité de Suda 51. La présentation, vraiment originale pour l’époque comme pour maintenant, rend le jeu plaisant et dynamique. Le côté « old school » est très attirant. Cependant, le jeu n’est qu’en japonais ou en anglais et sans une seule voix pour varier les plaisirs. Les phases de dialogues, comme tous les visual novel, sont très longues, mais ne sont que très peu entrecoupées de phases d’aventure pour éviter l’ennui. D’ailleurs, ces phases d’aventure sont assez minimalistes et peu passionnantes, faute à des problèmes techniques désagréables qui gâchent l’expérience.
On remercie NIS America de prendre le risque de nous faire découvrir ce jeu qui fait partie intégrante de l’histoire des jeux vidéo, car sans les problèmes cités précédemment, The Silver Case est un visual novel à découvrir, mais qu’on ne peut malheureusement que conseiller aux joueurs plus âgés et persévérants.
Enguy
Points forts :
– Une histoire en béton
– Une présentation originale
– Bande son géniale
– Personnages bien travaillés
– Ambiance « old school » charmante
Points faibles :
– Pas de version française
– Bruitages de type machine à écrire vite énervant
– Phases d’aventure peu motivantes
– Aucune voix, ni japonaise ni anglaise
– Des bugs très embêtants
LA NOTE : 12/20
LA NOTE : 12/20
Éditeur / Développeur : NIS America / Grasshopper Manufacture
Genre : visual novel
Supports : PC, PS4
Date de sortie : 6 octobre 2016 (PC), 21 avril 2017 (PS4)