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Test : Phantom Brave: The Lost Hero (PS5)

Le premier Phantom Brave est sorti en 2004 sur PS2. Ce jeu qui mettait en avant une fillette pouvant communiquer avec des fantômes est vite devenu culte, mais il a fallu attendre plus de 20 ans pour avoir sa suite directe. Phantom Brave: The Lost Hero mérite-t-il une si longue absence ? La réponse, sans attendre.

Une suite vraiment directe

Malgré la très longue attente, Phantom Brave: The Lost Hero se déroule peu après Phantom Brave. Nous retrouvons ainsi Marona et Ash, les héros du premiers jeu, dans leur nouvelle vie après leur victoire sur Sulphur. Marona ne fait plus peur aux gens qui font désormais appel à elle pour régler leurs problèmes et les débarrasser des fantômes malfaisants.

Tout irait donc bien si, un jour, une flotte de navires pirates fantômes n’avait pas attaqué l’équipe. À leur tête, un mystérieux personnage masqué qui vole à Marona une partie de ses pouvoirs. Devant la puissance de leurs adversaires, Ash se sacrifie pour permettre à Marona de fuir. Il est alors enlevé par ces terribles pirates, et Marona se retrouve toute seule, amputée d’une partie de ses pouvoirs. C’est alors qu’elle fait la connaissance d’Abricot, la fille d’Argento, le chef des pirates du coin, dont l’équipage a été décimé quelques années plus tôt. Marona s’embarque alors dans une nouvelle aventure pleine de fantômes !

Qui dit suite directe, dit aussi même gameplay, à quelques exceptions près.

Un T-RPG toujours influencé par Disgaea

Phantom Brave: The Lost Hero reprend le gameplay de son prédécesseur, ce qui est une bonne nouvelle. En tant que Chroma, Marona a le pouvoir d’incarner temporairement les fantômes dans des objets afin d’en faire des combattants pouvant l’aider à vaincre ses ennemis. Mais l’incarnation ne dure que quelques tours et Marona ne peut incarner qu’un nombre limité de fantômes par niveau. Il faut donc choisir avec soin les unités et surtout les objets dans lesquels on va les incarner. En effet, les cartes disposent d’un nombre limité et plus ou moins restreint d’objets susceptibles d’accueillir des fantômes. Chaque objet va conférer des bonus de stats à l’unité et parfois des bonus du type résistance aux éléments, invincibilité, attaque augmentée, etc. à l’unité et aux unités liées. Il faut donc bien observer la carte et les adversaires auparavant pour ne pas faire d’erreurs. Quand le temps d’incarnation d’un fantôme expire, l’unité ne peut plus être invoquée jusqu’à la prochaine carte. Il faut donc en appeler une autre, si possible. En revanche, si l’unité a été vaincue par un ennemi, elle ne peut pas être remplacée !

Cette mécanique est la base du jeu. Le reste prend l’allure d’un RPG tactique traditionnel, mais sans grille, à la différence de Disgaea. Le joueur déplace les unités librement dans une zone qui dépend de leurs caractéristiques de déplacement et choisit ensuite une action (porter, lancer, attaquer). La portée des attaques s’affiche, ainsi que toutes les unités et objets touchés. Si on a du mal à viser un adversaire en particulier, une touche permettant de passer d’une cible à une autre existe, ce qui est très pratique. Les cartes et les personnages sont entièrement en 3D, ce qui n’est pas toujours très lisible. Heureusement, on peut orienter la caméra dans un peu tous les sens et zoomer/dézoomer si besoin. On arrive ainsi toujours à s’en sortir !

Le jeu est facile à prendre en main, même si on n’a pas joué au premier. Les fans des jeux NIS s’y retrouveront sans problème, d’autant plus que plusieurs éléments de gameplay sont issus de Disgaea. Tout d’abord, on retrouve les quêtes annexes, la création de donjons, la buvette et l’éveil/la réincarnation qui fonctionnent exactement comme dans Disgaea. On y retrouve même de nombreuses unités (Prinny, zombie, combattant, sorcière, mage, clionne…) et la possibilité de créer des troupes pour donner des bonus aux unités pendant les combats. Les noms des troupes sont également repris de Disgaea, comme les 4 Rois par exemple. Mais Phantom Brave: The Lost Hero ne fait pas que reprendre une vieille formule : il y a aussi de la nouveauté !

De nouveaux éléments de gameplay bien amusants !

