Test : Pandora’s Tower (Wii)

Pandora_tower_cover_pochetteAprès le succès de Xenoblade Chronicles et de The Last Story, le dernier RPG en date de Nintendo se dévoile sur Wii. (Sachez d’ailleurs que l’acquisition de ces 3 RPG vous fera bénéficier d’un cadeau spécial grâce au club Nintendo, nous vous en parlions dans cet article).

Que nous réserve le mystérieux, mais non moins attendu, Pandora’s Tower dont la boite toute noire nous laisse entrevoir une bien sombre histoire ? Levons le voile sur cette légende cachée et sur une terrible malédiction.

Les 13 tours

Dans Pandora’s Tower on suit Elena et Aeron dans leur fuite pour échapper à l’armée. En effet la pauvre Elena a été frappée par une malédiction dont, il faut bien l’avouer, on ne sait pas grand chose si ce n’est que la jeune chanteuse se transforme petit à petit en monstre. Le couple, aidé par Mavda, une vieille dame pour le moins mystérieuse qui transporte une sorte de pantin morbide sur son dos, arrivent finalement aux confins du monde où une fissure gigantesque défigure la terre. Pour retenir cette brèche, de chaque extrémité partent 13 chaines reliées à 13 tours suspendues dans le vide qui abritent en leur sein de nombreuses créatures ainsi qu’un maitre de la tour, gardien de celle-ci. Il faudra donc venir à bout de chacun de ces cerbères, et pour cause, il semblerait que seule la chair de ces derniers permettrait de lever la malédiction dont est victime la jeune fille.

C’est donc sans surprise qu’Aeron va devoir arpenter les 13 tours et battre les 13 boss qui les gardent. Un scénario tout tracé donc, et qui rappelle étrangement Shadow of the Colossus : chaque maitre étant un géant et possédant un point faible qu’il faudra trouver et utiliser à son désavantage afin de le battre. La ressemblance s’arrête là, le jeu se déroulant comme un action RPG relativement classique.

Avant d’arriver à l’antre du maitre, le héros devra affronter un bon paquet de monstres et briser une ou plusieurs chaines qui scellent la porte du boss. Les donjons ici ressemblent beaucoup à ceux présents dans les Zelda et il faudra résoudre de petites énigmes afin de déclencher plusieurs mécanismes qui permettent de progresser dans les tours. Là où les choses se corsent, c’est que la malédiction d’Elena ne connait pas de répit et progresse inexorablement. Notre héros devra donc régulièrement lui ramener de la chair de bête pour ne pas la voir succomber. Ainsi, une jauge rythme votre parcours et vous tient informé de l’évolution de la maladie de la jeune fille. Il faudra donc parfois faire demi-tour en catastrophe afin de retourner à l’observatoire, lieu de départ de l’aventure, où vous attendent Elena la maudite accompagnée de Mavda. Cette dernière vous achètera d’ailleurs toutes vos trouvailles et vous proposera également des améliorations d’armes et autres réparations et infos utiles. Véritable vendeuse ambulante elle sera primordiale pour le bon déroulement de l’aventure. C’est également la vieille dame qui, en début de partie, vous donnera la chaine d’Oraclos, une chaine magique qui se révèlera indispensable pour la suite du jeu. Elle sert manifestement un peu à tout et la quasi totalité du gameplay s’articule autour d’elle.

La chaîne de l’amitié

Véritable alliée, telle la chaine du chevalier Andromède dans Saint Seiya ou encore celle d’Ivy dans Soulcalibur, elle vous servira de grappin pour escalader des parois, ou encore pour attraper des objets inaccessibles ou pour actionner des leviers. Pendant les combats elle vous permettra d’immobiliser vos ennemis, de les aveugler ou de les faire tomber selon l’endroit du corps visé. S’il s’agit d’un adversaire volant, celui-ci se retrouvera privé de ses ailes et chutera lourdement sur le sol. Vous pouvez également amarrer solidement certains monstres à un élément du décor ou encore attaquer des assaillants en les perforant ou même arracher la précieuse chair de bête, qui vous permet de sauver votre belle, en un coup fatal. Frapper, ligoter, déchiqueter, arracher, lier, lancer, tournoyer, se hisser, tirer… les actions sont nombreuses et vous l’aurez compris, la chaine est tout bonnement indispensable. D’ailleurs, ses nombreuses capacités se développent tout au long de l’aventure et ne cessent d’étonner le joueur.

