Test : The Bridge (eShop Wii U)
Après une sortie sur PC en 2013 puis sur XBOX 360, The Bridge débarque enfin sur l’eShop de la Wii U. La console de Nintendo se voit dotée d’un nouveau jeu de plateforme/réflexion indépendant à la direction artistique très picturale. Cela suffira-t-il pour satisfaire les joueurs ? Des éléments de réponse un peu plus bas.
Un pont entre deux mondes
Dans The Bridge, le joueur incarne un personnage sans nom. Endormi sous un arbre, cet étrange bonhomme est réveillé par la chute d’une pomme. Cela rappelle une légende avec un certain Newton, et c’est là le point de départ d’une aventure marquée par la gravité, ou plutôt la façon d’utiliser la gravité pour résoudre des énigmes de plus en plus complexes. Dès le début, le joueur doit deviner les contrôles et ce qu’il doit faire car il n’y a pas de didacticiel et presque pas d’indication à l’écran. Une sobriété qui va de pair avec les décors en nuances de gris et qui contribue à créer une atmosphère onirique : on a l’impression que le personnage qu’on dirige n’est pas sorti de son rêve et évolue dans un univers étrange où toutes les bizarreries semblent normales.
Un jeu qui fait tourner les têtes
La gravité étant au cœur du gameplay, le but du jeu est d’amener le personnage qui n’a pas de nom à la sortie en faisant tourner le décor. Un concept simple mais addictif un peu à la Monument Valley.
Petit plus de la Wii U : la possibilité d’utiliser les contrôles tactiles. En inclinant le Wii U gamepad, c’est tout le décor qui se met à tourner. Une pression sur l’écran tactile permet de faire bouger le personnage qui ne s’arrête que lorsqu’on relâche la pression. Ces contrôles simples et intuitifs ne sont cependant pas très précis ce qui oblige à utiliser les boutons (R et L pour faire tourner le monde à droite ou à gauche et la croix directionnelle pour le personnage) pour les énigmes nécessitant un contrôle fin.
Il ne suffit pas de faire tourner le décor pour atteindre la sortie. Le personnage doit aussi être placé au bon endroit avant de tout retourner et il faut également veiller à la vitesse de rotation pour ne pas éjecter hors de l’écran les objets entraînés par la rotation de l’écran. Sans parler des boules mortelles qui peuvent tomber à tout moment et écraser le personnage ou des murs coulissants qui peuvent bloquer le passage. Atteindre la sortie n’est pas une mince affaire, d’autant plus qu’il faut parfois ramasser une ou plusieurs clés au passage. Plus loin dans le jeu, il faut même composer avec les couleurs (noir ou blanc) pour espérer résoudre les énigmes. The Bridge propose ainsi un challenge inédit qui fait vraiment tourner le cerveau à plein régime !
Un casse-tête zen et frais
Les décors assez étranges et troublants, mélange de trompe l’œil et d’art moderne, sont plutôt convaincants. La palette de gris utilisée est reposante, tout comme les musiques douces qu’on entend pendant les niveaux.
Dans The Bridge, pas de scénario : la narration est réduite à quelques phrases à la fin de chaque niveau, mais ces dernières n’apportent aucune réponse sur le personnage et l’univers dans lequel il évolue, laissant planer un certain mystère sur le titre.
Si le jeu propose un petit nombre d’énigmes (4 niveaux de 6 énigmes chacun), on peut prendre son temps pour les résoudre. Comme les ennemis ne bougent pas, à moins de faire tourner les niveaux et qu’il n’y a pas de chronomètre, le joueur n’a aucune contrainte et se sent libre. Au moindre faux pas, on peut également revenir en arrière dans le jeu, comme en rembobinant l’action, pour revenir au moment où l’on pense s’être trompé. Ainsi, il émane de The Bridge une sensation de repos et de plénitude très agréable.
Si la durée de vie est très variable d’un joueur à l’autre, allant d’une poignée à une quinzaine d’heures, il est possible de l’allonger une fois le jeu terminé en recommençant tous les niveaux en mode miroir. Un jeu indépendant marquant au level design soigné qui offre aux joueurs des niveaux où l’on ne sait plus reconnaître l’envers de l’endroit. Un jeu atypique que les amateurs de réflexion se doivent de posséder.
Enguy
Points forts :
– Une direction artistique très forte
– Gameplay original
– Une ambiance zen très reposante
Points faibles :
– Commandes tactiles peu précises
– Absence de scénario et de détail sur l’univers du jeu
– Durée de vie un peu courte
La note Gamingway : 15/20
La note Gamingway : 15/20
Editeur : The Quantum Astrophysicists Guild
Genre : Puzzle/plateforme
Support : Wii U, PC (steam), XBOX 360
Date de sortie : 18 août 2015