Après son combat contre Sulphur, Marona a vu ses pouvoirs augmenter. Et même si on lui en a volé une partie dès le début du jeu, elle peut maintenant utiliser le fantôcombinage. Quand elle combat, son affinité augmente avec les alliés présents sur la carte. Une jauge de combinage se remplit au fil des tours qui passent. Si l’affinité est suffisante, une fois la jauge remplie, Marona peut se combiner avec un fantôme, soit sur la carte, soit en réserve, si ce dernier n’est pas en situation d’incapacité. Le fantôcombinage dure plusieurs tours qui dépendent de l’affinité entre Marona et l’unité choisit, et lui donne un bonus de stats, la possibilité d’utiliser toutes les attaques du fantôme choisi en plus des siennes, ainsi que des bonus spécifiques à l’unité. Par exemple, si Marona se combine avec Abricot, tous les alliés vaincus sur la carte vont être ressuscités. C’est très pratique. La possibilité de jouer jusqu’à 5 tours à la suite fait également une énorme différence et peut permettre de se sortir de situations délicates, en jouant bien.

Outre le fantôcombinage, on peut maintenant développer et améliorer des gadgets qu’on invoque ensuite sur le champ de bataille. On peut alors placer un allié dedans, ce qui lui permet de rejouer plus vite et d’utiliser des capacités spéciales inédites, comme une attaque au napalm qui fait des dégâts de zone. C’est un autre élément tactique amusant, même s’il est moins important.

Les graphismes ont aussi été grandement améliorés. Si les discussions sont toujours à base d’écran en 2D très soignés, le reste est maintenant en 3D. Les personnages sont plutôt bien modélisés, mais les animations sont parfois rigides ou peu détaillées, comme lors de certaines attaques spéciales. Les cartes sont colorées, dans un style manga très prononcé, et suffisamment détaillées pour être agréables à l’œil sans nuire à la lisibilité.

Si Marona et Ash étaient les deux seuls personnages uniques de Phantom Brave, sa suite en comporte plus, ce qui est une autre nouveauté intéressante. Ces « héros » sont très différents les uns des autres et ont des attaques uniques intéressantes, ce qui permet de varier l’équipe. La bande-son n’est peut-être pas aussi marquante que pour le premier Phantom Brave, mais le jeu comporte des textes en français. On a le choix entre les voix japonaises et anglaises, toujours soignées. Pour les fans, les voix d’Ash et de Marona sont les mêmes que dans le premier jeu !

 

Une excellente surprise

Comme dans beaucoup de jeux NIS, le début de Phantom Brave: The Lost Hero est un peu lent pour permettre au joueur de se familiariser avec le gameplay et l’univers. L’histoire est en deux parties : la première se concentre sur la lutte contre les pirates et la seconde sur le sauvetage des fantômes. Si la première partie est assez classique des productions NIS, la seconde est beaucoup plus mature et questionne sur la vie, la mort et la vie après la mort, le tout fortement empreint de culture japonaise.

L’histoire, toujours découpée en chapitres, est assez longue et occupe le joueur de nombreuses heures. Il faut prendre régulièrement soin de ses unités pour progresser, mais la difficulté n’est pas excessive. En revanche, on n’a pas besoin de se concentrer sur tous les éléments annexes (buvette, création de donjons, titres, synthèse d’objets, éveil et réincarnation, parchemins de capacités). C’est dommage, car plusieurs de ses éléments sont disponibles assez tôt dans le jeu mais ne deviennent importants qu’après la fin du jeu. De plus, les nouveaux joueurs pourront se sentir débordés par ces possibilités secondaires intéressantes mais pas faciles à maîtriser.

Comme d’habitude, le contenu post-game est le plus intéressant. C’est là qu’il faut vraiment prendre soin de son équipe et veiller à optimiser les stats des unités et des classes, optimiser les objets en utilisant toutes les possibilités offertes par le jeu. C’est long, mais amusant. Et ce n’est pas obligatoire. De plus, Phantom Brave: The Lost Hero est distribué chez nous par Microids qui propose une édition deluxe parfaite pour les fans.

 

Si Phantom Brave: The Lost Hero fleure bon Disgaea, il a su garder son identité et reste une référence du JRPG tactique. Il a suffisamment d’atouts pour plaire à tous les joueurs et pas uniquement aux fans des jeux NIS.

Enguy

Points forts :

– Plein d’unités jouables
– Un gameplay riche et profond
– Le fantôcombinage

Points faibles :

– Niveau technique faible lors de certaines animations, attaques spéciales notamment
– Petit manque de lisibilité par moments
– On peut se retrouver vite perdu devant toutes les possibilités offertes par le jeu


LA NOTE : 16/20

Éditeur : NIS America
Développeur : Nippon Ichi Software (NIS)
Genre : stratégie, RPG
Support : PC (Steam), PS4, PS5, Switch
Date de sortie : 17 janvier 2025

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