Test : Metro Exodus (Switch), la mort version petite
La guerre… La guerre ne change jamais, surtout quand on porte le remake d’un jeu vieux de dix ans. Ceci dit, c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes ! Je suis très proverbes, aujourd’hui.
La première fois que j’ai entendu parler de Metro c’était à l’université. Mes souvenirs sont flous, mais une de mes enseignantes était absolument captivée par le roman de Dmitry Glukhovsky. Elle nous en parlait comme d’une révolution, d’un indispensable à lire… Puis quelqu’un a parlé du jeu. Son regard s’est assombri, elle a fait mine à l’élève de se taire puis a commencé une longue tirade sur la terreur que sont les jeux vidéo. Le titre avait juste été annoncé, je crois… et je m’étais jurée de m’y essayer, juste pour contredire cette tête de linotte. Voilà qui est fait, avec seulement une petite dizaine d’années de retard. Surprise : elle ne disait que des âneries, cette vieille bique !
Arrivés en gare
La première surprise que me réservait cette aventure est que, malgré son titre, il n’est pas tant question de ça de trains. Je m’étais longtemps imaginé un jeu de tir agressif dans des tunnels sombres, et force est de constater que seule la partie sur l’obscurité est correcte : même avec la luminosité à fond, on ne voit pas grand-chose. Est-ce le portage Switch ? Pas forcément. J’ai remarqué, pendant mon essai, que je possédais aussi le jeu sur Steam, pour une raison que j’ignore, et une petite comparaison m’a permis de voir que le noir a toujours été aussi présent, même dans les séquences extérieures. Metro 2033 et sa suite Metro Last Light sont des épopées courtes mais étouffantes, où l’utilisation de ses propres sources lumineuses est vitale.
Beaucoup d’articles de nos confrères soulève ce problème de lisibilité, mais après essais, c’est une caractéristique qui appartient plutôt aux nouveaux modèles de Switch (la Lite incluse) et pas les originales. Leurs écrans étaient bien plus clairs et lumineux, la dalle de pixels moins visible, la différence est assez frappante. Sur un écran de télévision, l’expérience ressemble beaucoup à l’original sur Xbox 360 avec une petite couche de peinture Redux en plus. 30 FPS très stables, une résolution dynamique qui vise les 720p, des textures certes un peu floues, mais qui ne jurent pas : on est sur un des meilleurs portages de la machine.
Tchou tchou
La deuxième surprise qui m’attendait avec Metro Redux était la simplicité de l’histoire. L’auteur a pourtant été impliqué dans ce soft qui reprend la trame du livre original. Les deux opus présents sur la cartouche sont d’ailleurs étonnamment différents. Metro 2033 reste une aventure assez linéaire où la gestion de son équipement et de ses munitions est au centre de l’attention, et sa suite Metro Last Light ouvre ses chemins pour quelques labyrinthes assez plaisants (mais toujours dirigistes).
Malgré un début très orienté action, le premier épisode s’apparente énormément à un Resident Evil, les statues à déplacer en moins. La sensation d’être au centre de la retombée d’une catastrophe nucléaire est impressionnante, renforcée par une utilisation habile de la fantaisie avec des créatures aux apparences démoniaques. En portable, c’est à jouer avec un casque dans un endroit calme et peu éclairé : s’aventurer dans les communautés souterraines de Metro alors qu’on y est nous-même, entouré de centaines de personnes et avec les bruits des rames, brise sensiblement l’immersion.
On peut alors se demander à qui est destiné ce portage vendu plein tarif quand la meilleure façon d’y jouer est dans un endroit tranquille, sur de longues sessions. Même moi qui privilégie amplement la portabilité, qui préfère jouer à The Witcher 3 sur Switch, je n’ai pas été convaincue par l’affaire. À moins de ne pas posséder d’autre machine que celle de Nintendo, peut-être serait-il judicieux de songer à se le procurer ailleurs ? Les deux jeux datent également un peu, renforçant une impression de jouer à quelque chose « à l’ancienne », mais au prix fort.
La compilation Metro Redux est une très bonne surprise qui s’ajoute au catalogue à la croissance sans fin de la Switch. Les jeux sont beaux, fluides et très agréables à jouer, mais nécessitent de s’isoler dans un petit coin de son canapé pour en profiter pleinement. Est-ce un défaut ? Pas forcément, mais quand on regarde comment sont servies les autres machines, on conseille d’attendre une petite baisse de prix avant de s’y jeter ! En attendant, chaque jeu est achetable séparément sur l’eShop.
Marine
Points forts :
- Deux jeux pour le prix d’un…
- Des portages de très grande qualité
- Des aventures prenantes
- Une ambiance sonore captivante
- Se consomme d’une traite
Points faibles :
- … Mais le prix à sa sortie reste un peu élevé
- Un peu sombre, parfois
- La portabilité n’est pas forcément utile
La Note : 17/20
La Note : 17/20
Développeur / Éditeur : 4A Games / Deep Silver
Genre : FPS, survie, action
Support : Nintendo Switch (testé)
Date de sortie : 28 février 2020