Test : Mario & Luigi – Paper Jam Bros. (3DS)

mario-luigi-paper-jam-bros-0Arrêtez tout. Ar-rê-tez tout. Vous étiez au courant, vous, que la série des Mario & Luigi était le pendant Dark Souls de l’univers Nintendo ? Parce que moi, non (je n’ai jamais touché à un M&L, à l’exception de celui-ci), jusqu’à ce que je me fasse rouler dessus trois fois de suite par le premier boss du jeu.

Mario & Luigi – Prepare to Die Edition

Une foutue Flora Piranha. C’est elle, ma Némésis. Elle m’a bouffé, mâchonné, recraché, marché dessus, balancé des projectiles jusqu’à ce que mort s’ensuive pour mes pauvres Mario, Paper Mario et Luigi. Et le pire dans tout ça, c’est que le combat ne durait jamais plus de quelques secondes : chacune de ses attaques me butait un personnage ou le laissait agonisant (voire incapable de contrer le prochain coup), et je rage-quittais l’affrontement devant tant d’injustice.

Alors, oui, il est possible d’éviter les attaques et de les retourner contre son assaillant. Mais, et c’est un gros « mais », le timing est ultra serré et en cas d’échec, la punition est aussi sévère qu’immédiate : à l’instar de la série impitoyable de From Software, il faut donc apprendre par cœur les patterns des boss et « sentir » le timing pour réussir contres et esquives. Ce qui rend le jeu très frustrant au début et oblige les joueurs rythmo-déficients, c’est mon cas, (non, ce mot n’existe pas vraiment) à enchaîner plusieurs tentatives pour apprendre toutes les attaques et les contres possibles.

Ce qui m’amène au premier gros défaut du jeu : malgré son enrobage meugnontendo à destination des enfants et la niaiserie de son scénario, Mario & Luigi – Paper Jam Bros recèle des combats tellement hardcore qu’ils décourageront rapidement les plus jeunes. Surtout s’ils ne sont pas familiers avec le concept de grind, indispensable pour que vos personnages soient de taille à vaincre chaque boss rencontré.

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Mario & Luigi – Starter Pack

Je remarque que je suis déjà en train de tailler un costard au jeu et que je n’ai toujours pas expliqué de quoi il en retourne exactement. La série des Mario & Luigi est une version RPG-light se déroulant dans l’univers de Mario, où l’on contrôle Mario et Luigi en même temps, le bouton A étant associé au rougeaud et le B à son verdâtre fraternel. Des combats sont évidemment au programme avec, on l’a vu, la possibilité de contrer/esquiver/renforcer ses attaques toujours à l’aide de ces mêmes boutons. Spécificité de cet épisode, le bouton Y est réservé à la version papier du plombier.

La gestion de l’inventaire est minime, ce qui n’est pas plus mal, et des attaques impliquant simultanément les frères Mario font office de coups spéciaux (Attaque Frères pour Mario et Luigi, Attaque Trio incluant Paper Mario). L’exploration des décors est une partie importante du gameplay, avec la possibilité de sauter ou de donner un coup de marteau aux ennemis sur la carte, afin de commencer le combat avec un avantage.

Quant à l’histoire : vous voyez le scénario de Super Mario Bros. ? Ben, pareil mais avec une partie du cast de Paper Mario en prime. Pour ceux qui n’auraient toujours pas compris : Peach  et Paper Peach se font enlever par Bowser et Paper Bowser et Mario & Luigi & Paper Mario doivent les libérer en traversant diverses zones comme les Prairies Radiroses, le Mont Faipacho, etc. Il paraît que le scénario des Mario & Luigi était le point fort des épisodes précédents mais, dans le cas de celui-ci, l’histoire est malheureusement bien trop convenue pour éveiller un quelconque intérêt. Les dialogues sont bien traduits (les blagues ont été adaptées à notre langue) mais manquent de folie : j’ai le souvenir de dialogues bien plus drôles et fins dans le Paper Mario de la GameCube, par exemple.

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Titancartons & Toads à Trouver

La « troisième dimension » évoquée plus haut est bien évidemment en comparaison du look « feuille de papier » de Paper Mario, car Mario et Luigi sont en réalité des sprites 2D – fabuleusement animés, soit dit en passant – et n’apparaissent en 3D que lors de phases des Titancartons. Titaquoi ? Titancarton, comme dans « des titans en cartons, mais il y a deux fois le son ‘en’ et c’est moche ». Ces phases interviennent de manière aussi aléatoire qu’elles sont hors de propos par rapport aux autres mécaniques de jeu : dans une arène 3D, vous contrôlez une version géante de Mario ou Luigi et vous devez dégommer des Titancartons de Goombas, Kamek et autres Troopa via des commandes bien trop simplistes (saut/dash) pour être intéressantes.

Cette phase « Titancarton » est symptomatique de ce titre qui ne sait pas trop où il va et par conséquent, multiplie les phases de jeux à gameplay unique : on fait rarement deux fois la même chose lors de la partie, mais ce n’est jamais palpitant ou vraiment amusant à jouer. Autre phase peu inspirée : la chasse aux Toads de papier. Régulièrement au cours de la partie, le scénario vous imposera de trouver et mettre en esclavage faire bosser des Toads de papier afin qu’ils vous créent un objet utile pour débloquer le reste de l’aventure : on se retrouve dans une arène fermée, les Toads sont plus ou moins planqués et vous avez un temps limité pour les attraper. Rigolo la première fois, crispant les dix suivantes.

Un peu à l’instar de ces séries TV qui en sont à leur douzième saison et peinent à se renouveler autrement qu’en multipliant des twists tous plus idiots les uns que les autres, Mario & Luigi – Paper Jam Bros. fait feu de tout bois au niveau gameplay, mais sans jamais vraiment y croire. J’en veux pour preuve cette autre mécanique à l’intérêt douteux : les cartes de combats. En théorie, c’est très bien (des cartes qui apportent bonus et coups de pouces pendant les combats), en pratique, c’est très poussif, voire inutile : en 20h de jeu, je n’ai jamais été poussé à les utiliser autrement que lors du tuto’ ou au cours des séances de grind afin d’expédier les combats rébarbatifs.

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Au final, Mario & Luigi – Paper Jam Bros. est un jeu bourré de petites idées qui vont dans tous les sens mais qui ne sont jamais approfondies ou bien exploitées. Cette profusion donne à voir un titre fait de bouts d’autres jeux, sans la moindre cohérence ludique entre eux. Dommage, car le gameplay de base de la série (le RPG-light, les esquives/contres lors des combats) était une base solide, à défaut d’être novatrice. Nintendo oblige, la finition du titre est impeccable : les personnages sont superbement animés et expressifs, les décors bien que rebattus regorgent de zones secrètes et les musiques sont des réorchestrations inspirées des thèmes habituels. Reste ce sentiment étrange d’un jeu qui n’a pas véritablement de public : trop simple et niais pour les ados et les adultes, bien trop difficile pour les plus jeunes.

Go-Ichi

Points forts :
– Le gameplay de base des Mario & Luigi.
– Les superbes sprites 2D.
– La profusion de petites mécaniques de jeu…

Points faibles :
– … Qui ne vont pas très loin.
– La difficulté des combats pour les plus jeunes.
– Une impression de recyclage et d’essoufflement de la série.

La Note Gamingway : 12/20

Éditeur : Nintendo
Développeur : AlphaDream
Genre : RPG-light
Support : 3DS
Date de sortie : 04 décembre 2015

 

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