Test : The Last Story (Wii)
Dernièrement la Wii a été gâtée niveau RPG Japonais car, après Xenoblade Chronicle, voici venir le très attendu The Last Story. Après bon nombre de trailers et autres vidéos alléchantes, les fans du genre étaient dans l’expectative de ce qui était annoncé comme un des plus beaux jeux sur la console de Nintendo. Qu’en est-il vraiment ?
Tchou-tchou !
Comme son nom le laisse entendre, The Last Story nous conte une histoire. Un narrateur est d’ailleurs présent dès le début de l’aventure pour guider le joueur. Le parcours de ce dernier sera très linéaire, scripté et suivra un ordre précis sans possibilité de se dérober.
La première mission, qui pose les bases du jeu et qui permet de se familiariser avec le fonctionnement des combats, fait bel et bien office de tutorial. On se rend vite compte que le héros est accompagné de plusieurs autres personnes, des compagnons de voyage nombreux et indispensables qui auront chacun leur utilité quant au bon déroulement de l’intrigue. Autant dire qu’il faut accrocher rapidement au style du jeu et à son cheminement car, si le joueur n’apprécie pas le manque de liberté et l’orientation résolument dirigiste du jeu, il n’arrivera pas à se laisser guider dans cet univers méconnu. Malgré le scénario sur rail, celui qui se laissera entrainer par l’ambiance générale du titre et l’histoire inédite y découvrira une intrigue sur mesure, captivante et qui donne envie d’aller toujours de l’avant.
Certaines phases de jeu laissent tout de même place à l’exploration, notamment la ville centrale de l’île de Lazulis, vaste et qui regorge de PNJ, de recoins et de quêtes secondaires. On peut également se rendre à l’arène afin d’affronter des hordes d’ennemis et remporter gloire et fortune. De quoi s’amuser un moment avant de reprendre la trame principale.
Zael, notre héros, parcourt le monde avec ses acolytes, des mercenaires, et se verra confier plusieurs missions jusqu’à ce qu’il rencontre, par hasard, Lisa, une jeune fille mystérieuse qui semble avoir fuguée et qu’il décide d’aider. On a d’ailleurs droit ici à une scène digne d’Aladdin qui rencontre Jasmine sur la place du marché. Je vous laisse donc deviner le rang réel qu’occupe la fameuse Lisa dans la vie. Le scénario prend alors un tout autre tournant mais nous n’en dirons pas plus.
L’histoire se découpe en plusieurs chapitres et il faudra en compter une quarantaine pour en venir à bout. The Last Story n’est donc pas très long, ce qui tranche pour un jeu considéré comme un RPG : une vingtaine d’heures seulement. Cela peut être considéré comme un handicap ou un avantage selon le point de vue car le jeu est prenant et sans réel temps mort.
Un mode multi permet tout de même d’effectuer quelques missions supplémentaires afin de récupérer des armes et objets uniques.
En tout cas, il faut être honnête, la rejouablité du titre est, quant à elle, quasi inexistante.
Le zélé Zael
Graphiquement joli, compte tenu qu’il s’agit de la Wii, notamment grâce à la patte très particulière de Hironobu Sakaguchi (le créateur de Final Fantasy), on sent malgré tout les limites de la console. Les cinématiques sont réussies et la possibilité de les accélérer, voire carrément de les passer, est tout simplement bien pensée.
Les environnements et décors sont soignés, et de nombreux détails, tel que la possibilité de bousculer des personnages dans les dédales de la ville ou encore se cogner à un panneau, ajoutent à la richesse du background et au soin apporté à la réalisation du jeu. Ses petites futilités insolites et insignifiantes semblent totalement inutiles mais… il ne faut pas se fier aux apparences.
La musique, simple et discrète composée par Nobuo Uematsu, ainsi que les dialogues (en Anglais par contre, et on ne peut pas changer la langue) entre les personnages apportent beaucoup de dynamisme au jeu, surtout certaines scènes résolument drôles et décalées qui évoquent incontestablement des passages d’anime ou de manga. Chaque personnage est d’ailleurs doté de sa propre personnalité et l’on pourra à loisir changer la couleur de ses vêtements et de ses protections grâce à un système de teinture. Quelle joie d’avoir, par exemple, un héros tout en rose qui frisera le ridicule ! Les armes et armures elles aussi se voient une fois équipées et permettent, au final, de créer une escouade unique.
