Test : Maskmaker (PC-VR) sur Oculus Quest/Rift

Après nous avoir complètement envoûtés avec « A Fisherman’s Tales » en nous racontant l’histoire d’un marin, les studios Innerspace VR reviennent avec Maskmaker, un conte fantastique à travers plusieurs mondes idylliques.
Les développeurs, qui nous avaient charmés avec un premier jeu d’aventure à énigmes imbriquées dans un monde extraordinaire, reprennent les ingrédients qui ont fait son succès _en plus grand_ pour nous inviter dans des mondes beaucoup plus vastes et ouverts, et encore plus enchanteurs et poétiques grâce à des masques magiques.

Alors, est-ce que Innerspace VR réussit encore à nous fasciner? Réponse avec un casque Oculus Quest branché avec un câble Link sur PC.

Bas les masques

L’aventure commence avec un narrateur qui s’adresse directement à vous. Il vous invite à vous promener dans les ruelles de son village jusqu’à une petite boutique de masques. De là, vous apercevez qu’à l’intérieur, un maître et son apprenti se disputent et malheureusement, ça a l’air de mal tourner.
Vous décidez d’entrer dans ce magasin de confection de masques, et vous voyez tout sens dessus dessous, mais personne à l’intérieur. Il se trouve que contre toute attente, la dispute était une scène du passé.
Après une petite énigme, vous découvrez un passage secret qui mène à l’atelier de fabrication des masques. Prospéro, le narrateur, vous invite donc à prendre les outils et vous aide à faire votre premier masque et à le revêtir. Soudain, vous voilà transporté sur une plage dans le corps d’un habitant du Royaume des masques, un monde parallèle et merveilleux. Alors que vous visitez ce monde, vous vous apercevez que tous ses habitants, les bîomes, portent un masque différent, mais surtout vous vous rendrez compte qu’en reproduisant leur masque, vous vous incarnez et prenez le contrôle du corps du porteur du masque copié. Et vous voilà paré pour comprendre et découvrir la vérité sur les évènements qui ont marqué ces lieux. Vous remarquerez vite que les mondes que vous traverserez ont été figés dans le temps et vous devrez essayer de les faire revenir à la vie.

L’histoire est largement inspirée des meilleurs contes de notre enfance et tout est fait pour que cette atmosphère douce et poétique nous envoûte et le résultat est là : on tombe sous le charme. La narration contribue énormément à l’immersion dans cette aventure, car elle s’adresse directement à vous qui êtes le vrai héros de l’histoire. De plus, très vite, on comprend que le narrateur n’est pas seulement là pour raconter une histoire, mais il joue vraiment le rôle d’un guide et d’un compagnon. Tout au long de l’aventure, cette voix omniprésente vous accompagnera du début jusqu’au dénouement de l’histoire qui révélera l’identité du fameux maître des masques. Grâce à Prospéro, vous n’aurez jamais l’impression d’être vraiment seul, ce qui est surprenant au début mais peut agacer par moment. Néanmoins, il sera présent pour vous expliquer toute l’histoire de ce monde mystique, les principes qui le régissent et ses anecdotes.

  

L’atelier de confection

Maskmaker se présente comme un jeu d’aventure avec une histoire bien ficelée. Il se joue à la première personne, ce qui est plutôt commun pour un jeu en réalité virtuelle. Au début, vous vous promènerez dans le village pour vous habituer à l’ambiance poétique du jeu, mais l’aventure commence vraiment lorsque vous entrerez dans l’atelier du fabricant de masques. Cette pièce est l’endroit principal où gravitera toute l’histoire et vous y retournerez régulièrement. C’est à cet endroit précis que vous allez fabriquer votre premier masque et où tout débutera ; un masque simple avec une pièce de bois et juste un peu de peinture, mais avec le casque de réalité virtuelle, l’effet de porter quelque chose sur le visage est amplifié et on s’y croit vraiment.
En tous cas, le rendu de cet atelier est magnifique, il est très détaillé et bien équipé. Armé d’un marteau et d’un burin que l’on trouve sur place, on commence à fabriquer, sur les conseils de Prospéro, son premier masque. La magie « réalité virtuelle » fait son effet. Tout est naturel : avec sa main gauche, on place le burin et avec sa main droite on donne des coups, et c’est bluffant, on s’y croit. La reconnaissance de mouvement est impressionnante et il est facile d’oublier qu’on est en train de jouer à un jeu vidéo. On donne des coups de marteau en essayant de copier le masque proposé dans le livre des croquis, et on est limite surpris lorsque notre création se matérialise sous nos yeux. Ensuite, on l’enlève de son support pour l’emmener à l’atelier de peinture qui a plusieurs possibilités de mélanges pour multiplier les possibilités de création. Par ailleurs, plus l’aventure avancera, plus vous découvrirez les possibilités de customisation qu’offre cet atelier. Innerspace VR a vraiment soigné cet endroit qui est un peu votre QG, finalement.

