Test : Reynatis (PS5)

Après Crystar, The Legend of Legacy, Monark et The Caligula Effect, FuRyu nous propose un nouveau RPG différent des autres, Reynatis. Dans l’équipe, des anciens de Final Fantasy et de Kingdom Hearts. De quoi mettre l’eau à la bouche. Mais ce RPG est-il à la hauteur ?

Tokyo interdit la magie

L’action se passe à Tokyo, dans le célèbre quartier de Shibuya écrit dans de nombreux jeux. Le quartier est d’ailleurs assez bien modélisé et fidèle à l’original, mais ce n’est pas le sujet. Dans le Tokyo contemporain, la magie est prohibée afin de protéger la population. En effet, une drogue fait des ravages : en consommer permet d’utiliser la magie, mais au bout d’un certain temps les usagers se transforment en monstres dangereux qu’il faut éliminer. Une autre façon de devenir mage est d’avoir échappé de peu à la mort. Mais être mage est un problème car si on ne cache pas ses pouvoirs, on sera vite dénoncé par la population et pourchassé par la police qui a pour objectif soit d’éliminer les mages trop puissants qui peuvent poser problème, soit d’envoyer les moins dangereux dans des centres pour les soigner. Cela sonne un peu comme un régime totalitaire, mais c’est ainsi.

Le scénario permet donc de suivre les aventures de Sari Nishijima, une policière de Shibuya qui est récemment devenue mage et qui est maintenant officier dans la M.E.A ainsi que celles de Marin, jeune mage rebelle qui souhaite devenir le plus puissant et percer les secrets d’une forêt mystique. On va pouvoir contrôler alternativement chacun des deux protagonistes tout au long des 33 chapitres du jeu.

Un JRPG « alternatif »

Comme beaucoup de jeux, Reynatis ne propose pas de version française. Les voix sont en anglais ou japonais, et les sous-titres en anglais seulement. Le doublage est bon, mais si on ne connaît aucune des deux langues, l’histoire est difficile à suivre.

Comme d’habitude chez FuRyu, on a entre les mains un JRPG différent des standards traditionnels, surtout pendant les combats. Cette fois, l’objectif n’est pas de noyer les ennemis sous une pluie d’attaques et de combos, mais plutôt d’esquiver au dernier moment. En effet, la jauge de magie qui permet d’attaquer se vide très vite. Pour la remplir, on peut soit attendre patiemment qu’elle se recharge toute seule, ce qui est un peu long et oblige à fuir constamment les adversaires qui nous poursuivent, soit laisse ces derniers attaquer pour esquiver à la dernière seconde. En cas de timing correct, on peut contre-attaquer et absorber la magie adverse pour se recharger sans subir de dégâts. Il faut vraiment s’habituer à ce gameplay un peu à contre-courant, mais à un certain moment dans le jeu des possibilités supplémentaires se débloquent et les combats deviennent vraiment intéressants. En revanche, la difficulté n’est pas vraiment au rendez-vous !

En dehors des combats, on explore le quartier de Shibuya et une forêt étrange, qui fait penser à la forêt de Final Fantasy VII Rebirth, en tentant d’accomplir des quêtes annexes. Ces dernières ne sont pas très passionnantes mais les dialogues sont réussis. Au total, on pourra contrôler 6 personnages très différents, aussi bien en termes de caractère que de capacités. En combat, on passe rapidement de l’un à l’autre d’une simple pression sur un bouton.

Selon l’équipe contrôlée, le gameplay change un peu dans Shibuya. Quand on contrôle Sari, on peut se déplacer librement mais on doit faire attention aux monstres. Quand on contrôle Marin, on doit veiller à cacher sa magie sinon les citoyens vont se méfier de plus en plus jusqu’à donner l’alerte. À ce moment, un combat contre les forces d’élite de la M.E.A. se déclenche. Se combat est presque impossible à gagner, ce qui oblige à recommencer. Ce n’est pas punitif, mais cela fait perdre du temps. D’ailleurs, cette fonctionnalité est un peu étrange, mais ce n’est pas la seule bizarrerie du jeu.

