Test : Prehistorik (PC)
Préhistoriquement sorti en 1991 sur Amstrad CPC, Commodore 64, Amiga et Atari ST, Prehistorik, jeu de plateformes se déroulant à l’époque dont vous vous doutez, nous revient par le biais d’Anuman Interactive et de sa gamme de jeux revivals Joystick Replay, sur Androïd, IOS, Mac et PC, cette dernière faisant l’objet de la critique qui suit.Découvrons sans plus attendre s’il s’agit d’un énième remake ne visant que la fibre nostalgique du joueur et le bénéfice qui en découle ou bien s’il possède un véritable intérêt ludique.
Jurassic Grag
Si vous étiez férus de cette licence à l’époque, vous ne serez pas dépaysés par les bases de cette nouvelle version. En revanche si vous ne connaissez pas encore Prehistorik, sachez que vous devrez diriger Grag, un homme préhistorique ne possédant pas le charisme de Chuck Rock, à part peut-être son nez rougeot. Notre héros devra aider une mouche affamée, qu’il aura libéré d’une énorme crotte de bélier, à retrouver la nourriture qui fait actuellement défaut suite à son vol par un géant qui a les crocs. Vous traverserez un univers anachronique, se permettant ainsi de mêler dinosaures et hommes, âge de pierre et de glace, inventions telles que les toilettes et les nouilles chinoises…
On reste dans un jeu de plateformes 2D « à l’ancienne », le scrolling se fait essentiellement horizontalement de gauche à droite, mais on se dirigera finalement un peu partout à la verticale également à certains moments, parfois assez haut, parfois assez profondément vers le bas. Le jeu vous laissera le choix entre le clavier ou la manette, mais nous vous conseillons vivement l’utilisation de cette dernière pour une question de jouabilité. La plateforme à l’ancienne n’étant vraiment pas faite pour être jouée au clavier. Il sera également possible d’y jouer en tactile sur IOS et Androïd, mais nous n’avons pas encore eu l’occasion de tester ces versions, nous nous garderons donc bien de toute critique à leur propos.
Le chemin regorge de passages secondaires offrant diverses possibilités et renfermant généralement l’objet qui manque à votre collection. Les objets à collectionner s’avèrent plus exactement être des mets délicats… du moins pour les jeux vidéo des années 80 jusqu’à mi-90, à savoir glace, donut, hamburger, pizza… Cela rappellera bien des souvenirs aux gameurs de cette époque, la nourriture dans les JV n’avait malheureusement pas encore cédé aux cinq fruits et légumes par jour. Vous devrez atteindre un certain pourcentage de ces bons petits plats / cette nourriture indécente, selon le point de vue, présents dans chaque niveau pour que le feu de signalisation se trouvant en fin de parcours passe au vert. Si vous en manquez, il faudra retourner en chercher ! Et oui, on ne plaisantait pas à l’âge de pierre !
Des lettres bonus, que l’on imagine taillées au pic et à la masse, seront aussi à glaner au cours des stages, et devinez quelles lettres : B-O-N-U-S. Là encore, une ou deux pièces seront souvent bien planquées et vous demanderont dextérité, ingéniosité, voire même l’utilisation du jetpack. Ce véhicule, faisant office de nouveauté, pourra être récupéré à certains endroits seulement et fonctionnera au… soda. Le gaz s’en échappant vous permettra de voler sur une certaine distance. Ce principe rappelant l’expérience entre soda et bonbons mentholés, devenue l’une des vidéos stars du web.
On reste finalement dans un déroulement classique de jeu de plateformes, jusqu’à ce que l’on doive affronter un boss sur une scène de théâtre, rappelant inlassablement les combats de Paper Mario.
Dino Riders
Récolter toutes ces denrées ne sera pas une tranquille petite cueillette, vous croiserez évidemment des béliers, mais aussi des poulmouths (résultat de l’accouplement d’une poule et d’un mammouth, nous laissons votre imagination fertile se faire une idée de la scène), des dinosaures, des ptérodactyles, des araignées, des yétis , des piranhas ou encore des manchots, qui ne vous attaqueront pas forcément, mais qu’il faudra tout du moins éviter sous peine de voir vos vies se vider à une vitesse considérable. A savoir que vous bénéficierez de cinq vies, contenant chacune un cœur, et à chaque fois que vous serez touchés, par un animal, un objet contondant, comme un stalactite par exemple, ou encore un projectile, vous perdrez un cœur. Attention également à la chute dans le vide qui, elle, vous fera directement perdre une vie. Un système old school donc là aussi, ce qui ne nous surprend pas et colle plutôt bien au projet. Des cœurs pourront être récupérés en frappant les animaux avec votre masse, vos haches lorsque vous piloterez le jetpack ou bien en hurlant, mais ce n’est pas du tout respectueux alors éviter ce barbarisme sera un bon défi.
Prendre un minimum de risques est également envisageable. En effet, un embranchement peut, par exemple, vous donner un aperçu du danger encouru et vous pouvez donc vous dire que vous y reviendrez plus tard pour le scoring et choisir de terminer le niveau une première fois sans obtenir tous les objets.
