Test : Odin Sphere Leifthrasir (PS4)
La PS2 accueillait en 2008 un jeu atypique, mélange de beat’em all et de J-RPG, à la direction artistique de toute beauté : Odin Sphere. Devenu rapidement culte, le titre de Vanillaware a néanmoins partagé les joueurs, en raison d’un système de combat qui rendait l’action plutôt molle. Conscients du problème, les développeurs ont opté pour un nouveau système de combat dans un remake sous-titré Leifthrasir, en exclusivité sur PS3 et PS4. Ce titre pourra-t-il devenir culte ? La réponse un peu plus bas.
Les problèmes existentiels de la mythologie nordique
Odin Sphere Leifthrasir raconte l’histoire du monde d’Erion, encore une fois engagé dans une guerre terrible, à travers cinq personnages a priori tous différents, mais plus ou moins liés les uns aux autres : la jeune valkyrie Gwendoline, fille du roi démon Odin, l’elfe Mercedes, le chevalier des Ombres Oswald, le prince Cornelius et la sorcière Velvet, également fille d’Odin. Chacun espère trouver des réponses à des problèmes plus ou moins existentiels, comme les relations familiales ou le sens du sacrifice. Par exemple, Gwendolyne parviendra-t-elle à s’attirer l’amour de son père, quitte à mourir au combat ? Ce jeu, raconté comme un conte et divisé en chapitres mettant en scène chacun des personnages dans un ordre prédéfini, dégage une atmosphère onirique et mélancolique qui fait mouche.
À nouvelle version, nouveau système de combat
Odin Sphere Leifthrasir est un action RPG qui s’apparente plus à un beat’em all qu’à un J-RPG. Dans chaque niveau, des hordes d’ennemis assaillent le joueur, jusqu’à extermination totale de l’un ou de l’autre camp. Une fois tous les adversaires vaincus, le joueur obtient une évaluation qui dépend de ses prouesses en combat et qui détermine sa récompense. Pour viser le rang S dans chaque niveau, il va falloir enchaîner les coups sans interruption. C’est là que les développeurs ont su rendre le jeu très dynamique : les attaques se déclenchent à l’aide d’un simple bouton et on effectue des combos en utilisant une direction. Il faut savoir alterner les attaques : enchaînements simples, glissades, attaques sautées ou planées… La palette de mouvements est très complète et les coups sortent de façon presque intuitive ! On peut également contrer, esquiver, utiliser des potions pour attaquer ou se soigner, déclencher des attaques spéciales, toujours d’une simple pression sur un bouton. Il en résulte des affrontements dynamiques qui raviront les amateurs d’action. Concocter soi-même les potions est un autre élément important du gameplay et se révèle assez pratique pour vider l’inventaire, car le sac se remplit très vite.
En tuant les ennemis, on gagne du Phozon (énergie vitale qui sert à la magie) et des points d’expérience qui permettent de monter en niveau. Mais la meilleure façon de renforcer son personnage est de le nourrir régulièrement : des graines sont disséminées partout dans les niveaux et peuvent s’acheter dans les magasins. En les plantant et en leur injectant du phozon, on obtient des denrées qui rapportent de l’expérience et augmentent définitivement les points de vie. Plus tard dans le jeu, on peut même cuisiner de nombreux plats. Un système d’évolution novateur et original. Le phozon sert également à renforcer les attaques spéciales et les capacités passives des personnages. Autrement dit, c’est une ressource précieuse qui sert à beaucoup de choses et qui part très rapidement.
Un remake éblouissant
Quand on lance le jeu, la succession d’arrière-plans qui donnent une impression de 3D laisse présager d’un niveau technique assez faible. Après tout, on parle d’un jeu PS2 adapté sur PS4. C’est surtout le ciel qui paraît bizarre. Mais une fois l’aventure commencée, le jeu s’avère de toute beauté : les nombreux arrière-plans animés en HD contribuent à l’ambiance onirique du titre, renforcée par la direction artistique irréprochable. Odin Sphere Leifthrasir est un mélange détonnant entre mythologie nordique et style manga, qui aborde des thèmes aussi matures que profonds. Les personnages sont tous charismatiques et attachants, poussant le joueur à aller toujours plus loin dans l’aventure pour en percer tous les secrets. En plus, la bande-son est de qualité.
La carte du monde d’Erion est plutôt grande et permet de traverser plusieurs contrées aux styles graphiques très différents : marais, forêt, château, montagne enneigée, etc. apportent une diversité visuelle appréciable. Plus on avance dans le jeu et plus la difficulté augmente, mais de façon assez progressive. Si la difficulté est réglable, une fois l’aventure terminée, on a la possibilité de la refaire avec une difficulté encore plus grande, réservée aux experts. Mais surtout, on apprécie le level design : chaque niveau est composé de plusieurs sections enchevêtrées comme une sorte de labyrinthe. Si on les explore toutes, on gagne une capacité spéciale bien utile : le joueur est ainsi incité à emprunter tous les chemins qui s’offrent à lui. Heureusement, une carte bien faite permet de s’orienter facilement et de repérer les voies inexplorées. On a aussi la possibilité de refaire les niveaux quand on le souhaite.
Un titre toujours aussi culte
Ceux qui n’ont jamais connu la version PS2 originale peuvent se jeter sur cette nouvelle version, vraiment digne de la PS4. De même, les joueurs plus anciens peuvent refaire ce jeu pour se délecter des nouveaux graphismes et s’adonner au nouveau système de combat tellement agréable. Pour comparer, Odin Sphere Leifthrasir propose même l’aventure originale, histoire de faire plaisir aux fans de jeux oldies.
Odin Sphere Leifthrasir est un soft sachant tirer le meilleur parti de la mythologie nordique et des thèmes propres aux manga, avec des personnages charismatiques, mais totalement perdus dans leurs problèmes existentiels. Action RPG très dynamique, il convient aussi bien aux amateurs de castagne, le côté bourrin en moins, qu’aux amateurs de J-RPG. Entièrement traduit en français, desservi par une réalisation impeccable et une direction artistique onirique et nostalgique, il dégage une atmosphère douce et attachante. Un véritable conte, mais sur console. Un titre comme on aimerait en voir plus souvent, à essayer de toute urgence.
Enguy
Points forts :
– Direction artistique et scénario incroyables
– Cinq personnages charismatiques
– Nouveau système de combat dynamique
– Rejouabilité élevée
Points faibles :
– Un peu répétitif
– Peu de nouveau contenu
– Certains arrière-plans un peu vieillots (mais c’est pour chipoter un peu !)
– Le sac déborde très rapidement
LA NOTE : 17/20
LA NOTE : 17/20
Développeur / Éditeur : Vanillaware / Atlus
Genre : action, aventure, J-RPG, beat’em all
Supports : PS4, PS3
Date de sortie : 24 juin 2016