   

Ensuite, l’aventure commence vraiment lorsqu’on revêt le masque. C’est là que l’histoire commence, car vous vous téléporterez dans le corps d’un habitant du royaume des masques qui se trouve sur une plage. Pour revenir dans l’atelier, rien de plus simple, il suffit de porter la main au visage pour retirer le masque et vous voilà revenu dans vos locaux familiers.
Revenons maintenant dans le bîome : en vous promenant dans ce corps, vous vous retrouverez assez vite bloqué par un pont écroulé. Grâce à une longue-vue trouvée pendant votre exploration, vous apercevez un autre habitant de l’autre côté du pont dont le masque est légèrement différent du vôtre. Le narrateur vous propose de chercher les éléments spécifiques à cet autre gardien et quelques énigmes plus tard, vous mettez la main sur ces décorations manquantes que vous adaptez à votre masque. Et en le mettant, surprise, vous vous retrouvez dans le corps de l’habitant qui était de l’autre côté du pont. Et voilà, vous avez compris le principe du jeu. Il vous faudra vous projeter de corps en corps pour découvrir le drame de ce pays.
Maskmaker compose son aventure de multiples puzzles très intelligents qui s’intègrent à la progression. On n’a pas affaire à une suite d’énigmes de type Sudoku. Non, ici c’est plutôt des réflexions de type point’n click qui sont logiques dans l’histoire et qui se résolvent par exploration de son environnement pour rechercher des objets, des décorations de masque ou des porteurs de masques. Il faudra utiliser toute votre astuce pour basculer de porteurs en porteurs pour résoudre les énigmes. Par exemple, si vous avez besoin d’un objet que vous avez vu avec un autre porteur de masque, il faudra se re-téléporter dans ce corps pour trouver un moyen de transmettre l’objet vers l’autre personnage. Ou alors, vous contrôlerez un personnage qui devra aller dans un monte-charge, puis il faudra incarner un autre biôme qui devra actionner une manivelle pour le faire monter. En gros, Maskmaker est un jeu coopératif à un joueur avec des énigmes à résoudre avec plusieurs personnages qui s’entraident de façon asynchrone. Un petit air de « Day of the Tentacle » qui ne nous déplaît pas.
Ce concept rend les énigmes très addictives, car même quand vous vous arrêterez de jouer à Maskmaker, il vous arrivera d’avoir un déclic quelques heures plus tard et d’avoir des idées qui vous viennent pour résoudre une énigme.
Bon, concrètement, cela se traduit par le fait que votre chemin sera sans cesse bloqué par un pont cassé, une végétation qui obstrue le passage, un éboulement, etc. Du coup, il faudra scruter le paysage avec votre longue-vue à la recherche d’un autre gardien de l’autre côté de l’obstacle afin de voir quel masque il porte. Il suffira alors de chercher les éléments le constituant et de fabriquer la réplique de ce masque et de le mettre pour vous incarner instantanément dans ce « biôme » et continuer l’aventure de l’autre côté. Amateur de mondes ouverts, vous allez être aussi servi, car une fois les concepts bien assimilés, le jeu vous laisse découvrir les zones tout seul, et très rapidement vous aurez accès aux 3 royaumes qui composent Maskmaker. Et grâce à vos masques, vous pourrez vous rendre là où vous voulez sans la moindre restriction. La découverte de nouveaux éléments pour vos masques deviendra votre addiction toute naturelle et les énigmes s’intègrent logiquement dans cette recherche. La progression est donc relativement non-linéaire, pour plus de liberté et notre plus grand plaisir.
En termes de contenu, avec Maskmaker, il est possible de chercher des collectibles cachés dans tous les royaumes. Ces collectibles non indispensables permettent de vous donner plus de détails sur ce monde avec des anecdotes toujours contées par Prospéro.