Les animaux vous serviront aussi de plateformes, souvent en tant que trampolines. Attention donc à ne pas louper votre saut en visant bien la tête. Hormis ces sauts soutenus pour aller plus haut, Grag pourra également sauter de lui-même, ainsi qu’accélérer et évidemment combiner les deux pour jumper plus loin. C’est ici que le bât blesse, la jouabilité n’étant pas au top, on se retrouvera plus souvent au fond du trou que de l’autre côté du ravin. Lorsque l’on maitrisera à peu près la technique pour moins se louper, on se laissera aller à quelques tentatives osées en sautant immédiatement plutôt que de reprendre de l’élan et/ou d’attendre que la plateforme mouvante devant nous ne fasse un tour complet. Mais il ne faut pas se leurrer, dans 99% des cas on se traitera de tous les noms car l’on aura, bien sûr, échoué, alors que tout joueur qui se respecte sait qu’il s’agit toujours de la faute de la manette. Cela offre un challenge nous rappelant automatiquement ceux de l’époque du Prehistorik originel, où l’on ne pouvait laisser place à l’erreur à un pixel près. Pourtant, la non limite de temps permet d’attendre patiemment et de se reconcentrer, il ne faudra pas hésiter à en abuser.
It’s raining dolmen
L’humour est un des points mis en avant dans Prehistorik. Celui-ci possède plusieurs manières d’œuvrer, la meilleure étant sans conteste les titres des niveaux, dont certains s’avèrent être de bons jeux de mots, tel que le référencé musicalement « It’s raining dolmen », où votre ennemi vous balancera des dolmens du fond de l’écran. On retrouve aussi le sympathique « Les grottes de Glagascaux » pour le niveau gelé et des plus simples comme « Cro c’est kro », mais aussi du bon mot au sein même des niveaux, on retiendra notamment la pancarte « New Rock City ».
Le character design des animaux rencontrés est aussi l’un des points humoristiques employés avec son côté mignon et décalé, voire parfois un peu curieux pour le poulmouth et le yéti avec son drôle d’air et sa manière peu orthodoxe de se tenir. Les dinosaures sur terrains gelés possèderont, eux, quelques accessoires les différenciant des autres dinos, à savoir une combinaison flashy, un cache-oreilles, des gants ou encore des chaussures d’alpinistes cramponnées. Et oui, il s’agirait de ne pas attraper froid ou de glisser sur le verglas ! Mais ça ne s’arrête pas là, leur couleur n’étant pas la même que celle de leur homologues non confrontés au froid, qui eux sont verts et ne paient pas de mine, les dinos d’univers glacés sont bleus ! C’est très certainement le froid qui les a rendus comme ça… Cette couleur finalement proche du violet et leur design nous fait percuter immédiatement et nous rappelle une référence des années 90 : ce sont des Crackosaures, cette race imaginaire de dinosaures étant la mascotte d’une célèbre marque de céréales de l’époque !
Les références apportent justement une touche de drôlerie supplémentaire, cela devient d’ailleurs de plus en plus courant, si bien que des jeux sortant aujourd’hui ne possèdent même pas d’identité propre et se cantonnent à faire des clins d’œil à de nombreux jeux et autres références culturelles afin d’attirer le chaland. Ici, on a la chance que tout soit resté très léger : un petit hommage par-ci, par-là, mais sans abuser, pile ce qu’il faut. L’un des plus marquants étant l’empreinte enneigée de quelqu’un volant sur un vélo, toute ressemblance avec un extra-terrestre n’ayant plus de forfait téléphonique pour appeler chez lui serait fortuite.
Les dialogues cherchent eux aussi à être comiques mais loupent totalement le coche. Ca se veut cool et jeune, mais cool et jeune du milieu des 90’s, ce qui finalement n’est pas si éloigné du lancement de la licence, mais on doute que cela soit fait exprès. On les zappera rapidement, à plus forte raison qu’il ne s’agit que de textes et non de doublages. L’ambiance sonore et graphique participent aussi à ce côté léger, voire amusant, l’ensemble étant plutôt mignon, avec des touches rigolotes et ne se prenant jamais au sérieux.
Vingt-deux ans après, on se demandait si la licence Prehistorik saurait apporter quelque chose à tous les joueurs et non uniquement aux nostalgiques. Le pari tient plutôt bien la route, on s’amuse assez facilement et l’ambiance légère et décalée ajoute cette pointe d’humour si rare dans les jeux vidéo. Les contrôles, pas de top niveau, l’empêcheront de devenir le game du siècle, mais il reste un divertissement sympathique et relevé par son côté old school.
Inod
Points forts :
– Chara design des animaux
– De bons jeux de mots
– L’envie de réessayer un niveau instantanément
– Graphismes chatoyants
Points faibles :
– Jouabilité pas au top
– Un régime alimentaire pas forcément très sain
– Les dialogues s’imaginant cools
La note Gamingway : 12/20
La note Gamingway : 12/20
Editeur : Anuman Interactive
Genre : Plateformes
Supports : Androïd, IOS, Mac et PC
Date de sortie : 25 juillet 2013