De même que les maillons de la précieuse chaine, vous devez soigner également vos liens avec Elena. En effet, plus ceux-ci sont forts, plus votre aventure se déroulera sans encombre. Pour cela, il faudra lui parler régulièrement, lui donner de la chair de bête bien sûr, mais également de nombreux cadeaux qui vous rapprocheront. Il existe d’ailleurs plusieurs fins possibles selon l’évolution de votre relation donc pensez à en prendre soin.

La chair palpitante

Pandora’s Tower fait planer une sorte de malaise dès les premières minutes de jeu. Si l’aventure semble se présenter comme un RPG Japonais somme toute classique, surtout à cause du character design, on se rend compte bien vite qu’il n’en est rien. Le thème abordé et plutôt grave et sombre et le destin malheureux des deux héros entraine rapidement le joueur dans une atmosphère malsaine et lugubre qui est portée à son paroxysme lors des scènes où Elena, dont le corps est en pleine mutation, est forcée de manger de la chair de bête.
Graphiquement le jeu ne s’en tire pas si mal compte tenu des capacités de la Wii. L’ambiance générale et le manque de couleurs y sont peut-être pour quelques-chose. L’habillage sonore se révèle de qualité, les musiques sont prenantes et plongent directement le joueur au cours de l’action lors des moments critiques.

Comme tout bon RPG de la Wii, le jeu peu se jouer à la manette classique, mais cette fois préférez-lui le combo Wiimote + Nunchuk afin de mieux viser directement sur l’écran pour lancer votre chaine. La manette émet d’ailleurs pas mal de sons plutôt bien amenés et qui ne font qu’augmenter le plaisir de jeu. Le maniement demande un petit temps d’adaptation, surtout à cause des diverses fonctions de la chaine magique, mais le tout s’avère au final très efficace une fois maitrisé. Seul petit bémol, la caméra statique qui ne permet parfois pas de bien se rendre compte de la disposition des ennemis dans une pièce, ainsi que le bouton « A » qui sert autant à donner des coups d’épée qu’à ouvrir des portes. Il n’est donc pas rare en plein combat de se retrouver dans la pièce voisine sans vraiment comprendre ce qui se passe. Quand on sait que les monstres réapparaissent à chaque fois que l’on quitte une salle pour y revenir, recommencer tous les affrontements peut vite porter sur les nerfs. Il en est d’ailleurs de même lorsqu’on retourne à l’observatoire afin d’aider Elena. Une fois de retour dans le donjon, il faudra ré-affronter tous les monstres. Heureusement que certains raccourcis peuvent être débloqués au fur et à mesure de la progression pour éviter au joueur de tout refaire. D’ailleurs, Aeron ne peut transporter qu’une quantité limité d’objet sur lui et il devra donc souvent faire machine arrière afin d’aller en vendre une bonne partie, de les transformer en potions ou encore de les ranger dans un grand coffre dans sa chambre à l’observatoire. Il faudra donc sans cesse contrôler son équipement, le chemin parcouru, les objets récoltés tout en surveillant l’avancée de la malédiction.

Quoiqu’il en soit, certaines cinématiques, celles qui se déroulent lorsqu’Elena a mangé de la chair de maître et qui révèlent des flashback très singuliers, sont, à mon sens, de vrais petits bijoux. Mettant en scène un passé étrange et inconnu à l’aide d’une sorte de griffonné monochrome vraiment maitrisé, elles contribuent à entretenir cette ambiance mystérieuse et énigmatique. Le temps qui s’écoule également, notamment les différents moments de la journée qui rythment la partie. Ainsi, explorer une tour de jour ou de nuit ne donnera pas vraiment les mêmes résultats.

Pandora’s Tower fait partie de ce genre de jeu qui emprunte plusieurs éléments à de grands classiques tel qu’aux Zelda ou encore à Shadow of the Colossus sans toutefois les surpasser. Il s’agit là d’un bon action RPG, sombre, au gameplay varié et complexe mais qui s’adresse avant tout à ceux qui aiment les histoires toutes tracées et presque sans surprise. En effet, vous le savez dès le début, il vous faudra venir à bout des 13 boss des 13 tours afin de sauver votre bien aimée, ni plus, ni moins. L’univers riche du jeu, son originalité, sa réalisation soignée, mêlant habilement action et réflexion, en font malgré tout un incontournable de la Wii.

Sironimo


Les points forts :

– Univers soigné et prenant

– Un gameplay varié et maitrisé

– La chaine d’Oraclos

– Plusieurs fins possibles

Les points faibles :

– Scénario sans surprise

– Trop de va-et-vient et d’inventaires contraignants

La Note Le Mag Jeux Vidéo : 16,5/20

Éditeur : Nintendo
Genre : Action-RPG
Support : Wii
Date de sortie : 13 avril 2012

 

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