The Last Bataille
Une des particularités du jeu est son système de combat assez singulier. Si au début il demande un certain temps d’adaptation, il s’avérera finalement assez complet et efficace en cours de partie, surtout que de nombreuses améliorations et coups spéciaux viennent s’ajouter petit à petit à la palette des attaques de départ. Il faudra résolument être un fin stratège afin de manier l’ensemble avec brio. Les phases de tutorial sont d’ailleurs vraiment une réussite : l’écran se fige autour du personnage principal pour laisser place à des artworks magnifiques accompagnés d’explications précises et illustrées sur le gameplay, le tout suivi d’une petite vidéo de mise en situation. Rien à redire !
Ici, pas de tour par tour, il s’agit bien de combat en temps réel et il faut avouer que l’action se montre souvent confuse, surtout lorsque tous les personnages et ennemis sont à l’écran, enchainant magies, attaques physiques et dialogues avec sous-titre, il peut arriver que le tout devienne illisible et que le joueur ne sache plus où donner de la tête ni que faire.
Avant chaque combat, la caméra effectue un rapide aperçu aérien de la zone ainsi que des adversaires qu’il faudra éliminer, montrant ainsi leur classe, leur lvl ainsi que leur placement. Il ne faudra pas hésiter à tirer parti de ces phases d’observation avant de se jeter tête baissée dans les affrontements. Zael pourra, s’il le souhaite passer également en vue subjective pour explorer les environs mais surtout pour tirer à l’arbalète sur certains opposants éloignés. Pratique !
Il faut savoir également que notre héros se voit très vite gratifié d’un don particulier qui lui permet d’utiliser la fonction « Magnétisme » sur ses assaillants et d’attirer ainsi à lui tous les ennemis laissant le champs libre à ses coéquipiers. Heureusement que l’IA est plutôt bien gérée et que chacun dans la team, fait correctement son devoir.
Attention, les attaques physiques sont, de base, paramétrées en mode automatique, ce qui fait que le joueur devra simplement se diriger vers ses ennemis pour les frapper sans effectuer aucune autre action. Très déstabilisant et souvent considéré comme une hérésie que l’on pourra heureusement corriger dès le début de partie afin de passer en mode manuel.
On conseillera d’ailleurs au joueur la manette Classique Pro de la Wii plutôt que le kit Wiimote + nunchuk, bien que les deux modes de jeu soient suffisamment maniables et accessibles.
Les différents objets dénichés à l’issue des combats, ou encore dans les coffres, sont souvent totalement aléatoires et se déclinent même sous forme de roulette ou les noms des différents items défilent avant de s’arrêter sur celui que l’on obtiendra au final.
Les menus et inventaires, quant à eux, sont plutôt jolis mais pas toujours très intuitifs. D’ailleurs, on aurait aimé un récapitulatif des quêtes par exemple, notamment pour se rappeler quel objets ramener aux personnages qui les demandent.
On notera également la présence de pentacles sur le sol dans quelques endroits clés qui permettent d’invoquer à nouveau des ennemis coriaces afin de gagner au final plus d’XP. D’ailleurs certains donjons pourront également être refaits plus tard dans la partie afin d’affronter plus d’adversaires et également d’obtenir plus d’objets rares.
Ici, lorsque le joueur gagne un niveau il n’y a pas d’arbre de compétence ou de points à distribuer puisque tout se fait automatiquement. Finalement il s’agit bien de la nouvelle génération de RPG plus centré sur le scénario ainsi que sur l’action plutôt que sur les longues phases de leveling afin de monter son personnage ou l’exploration d’environnements vastes et gigantesques.
The Last Story est un beau mélange des genres : nostalgie des RPG de naguère, modernisme grâce à l’intensité des combats, un univers héroic-fantasy poétique, et un brin d’humour pour couronner le tout. Les combats en temps réel sont une réussite et les détails ainsi que les bonnes idées jalonnent le parcours du joueur à travers une histoire unique et prenante. Malgré les faiblesses de la Wii, le scénario assez dirigiste et la durée de vie plutôt controversée (mais suffisante) du titre, on ne serait que trop vous conseiller ce RPG atypique et enchanteur.
Sironimo
Les points forts :
– La direction artistique
– Les combats dynamiques
– Le soin apporté aux environnements et aux détails
– Les différents personnages
Les points faibles :
– L’histoire sur rail qui peut irriter
– La durée de vie
La Note Le Mag Jeux Vidéo : 17/20
Éditeur : Nintendo
Genre : RPG / Action
Support : Wii
Date de sortie : 24 Février 2012