Un énorme potentiel mal exploité

Reynatis est intéressant à plusieurs niveaux : son système de combat est différent et novateur, et en plus son scénario essaie d’installer un univers mystique captivant. On y retrouve des points communs avec Final Fantasy et Kingdom Hearts, mais ce n’est pas surprenant, le scénariste étant Kazushige Nojima. Cependant, comme on passe assez rapidement d’une équipe à une autre, on perd un peu le fil et l’histoire paraît décousue ou confuse, ce qui est dommage car elle est plutôt intéressante, mais parfois un peu complexe ou maladroite. Un peu comme dans Kingdom Hearts, en somme. C’est dommage, car l’univers de Reynatis mérite d’être mieux décrit et détaillé. En effet, il y a la guerre entre le M.E.A. et la guilde des mages, puis intervient une troisième voie suivie par Marin et incarnée par Owl, une sorte de front de libération des mages clandestins. Il y a la drogue qui transforme les gens en monstres, ce qui explique pourquoi la magie est aussi crainte et réprimée, sans parler de la forêt mystique que seuls les mages peuvent explorer. Bref, de quoi satisfaire les amateurs d’aventure à la Docteur Strange !

Il n’y a pas que le scénario qui est mal exploité ! Si le quartier de Shibuya est assez bien reproduit, les graphismes sont agréables mais sans plus. On note cependant une amélioration pour une production FuRyu : c’est plus joli que The Caligula Effect ou Monark, par exemple. Il y a de très beaux effets de lumière et les couleurs choisies pour représenter le quartier de nuit flattent la rétine. J’apprécie les effets lumineux quand on se transforme en mage, notamment les yeux luisants. Certains personnages sont assez réussis mais d’autres semblent sortir d’un jeu PS3 ! C’est très inégal pour un résultat assez moyen. D’un point de vue technique, on se demande pourquoi on ne peut pas explorer les niveaux librement : ils sont découpés en de très nombreuses zones avec des temps de chargement, ce qui est assez rébarbatif et étrange pour un jeu récent.

Enfin, les quêtes annexes ne sont généralement pas passionnantes. Les personnages ont tous un smartphone et reçoivent des messages régulièrement, mais c’est assez mal géré. On doit souvent vérifier les messages un par un pour voir où sont passés les nouveaux ! De même, l’évolution des personnages pourrait être améliorée. Si on augmente ses statistiques en gagnant des niveaux, on récupère également des points de compétence pour améliorer les attaques des personnages. On peut aussi équiper des objets et récupérer de l’équipement en cherchant des graffiti magiques cachés dans Shibuya, mais débloquer de nouveaux emplacements s’avère fastidieux. Il y a souvent du très bon et son contraire, ce qui gâche un peu l’expérience. En revanche, les musiques de Yoko Shimomura sont toujours aussi efficaces !

Reynatis est à l’image de nombreux jeux FuRyu : il y a de très bonnes idées, différentes de ce qu’on connaît, mais mal exploitées. Si on aime les histoires mystiques très inspirées manga et qu’on n’est pas trop exigeant sur les graphismes et le gameplay, alors ce jeu s’avère un bon choix. Si on aime les grosses productions style AAA, on risque d’être plutôt déçu ! Néanmoins, FuRyu continue de proposer des jeux différents et qui ont du charme, à condition de leur donner une chance !

Enguy

Points forts :

– Une direction artistique qui a du charme
– Un système de combat nouveau fondé sur l’esquive à la dernière seconde
– Une bande son efficace

Points faibles :

– Un scénario assez confus
– Pas de version française
– Pas mal de défauts gênants comme les messages non triés ou les graphismes inégaux
– Il faut aimer le système de combat

LA NOTE : 12/20

Éditeur / Développeur : FuRyu / NIS America  
Développeur : Natsume Atari / FuRyu
Genre : action, RPG
Support : PC, PS4, PS5, Switch
Date de sortie : 27 septembre 2024

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