Test : Lost Ember (Switch)

Aventure onirique et immersive, cela faisait longtemps que j’avais envie de jouer à Lost Ember, et ça tombe bien, car après un passage sur Steam, le voilà qui débarque sur toutes les consoles, notamment sur la Switch. Découvrons ensemble ce premier titre des développeurs allemands : Mooneye Studios.

Que couve la louve ?

Tout commence, après une courte cinématique, par une sorte de petite braise perdue qui arrive en voletant jusqu’à une louve et lui demande de l’aide afin de rejoindre “the city of light”. Et vous voilà incarnant la louve et vous promenant afin d’aider votre compagnon étrange et… un peu plus bavard que vous. Ici, pas de menu, jauge ni même d’ennemis, on se contente d’exploration, d’observation et de “chemin faisant”.
Eh bien ok, partons à l’aventure ! Il faut avouer que ce titre est un vraie bouffée d’air pur.

Au fur et à mesure de la progression on va découvrir des sortes de feux de camps et en les ravivant on ravive avec eux les souvenirs enfouis de la civilisation Yanrana. On ressent assez vite l’importance du sacré et des croyances, et une inspiration Inca autant dans les personnages que dans les lieux et décors, et ce n’est pas pour nous déplaire.
Avec ces souvenirs, on revit l’histoire de la jeune Kalani et on comprend mieux les enjeux et tout ce qu’il s’est passé dans les ruines ou fragments de temples que l’on explore. Rapidement, on comprend que la louve et Kalani ne font qu’une, et on revoit alors les événements tragiques du passé jusqu’alors oubliés. En apprendre plus, tout en sachant qui l’on est et où l’on va !

Wombat de combat

Mais là où le voyage prend toute son ampleur, c’est lorsque l’on est amené à prendre possession d’autres animaux en chemin afin de pouvoir avancer. Le premier étant un wombat, on peut se dire que, vraiment, ce jeu sort des sentiers battus et c’est tant mieux. Chaque animal ayant des caractéristiques spéciales, il faudra parfois voler en devenant un canard ou un colibri, manger des baies et passer sous des troncs d’arbres sous l’apparence du noble wombat ou encore creuser le sol grâce aux griffes de la taupe, et j’en passe. Pour ça, on ne s’ennuie pas et découvrir un nouvel animal à diriger est toujours excitant.

On prend donc plaisir à explorer les nombreux paysages et à progresser dans cet univers. La transposition d’un animal à l’autre ainsi que les flashback narratifs postés tout au long du chemin font tout l’intérêt du voyage. On notera un soin particulier sur la musique également et sur les petits détails, comme les aigrettes de pissenlits qui s’envolent au gré du vent lorsqu’on les effleure. Parfois, si vous avez de la chance ou du flair, vous tomberez sur les rares animaux légendaires ! Dommage qu’ils ne soient pas plus mis en avant avec, par exemple, la possibilité d’atteindre des endroits impossibles grâce à eux.
Dans les objectifs cachés, on a également la découverte de (très nombreux) champignons dissimulés, ainsi que d’objets rares qui sont d’ailleurs, pour la plupart, des clins d’oeil à d’autres jeux très connus (Pokémon, Flappy Bird, etc.) D’ailleurs, petite parenthèse, le passage secondaire en mode Flappy Bird a failli avoir raison de moi et de ma manette qui a failli voler dans la pièce.

Flappy canard

Malheureusement, ces bonus cachés ne récompensent pas suffisamment la curiosité, ne présentent aucun intérêt outre être ajoutés à une liste et Lost Ember s’avère malgré tout cela assez linéaire. Le manque d’interaction avec l’environnement se fait ressentir et on a tendance à se perdre dans le décor, surtout sans aucune carte, et il arrive qu’on ne sache plus où il faut aller ni ce qu’on a déjà exploré. Cela s’avère d’autant plus vrai quand on passe dans des cavités souterraines aux nombreuses entrées et sorties qui finissent par toutes se ressembler.
Sachant qu’on ne peut souvent qu’aller de l’avant et très rarement revenir en arrière, si vous avez raté quelque chose il faudra tout recommencer, ou tout du moins recommencer le chapitre, car heureusement l’histoire est fragmentée. Il faut le savoir, Lost Ember n’est pas un monde ouvert, mais plutôt un long (bien qu’agréable) couloir.
Ajoutons à cela des ralentissements inexplicables, des baisses de framerate impressionnantes qui donnent l’impression que le jeu à planté, et de très nombreux bugs de collision et d’affichage (comme se retrouver coincé dans un rocher, ce qui est ma grande passion, je l’avoue), cela nous sort parfois complètement de l’expérience qui se veut immersive et c’est bien dommage.

Retenons que parcourir les plaines, lacs, montagnes, forêts et déserts à l’aide de différentes petite boules de poils et vraiment l’atout principal de Lost Ember. La narration, bien que sans surprise, ajoute un intérêt non négligeable au titre et à la progression, et la finesse poétique de l’ensemble est plutôt chouette et réussie. Surtout que l’on incarne une louve et non pas un loup, réincarnation d’une humaine qui semblait amoureuse d’une autre fille… Lost Ember respire l’originalité. D’autres thèmes peu souvent abordés sont également présents, comme la spiritualité, la croyance, la réincarnation, la mort (Flappy Bird… oui, je suis traumatisée) et j’en passe.

Lost Ember est une belle aventure narrative qui laisse place à la liberté de déplacement et d’exploration. La direction artistique, la musique et l’univers sont enchanteurs et ça fait souvent du bien au milieu de tous les AAA ou les jeux de “boum boum action” de prendre le temps de flâner et de respirer, surtout en ces temps de (semi) confinement. Malgré plusieurs défauts, il serait dommage de se priver de cette petite escapade au sein de la nature sauvage qui peut prendre de 6 à 10 heures. Posez donc votre “patte” dessus !

Sironimo

Points forts :

  • Une DA superbe
  • Immersion et exploration
  • Personnages et narration prenante
  • Le plaisir de contrôler différents animaux
  • Musique

Points faibles :

  • Nombreux bugs et ralentissements
  • Peu d’interactions avec l’environnement
  • Des objets bonus et collectibles sans intérêt

La note 15/20

Développeur / Éditeur : Mooneye Studios
Genre : Aventure, Exploration
Support : Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One, PC
Date de sortie : 22 novembre 2019 sur PC, PS4 et Xbox One, 24 septembre 2020 sur Switch

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