   

Un monde enchanteur

Sur le plan graphique, Innerspace VR réalise encore une petite merveille visuelle. Il suffit de contempler l’atelier de fabrication de masques pour voir tout le soin des développeurs pour créer une pièce centrale de toute beauté avec beaucoup de détails. Certes, le but recherché n’est pas le photoréalisme, mais plutôt l’atmosphère d’un conte de fées. Donc, c’est très coloré et très poétique. Les décors sont relativement simples avec peu de détails, mais par contre, les paysages sont enchanteurs et la profondeur de champ donne l’illusion d’être immenses. Chaque monde visité a sa propre personnalité, allant du paysage d’île paradisiaque à des montagnes enneigées en passant par une forêt dense. Vous allez tomber sous le charme poétique de ce conte qui nous fait voyager et grâce à la réalité virtuelle, et à l’implication qu’elle procure au joueur, vous vous surprendrez à admirer le paysage.
L’ambiance sonore est elle aussi plutôt agréable sans être exceptionnelle. Les musiques sont plaisantes et se marient bien avec l’aventure. Elles ne vous resteront pas dans la tête, mais elles contribuent au charme de Maskmaker. Les bruitages, plutôt discrets, sont délicats et apportent énormément à l’immersion. Mais le point fort à signaler est la voix du narrateur qui est douce, envoûtante et digne d’un conteur. Même si elle est omniprésente, elle ne vous pèsera pas. Et cerise sur le gâteau, tout est en français, ce qui permet vraiment de comprendre et profiter sans difficulté de ce moment mémorable.

En ce qui concerne la technique liée à la réalité virtuelle, la détection de mouvement est exemplaire, l’immersion en est vraiment décuplée. Dès que vous entrerez dans l’atelier, vous oublierez que vous jouez à un jeu vidéo, vous vivrez ce moment. Pour ce qui est du confort de VR, ne vous inquiétez pas, toutes les options sont disponibles. Vous aurez la possibilité de faire une marche continue ou de vous téléporter, de tourner par à-coups ou de façon fluide, de vignetter l’image visible afin de diminuer au maximum l’inconfort des joueurs sensibles. Mais globalement, Maskmaker n’est pas un jeu d’action, les déplacements sont relativement lents, donc à priori, vous pourrez jouer aisément sans ressentir de malaise.

Le jeu a été testé sur un Oculus quest relié via Link à un PC et a fonctionné à merveille sans ralentissements. Mais il est compatible avec le HTC vive, Oculus Rift, Windows Mixed Reality, PSVR, donc tous les joueurs qiu ont un casque VR pourront en profiter et c’est une bonne nouvelle.
La durée de vie du jeu est plutôt bonne pour un jeu d’aventure à énigmes. Il m’a fallu environ 8 heures pour finir le jeu avec de bonnes phases de contemplation et à la recherche des collectibles. Le jeu est néanmoins un peu facile, car Prospéro ne nous laisse jamais longtemps bloqué. C’est une bonne chose pour éviter de galérer, mais j’ai trouvé que l’aide arrivait un peu trop vite avant que j’aie vraiment eu le temps de chercher la solution à l’énigme.

     

Maskmaker, un voyage dans la VR

Innerspace VR revient et signe une nouvelle fois un très bon jeu d’aventure en réalité virtuelle. Maskmaker se révèle être un vrai voyage dans un conte de fées dont on est le héros. La direction artistique a réalisé un travail magnifique et votre immersion en réalité virtuelle sera un vrai régal. Son concept d’énigmes coopératives asynchrones est vraiment très intelligent et rend le jeu addictif. Maskmaker devient clairement une référence dans les jeux d’aventure en VR. Même s’il est un peu facile, il restera gravé dans votre mémoire comme un jeu poétique inoubliable.

Acerico

Points forts

  • Une direction artistique exceptionnelle
  • Un magnifique conte poétique
  • Doublage en français de qualité
  • Une mécanique de jeu très intelligente
  • Une bonne durée de vie
  • Une mécanique très intuitive

Points faibles

  • Un peu trop facile car trop accompagné
  • Décors un peu vides de détails

La Note : 17/20

Éditeur : MWM Interactive
Développeur : Innerspace VR
Genre : Aventure

Plateforme : PC Oculus – existe sur PSVR / HTC Vive / Windows Mixed Reality
Date de sortie : 20 avril 2021

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